Andy Farrell a déjà mis le cap sur l'Afrique du Sud
Le Tournoi des Six Nations 2024 à peine terminé – et remporté – le sélectionneur de l’Irlande Andy Farrell a déjà basculé sur la tournée d’été de son équipe. Le XV du Trèfle disputera deux rencontres en Afrique du Sud qui font saliver les amoureux du ballon ovale. L’Irlande domine en effet l’hémisphère nord depuis quelques saisons, tandis que les Springboks sont doubles champions du monde en titre.
De nombreux experts estiment que l’équipe de Farrell constitué la meilleure nation mondiale, une opinion naturellement contestée dans le camp des Springboks, forts de leurs deux succès consécutifs en Coupe du monde.
Si l’Irlande a remporté ses trois dernières confrontations avec les tenants du trophée Webb Ellis, elle n’a réussi cet exploit qu’une seule fois sur le sol sud-africain : un triomphe 26-20 au Cap, en 2016, quand Joe Schmidt tenait les rênes de la sélection.
« Il n’y a rien de plus difficile, ni de plus excitant que ça », s’est enthousiasmé Farrell à propos des rencontres de juillet à Pretoria et à Durban.
« Tout ce que l’on souhaite, c’est avoir l’occasion de se mesurer aux meilleurs et l’Afrique du Sud est à 100 % la meilleure en ce moment.
« Aller jouer chez eux, nous tester là-bas – on a déjà gagné une fois chez eux -, c’est un axe de développement excellent pour l’avenir.
L’Irlande a remporté 33 de ses 37 derniers tests depuis 2021 et un week-end de la Saint-Patrick mémorable. Seules la France en 2022, la Nouvelle-Zélande par deux fois (dont le quart de finale de Coupe du Monde) et l’Angleterre dans le Tournoi 2024, ont réussi à faire tomber l’Irlande.
De plus, le récent succès de l’Irlande dans le Six-Nations a été obtenu après les départs à la retraite de Johnny Sexton et de Keith Earls, deux cadres de longue date, tandis que l’excellent ailier Mack Hansen faisait partie des joueurs indisponibles pour cause de blessure.
Le sélectionneur Farrell, dont l’équipe affrontera également les All Blacks, l’Argentine, les Fidji et l’Australie à l’automne, veut continuer à placer la barre plus haut.
« Il est probablement impossible d’être constamment à son meilleur niveau, mais c’est pourtant ce que nous cherchons à faire », a déclaré l’Anglais.
« Mais lorsque des joueurs de classe quittent le groupe, il faut toujours du temps pour se reconstruire et si vous pouvez le faire en gagnant ou en tirant des leçons de vos revers, comme celui de Twickenham ou ailleurs, c’est très bien.
« La réalité, c’est qu’on a encore beaucoup à donner et il faut que ce soit le cas pour le reste de l’année.
Le capitaine de l’Irlande, Peter O’Mahony, estime qu’il est de sa responsabilité de continuer à construire sur les fondations posées par d’anciens coéquipiers comme Sexton.
« Vous représentez toujours les anciens joueurs », a déclaré le flanker du Munster, qui se rapproche aussi de la retraite, à bientôt 35 ans.
« Ils jouent un rôle important, et même Johnny est passé à l’hôtel la semaine dernière, c’est quelque chose que nous devrions probablement faire un peu plus régulièrement.
« Ils sont là depuis très, très longtemps et Johnny a joué un rôle important dans notre situation actuelle, tout comme ‘Earlsy’ (Keith Earls, ndlr), qui s’est investi énormément dans le groupe.
« Chaque fois que vous portez le maillot de l’Irlande, vous le faites pour beaucoup de ces personnes, et vous avez envie de les rendre fières, même assises à la maison, quand elles ne peuvent plus aller sur le terrain.
Joe McCarthy of Ireland with his parents Joe and Paula, and brother Andrew after his side’s victory in the Guinness Six Nations Rugby Championship match between France and Ireland at the Stade Velodrome in Marseille, France. (Photo By Harry Murphy/Sportsfile via Getty Images)Le demi d’ouverture du Munster Jack Crowley, qui a comblé le vide laissé par Sexton, et le deuxième ligne du Leinster Joe McCarthy font partie de la nouvelle génération chargée de maintenir un niveau élevé.
Farrell a exhorté ce duo de novices à faire fi du battage médiatique qui a entouré leurs performances exceptionnelles dans le Six-Nations.
« Jack a la tête sur les épaules », a déclaré Farrell. « Et vous savez quoi ? J’ai été dur avec lui.
« Jack vous dira qu’il est facile de lire la presse, se laisser griser par ce qu’on y lit et finir par croire que ‘Je me débrouille vraiment très bien’.
« Mais on lui a fait garder les pieds sur terre, comme on a fait avec Joe McCarthy, parce que on veut éviter cela.
« Nous visons quelque chose de mieux que cela et tant que nous pourrons continuer à le faire, nous continuerons à grandir en tant que groupe ».