L’ancien sélectionneur du XV de France et ex-président de la Fédération française de rugby va ainsi prendre la relève de Philippe Saint-André en tant que Directeur du rugby du MHR. Il renouera ainsi avec l’homme d’affaires franco-syrien, aux côtés duquel il a été condamné pour corruption et abus de biens sociaux en première instance.
Mais Bernard Laporte en a-t-il vraiment le droit ?
Le MHR préfère communiquer sur son palmarès
Dans un communiqué publié dimanche matin, le club préfère valoriser le parcours sportif de l’ancien homme fort du rugby français
« Champion de France en tant que joueur et capitaine avec le CA Bordeaux-Bègles (1991), champion de France en tant qu’entraineur avec le Stade Français (1998) et le RC Toulon (2014), vainqueur de la Coupe d’Europe avec le RC Toulon à trois reprises (2013, 2014, 2015) et vainqueur en tant que sélectionneur du XV de France du Tournoi des Six Nations à quatre reprises (2002, 2004, 2006, 2007), Bernard Laporte dispose d’un des plus beaux palmarès du rugby français », est-il indiqué.
« Dans le contexte d’urgence sportive actuel du MHR, l’arrivée de Bernard Laporte vise à sauver le club et à remettre de la cohésion dans le projet sportif. Son leadership, son esprit d’équipe, sa culture de la gagne : toutes ces valeurs communes qui sont chères à l’institution MHR ont pesé dans la décision du club.
« En tant que Directeur du Rugby, Bernard Laporte sera responsable de la stratégie sportive, travaillant en étroite collaboration avec le manager sportif et l’ensemble du personnel pour retrouver une équipe compétitive et cohérente. Son rôle consistera également à assurer une culture de performance durable et à réinstaurer un environnement propice à l’épanouissement des joueurs. »
Une affaire de corruption, abus de biens sociaux et trafic d’influence
Bernard Laporte et Mohed Altrad ont également en commun d’avoir partagé une condamnation de justice rendue en première instance en décembre 2022 et faisant suite à une affaire de corruption, abus de biens sociaux et trafic d’influence.
L’ancien homme fort du rugby français – tombé en disgrâce suite à cette affaire – a été condamné à deux ans prison avec sursis et 75 000 euros d’amende ainsi qu’une interdiction d’exercer une fonction en lien avec le rugby pendant 2 ans. Le président du club, homme d’affaire franco-syrien, a, lui, écopé de 18 mois de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende.
Les deux hommes ont décidé de faire appel de leur condamnation et un nouveau procès devrait s’ouvrir au début de l’année 2025.
Mais en attendant, ce qui pose question est justement l’interdiction de « d’exercer une fonction en lien avec le rugby pendant deux ans » délivrée à Laporte en décembre 2022.
Une interdiction d’exercer valable ?
« Bernard Laporte m’a indiqué avoir saisi la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Politique et en l’état de la procédure pénale, toujours en cours, le club peut embaucher Bernard Laporte pour l’aspect sportif », indique Mohed Altrad dans une interview au JDD ce dimanche 19 novembre.
Convaincu d’agir sur « l’urgence sportive » du club, le président du MHR fait fi des polémiques qui ne manqueront pas de naître suite à cette nomination et précise les contours du poste de Laporte.
« Il supervisera et coordonnera exclusivement les aspects sportifs du club », répond-il au JDD. « Son rôle consistera à apporter son expertise pour améliorer les performances de l’équipe. On attend également que son aura et son leadership naturel permettent de retrouver une cohésion au sein de l’équipe. »
Quant à Philippe Saint-André, il « continuera d’accompagner le club auprès de la direction générale. Il s’occupera des questions ‘régaliennes’ et des relations avec les instances ».