Bastareaud (RCT) : « Ça aurait été énorme de jouer ce match »
Avec AFP
L’ancien international français (54 sélections) et désormais team manager du RC Toulon Mathieu Bastareaud a évoqué son « émotion » avant de faire son retour dans sa ville natale samedi à l’occasion du match face au Racing 92, délocalisé à Créteil.
Vous êtes le coordinateur sportif du Rugby Club Toulonnais depuis votre fin de carrière en 2023. En quoi consiste votre rôle exactement ?
« Pierre Mignoni a des adjoints sur le terrain et moi je suis son adjoint hors du terrain. Je m’occupe de la logistique et des relations entre le côté sportif et tous les autres services du club. Je gère beaucoup d’organisation, que ce soit pour les plannings d’entraînement, les déplacements ou encore les relations avec les services communication, marketing et commercial. J’essaye de faire en sorte que tout soit huilé autour des joueurs, qu’ils soient dans les meilleures conditions possibles sur le terrain. »
Est-ce la reconversion que vous envisagiez ?
« Non, pas du tout. J’avais commencé à passer mon diplôme pour entraîner les jeunes. Puis Pierre (Mignoni) m’a proposé ce poste, on en a discuté et ce rôle à jouer sur la connexion entre les côtés sportif et administratif me paraissait intéressant. Il m’a fallu six mois d’adaptation parce que je ne connaissais pas précisément ce poste mais une fois que je l’ai compris, j’ai commencé à prendre du plaisir en voyant comment tournent les coulisses d’un club de rugby. »
Vous semblez tout de même proche du terrain comme lors de votre prise de parole après la défaite face à La Rochelle lors du match de barrage la saison dernière…
« C’était aussi une volonté de Pierre que je reste connecté à ce groupe. J’échange beaucoup avec les joueurs, j’essaie de garder tout le monde connecté à ma façon. Je reste attentif aux joueurs, à leur bien-être, ce ne sont pas des robots. Donc quand ils ne se sentent pas bien, j’essaie de prévenir un peu le staff. »
« S’ils me font honte à Créteil, ils rentrent à Toulon en bus ! »
Comment trouvez-vous le début de saison de l’équipe en tant qu’observateur au bord du terrain ?
« Les joueurs adhèrent au plan de jeu, ils commencent à assimiler la méthode de travail des coachs. Il y a une bonne dynamique de groupe, tous les joueurs se battent les uns pour les autres, ils sont solidaires, je n’en ai pas vu un seul tricher depuis le début de saison. C’est hyper positif car ils veulent écrire leur histoire. »
Ce match est délocalisé à Créteil, dans votre ville natale. Que ressentez-vous ?
« Le premier truc que je me suis dit quand j’ai vu qu’on allait jouer à Créteil c’est : ‘Tu n’aurais pas pu tenir deux ans de plus !’ Je suis né là-bas, j’ai grandi là-bas, j’ai commencé le rugby à cinq ans au Rugby Club Créteil-Choisy jusqu’à mes quinze ans et mon père habite toujours à Créteil. Ça aurait été énorme de jouer ce match. »
Appréhendez-vous le moment où vous allez arriver au stade ?
« Je pense qu’il y aura un petit peu d’émotion même si je ne joue pas. Le fait de reconnaître le quartier, de me rappeler les souvenirs et de voir toute ma famille dans les tribunes. J’ai bloqué toutes les places allouées normalement aux joueurs pour ce match (rires). Il existe deux stades où j’aurais aimé jouer, celui-ci et le Parc des Princes. »
Avez-vous parlé aux joueurs de l’importance de ce déplacement à vos yeux ?
« Ils sont prévenus. C’est simple : s’ils me font honte à Créteil, ils rentrent à Toulon en bus (rires). »
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