MHR : Altrad identifie les causes de la machine à perdre
Déjà neuf journées passées dans le Top 14 2023-2024 et le Montpellier Hérault Rugby (MHR) ne décolle toujours pas de la dernière place avec ses 7 petits points. Une seule victoire et huit défaites. Montpellier n’a plus gagné depuis ce premier match de reprise contre La Rochelle, 26-15 le dimanche 20 août.
Depuis, le club s’enfonce. 225 points encaissés et 150 points marqués dont un tiers (54) par Louis Carbonel, l’ouvreur qu’on voyait déjà partir à Toulouse deux semaines plus tôt pour éviter de travailler à nouveau sous les ordres du nouvel entraîneur Patrice Collazo avec qui ça s’était mal passé à Toulon.
« Des fois, on n’a pas le choix, on est obligé de rester et en plus d’être bon parce que mon objectif, c’est d’être performant », a soupiré Carbonel en conférence de presse le 30 novembre, visiblement condamné à bien s’entendre avec son nouveau boss.
« Quand vous êtes entraîneur, vous êtes pragmatique et ce qui compte, c’est la performance. Aujourd’hui, il n’y a pas de question sur le niveau de Louis Carbonel. Je comprends que ça fasse parler mais je ne m’attache pas à ça », avait prévenu le nouvel entraîneur dès sa prise de fonction.
Un nouveau staff disponible
Si Collazo est arrivé, c’est grâce à Bernard Laporte, appelé en renfort le 18 novembre par le président Mohed Altrad pour tenter de sauver le club. « C’était le seul disponible », reconnaît l’homme d’affaires franco-syrien dans les colonnes de L’Equipe du 4 décembre.
Collazo était lui aussi disponible (après avoir été remercié de Brive) tout comme Vincent Etcheto (libre depuis la fin de son engagement à Soyaux-Angoulême en juin dernier) et Christian Labit (sans club depuis le début de la saison). Un nouveau venu va venir renforcer encore plus le staff, Didier Bès (57 ans), ancien talonneur du club qui viendra s’occuper de la mêlée. Lui aussi était disponible après avoir quitté le LOU l’été dernier.
Altrad pointe les deux principales raisons du manque de réussite de son club
« Au bout de huit défaites d’affilée, c’est bien sûr compliqué moralement », concède Mohed Altrad dans les colonnes de L’Equipe en pointant la première vraie raison, selon lui, du manque de réussite du MHR : la stabilité.
« Ça a été particulièrement chahuté chez nous », rappelle-t-il en évoquant les derniers successeurs du Néo-Zélandais Vern Cotter qui était resté deux ans (2017-2019). Avant lui, le Sud-Africain Jake White était resté trois ans (2014-2017), soit un an de plus que Fabien Galthié (2010-2014) – qui comptait d’ailleurs Didier Bès comme adjoint de 2010 à 2012.
« Après le départ de Vern Cotter, Xavier Garbajosa est arrivé à l’été 2019 », égrène Altrad. « Puis Philippe Saint-André a pris la suite en milieu de saison (en janvier 2021) et on a perdu cinq matchs d’affilée avant de se sauver en fin de saison. Mais malgré tout, on a gagné le Challenge européen (au mois de mai). Philippe a continué avec un titre de champion en 2022. Ensuite, il a recruté Richard Cockerill et vous savez ce qui s’est passé avec lui… »
Outre la stabilité du staff, c’est la relation entre le staff et les joueurs qui est le deuxième chantier. « Un fossé s’était créé » avec Garbajosa, rappelle Mohed Altrad. « Ca a complètement foiré avec Cockerill », ajoute le président sans s’étendre sur le pourquoi de l’aventure qui n’aura duré que quatre mois. « Quand un entraîneur humilie ses joueurs, ça ne marche pas et il faut arrêter », dit-il sobrement.
Sauf que le club n’a plus le temps d’attendre de se relancer. La prochaine échéance sonne comme une dernière chance. Montpellier reçoit les Ospreys en Challenge Cup dimanche 17 décembre. Le challenge européen, c’est justement par lui que le renouveau du MHR était arrivé en 2021 sous l’impulsion de Saint-André. Est-ce que Laporte aura la même influence pour sauver le club ?