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Aux Fidji, « les gens qui sont malades reprennent des couleurs quand on gagne »

BORDEAUX, FRANCE - SEPTEMBER 30: Vinaya Habosi of Fiji celebrates scoring his team's second try with teammates Selestino Ravutaumada and Temo Mayanavanua of Fiji during the Rugby World Cup France 2023 match between Fiji and Georgia at Nouveau Stade de Bordeaux on September 30, 2023 in Bordeaux, France. (Photo by Phil Walter/Getty Images)

Ce troisième quart de finale de la Coupe du Monde de Rugby 2023 opposera David (Angleterre, 6e au classement mondial) et Goliath (Fidji, 10e mondial) dimanche 15 octobre à Marseille. Si l’Angleterre a déjà soulevé une fois le trophée Webb-Ellis (2003) et a échoué une fois en finale (2019), à l’inverse les Fidji ne sont jamais allés au-delà des quarts de finale.

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Cette rencontre est néanmoins très attendue par cette équipe manquant cruellement de régularité au niveau des résultats, pouvant aussi bien donner la meilleure version d’elle-même (victoire 22-15 sur l’Australie) que la pire (défaite 23-24 face au Portugal). « La tâche s’annonce difficile, mais on est impatients d’y être », ne cache pas Seremaia Bai, entraîneur en charge du jeu au pied.

Rencontre
Coupe du Monde de Rugby
England
30 - 24
Temps complet
Fiji
Toutes les stats et les données

« Il y a trois mois, on a joué contre l’Angleterre et c’est un match qui nous donne la conviction qu’on peut rivaliser avec eux [au mois d’août à Twickenham, les Fidji ont battu l’Angleterre pour la première fois]. On s’est donc réunis entre nous [après le match contre le Portugal] et on a évoqué les points positifs à retenir. On a vraiment hâte d’affronter l’Angleterre ce week-end. »

Les points à améliorer sur le terrain ont vite été identifiés : conserver le ballon, prendre le temps de construire le jeu phase après phase, se montrer patients, porter le ballon. Bref, respecter les fondamentaux.

Le groupe vit comme une famille

Ceci dit, en ce qui concerne les Fidji particulièrement, deux autres critères essentiels pourraient faire basculer la rencontre et transfigurer cette équipe habituée à jouer les outsiders. L’esprit de famille qui soude les joueurs entre eux et l’incroyable force qui unit les joueurs à leur pays.

« Aux Fidji, la famille, c’est tout ce qu’on a », rappelle Seremaia Bai, ancien international à sept et à XV. « Ça fait quinze semaines qu’on est tous séparés de nos familles, depuis le début de cette campagne. On fait donc en sorte que ce groupe devienne notre famille.

« Quand l’un de nous souffre, on souffre tous avec lui. Aux Fidji, on forme une sorte de famille, même si on vient tous de provinces différentes. On est devenus très proches. »

Deux décès coup sur coup

Le groupe a d’ailleurs traversé deux épreuves douloureuses durant cette campagne interminable. D’une part le décès du fils de l’ailier Josua Tuisova, âgé de 7 ans des suites d’une longue maladie en début de mois, et le décès du père du talonneur Sam Matavesi.

« L’équipe souhaite adresser ses condoléances à Sam et à sa famille. C’est la nuit dernière que nous avons appris le décès du père de Sam », raconte Bai. « Sam fait partie de nos leaders les plus expérimentés. On verra dans les prochains jours s’il va revenir avec nous. Pour l’instant il est retourné en Angleterre.

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« On sait que les joueurs et leur famille viennent d’un milieu modeste, donc on fait en sorte qu’ils bénéficient des soins et de l’amour dont ils ont besoin. C’est un moment très difficile, mais il faut qu’on reste solidaires et qu’on prenne soin les uns des autres. »

Le pouvoir de guérison des Flying Fijians

Deuxième élément à ne pas sous-estimer, cet esprit de corps entre les joueurs et les Fidjiens du monde entier. De folles scènes de liesse avaient été observées suite à la qualification des Fidji pour les quarts de finale, malgré la défaite contre le Portugal.

« Je parlerais plutôt de ’folie’ », sourit l’ancien international fidjien. « Comme en Angleterre, un pays passionné de rugby, dans les petites îles des Fidji, tout le monde se lève tôt, à trois ou cinq heures du matin [pour voir les matchs].

« Les gens qui sont malades reprennent des couleurs quand on gagne des matchs. On ne doit pas oublier qu’on ne se bat pas uniquement pour gagner ce quart de finale : on joue pour notre peuple, pour les enfants et les gens dans les villages. Ça veut dire beaucoup pour eux.

« Tout le monde se passionne pour la compétition. Je sais bien que ça passe aussi par des déceptions, mais il y a seize ans on avait atteint les quarts de finale, et nous voilà de retour à ce niveau de la compétition, alors que personne ne nous voyait passer. On va essayer de tirer le maximum de ce match.

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« On est la seule nation du tier 2 à avoir atteint ces quarts de finale et on peut en être fiers. Ça n’aura rien de facile, mais pour nous, c’est une opportunité formidable de pouvoir affronter l’Angleterre en quart de finale. »

Une semaine fériée en cas de victoire ?

Sans mettre la charrue avant les bœufs, les Flying fijians se prennent à rêver à ce qui se passerait si l’inimaginable se produisait, à savoir remporter un quart de finale de Coupe du Monde pour la première fois et se qualifier pour les demi-finales, contre la France ou l’Afrique du Sud.

« Je pense qu’une semaine de fête nationale serait décrétée aux Fidji. Ce serait dingue ! », rigole Seremaia Bai. « Le rugby représente beaucoup pour nous aux Fidji. Il nous donne de la vie, il rend tout le monde heureux, c’est l’occasion pour tous de faire des choses et de se rassembler. Ça maintient l’unité du pays. Grâce au rugby, quel que soit le résultat, on peut espérer faire la fierté de notre pays. »

Elimination

New Zealand
South Africa
11 - 12
Final
Argentina
New Zealand
6 - 44
SF1
England
South Africa
15 - 16
SF2
Wales
Argentina
17 - 29
QF1
Ireland
New Zealand
24 - 28
QF2
England
Fiji
30 - 24
QF3
France
South Africa
28 - 29
QF4
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J
JW 5 hours ago
Does South Africa have a future in European competition?

I rated Lowe well enough to be an AB. Remember we were picking the likes of George Bridge above such players so theres no disputing a lot of bad decisions have been made by those last two coaches. Does a team like the ABs need a finicky winger who you have to adapt and change a lot of your style with to get benefit from? No, not really. But he still would have been a basic improvement on players like even Savea at the tail of his career, Bridge, and could even have converted into the answer of replacing Beauden at the back. Instead we persisted with NMS, Naholo, Havili, Reece, all players we would have cared even less about losing and all because Rieko had Lowe's number 11 jersey nailed down.


He was of course only 23 when he decided to leave, it was back in the beggining of the period they had started retaining players (from 2018 onwards I think, they came out saying theyre going to be more aggressive at some point). So he might, all of them, only just missed out.


The main point that Ed made is that situations like Lowe's, Aki's, JGP's, aren't going to happen in future. That's a bit of a "NZ" only problem, because those players need to reach such a high standard to be chosen by the All Blacks, were as a country like Ireland wants them a lot earlier like that. This is basically the 'ready in 3 years' concept Ireland relied on, versus the '5 years and they've left' concept' were that player is now ready to be chosen by the All Blacks (given a contract to play Super, ala SBW, and hopefully Manu).


The 'mercenary' thing that will take longer to expire, and which I was referring to, is the grandparents rule. The new kids coming through now aren't going to have as many gp born overseas, so the amount of players that can leave with a prospect of International rugby offer are going to drop dramatically at some point. All these kiwi fellas playing for a PI, is going to stop sadly.


The new era problem that will replace those old concerns is now French and Japanese clubs (doing the same as NRL teams have done for decades by) picking kids out of school. The problem here is not so much a national identity one, than it is a farm system where 9 in 10 players are left with nothing. A stunted education and no support in a foreign country (well they'll get kicked out of those countries were they don't in Australia).


It's the same sort of situation were NZ would be the big guy, but there weren't many downsides with it. The only one I can think was brought up but a poster on this site, I can't recall who it was, but he seemed to know a lot of kids coming from the Islands weren't really given the capability to fly back home during school xms holidays etc. That is probably something that should be fixed by the union. Otherwise getting someone like Fakatava over here for his last year of school definitely results in NZ being able to pick the cherries off the top but it also allows that player to develop and be able to represent Tonga and under age and possibly even later in his career. Where as a kid being taken from NZ is arguably going to be worse off in every respect other than perhaps money. Not going to develop as a person, not going to develop as a player as much, so I have a lotof sympathy for NZs case that I don't include them in that group but I certainly see where you're coming from and it encourages other countries to think they can do the same while not realising they're making a much worse experience/situation.

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