Affaire de Mendoza : la prise de conscience chez les U20
En 2023, Oscar Jégou et Hugo Auradou célébraient le troisième titre de champions du monde des Bleuets en Afrique du Sud. Un an plus tard, enfermés une prison de Buenos Aires, ils n’ont pas pu suivre la qualification de leurs amis pour les demi-finales.
Interpellés lundi 8 juillet à leur hôtel, les deux joueurs de 21 et 20 ans sont soupçonnés d’avoir commis une agression sexuelle à l’encontre d’une jeune fille rencontrée fortuitement dans un bowling dans la nuit de samedi à dimanche. Accusation que les joueurs ont réfuté auprès de leurs proches.
De l’autre côté de l’Atlantique, les Bleuets se sont levés mardi matin en apprenant cette affaire sordide, eux qui avaient un match important à préparer. Sans surprise, la concentration n’était pas maximale.
« C’était un élément perturbateur. On aurait préféré qu’ils ne parlent que de ce quart de finale et les discussions ont porté sur autre chose », confirme l’entraîneur manager de U20 français Sébastien Calvet qui connait bien les mis en cause pour les avoir emmenés à la victoire suprême l’année précédente.
« Pour l’instant ils sont présumés innocents. Si les faits s’avéraient réels, j’ai une première pensée pour la victime.
« Nous, notre rôle est de penser au rugby français, à tous ces bénévoles, à la famille du rugby qui souffre. Mais notre rôle était aussi aujourd’hui de montrer que la jeunesse française a aussi des valeurs qu’elle peut exprimer sur le terrain avec beaucoup d’enthousiasme.
« On va laisser les gens enquêter et donner des précisions sur ces événements. Notre rôle est d’apporter de la joie et de montrer que la jeunesse française a de belles valeurs malgré les évènements. Il y a aussi des jeunes français qui se comportent très bien. »
Le staff n’a pas hésité à s’emparer de ces évènements pour faire passer avec encore plus de fermeté les messages à ces jeunes joueurs en devenir.
« Oui le staff a tapé fort dans les messages qu’on a voulu faire passer à nos jeunes », insiste Calvet. « On a des signaux d’alerte et on serait complètement fous de ne pas les prendre à bras le corps et de ne pas jouer notre rôle éducationnel.
« Le staff des moins de 20 a beaucoup échangé avec les joueurs, qu’ils soient avertis qu’ils doivent être vigilants, que ce sont des adultes qui doivent être responsables de leurs actes. Le rugby a des valeurs. Il ne faut pas que certains actes isolés stigmatisent tout le reste. Que notre jeunesse ne tombe pas dans ces travers. »