Bernard Le Roux raccroche le casque

Par Jérémy Fahner
Sud-Africain de naissance, Bernard Le Roux (ici aux côtés de Yacouba Camara durant la Coupe du Monde 2019) aura défendu avec vaillance le maillot tricolore durant huit ans (Photo by Koki Nagahama/Getty Images).

Le Racing 92 et l’équipe de France perdent l’un de leurs plus fidèles soldats : Bernard Le Roux vient d’annoncer sa retraite. Le deuxième ou troisième ligne international, qui n’a plus foulé les terrains depuis septembre 2022 à la suite d’une sévère commotion cérébrale, a posté dans la nuit de mardi à mercredi sur son compte Instagram les raisons de son choix.

ADVERTISEMENT

« Toutes les bonnes choses ont une fin. Je suis vraiment reconnaissant pour ces 15 dernières années. Le rugby m’a donné plus que je n’aurais jamais pu imaginer », a démarré le rugueux avant casqué, avant de lancer les remerciements de circonstances.

« Je remercie tout particulièrement ma famille pour son soutien tout au long de ces années, pour tout ce qu’elle a sacrifié pour que je puisse vivre mon rêve. Je ne saurais trop vous remercier.

« Aux entraîneurs, au personnel et aux équipes médicales avec lesquels j’ai eu le privilège de travailler, merci pour vos innombrables contributions à ma carrière. »

Puis il a pris le soin de remercier les deux équipes qui ont le plus compté dans sa carrière, le Racing 92 où il a joué durant 15 ans (2009-2024) et l’équipe de France, avec qui il a cumulé 47 sélections entre 2013 et 2021 et participé à deux Coupes du Monde (2015, 2019).

« Je ne pourrais pas être plus fier d’avoir porté ces deux maillots. Ce fut un immense privilège et un grand honneur », a-t-il souligné.

S’il a des origines françaises – « On a eu de la famille du côté de Nantes, indique-t-il à L’Équipe en 2013, c’est un peu le hasard qui Le Roux conduit dans l’Hexagone pour la première fois. C’est Pierre Berbizier qui fait appel à lui la première fois début 2009, et le voilà qui débarque au Racing en qualité de joker médical.

ADVERTISEMENT

La pige qui devait durer quelques mois va s’étirer en une histoire d’amour longue de quinze ans. Les deux ont presque grandi côte à côte. En effet, quand Le Roux enfile pour la première fois le maillot ciel et blanc, le Racing vient de retrouver le Top 14.

Sous cette tunique, Le Roux va tout connaître : des débuts plutôt timides, à l’ombre des stars qui constellent déjà la galaxie Racing (notamment Chabal, Nallet ou François Steyn à son arrivée), avec un temps de jeu limité durant les premières saisons.

Mais déjà, son style marque les esprits et surtout ses adversaires. Rugueux, mais mobile, dur au mal, mais intelligent, rigoureux et infatigable, Bernard Le Roux est un plaqueur redoutable, un joueur de devoir qui se spécialise dans les tâches de l’ombre à défaut d’arabesques ballon en main.

Un engagement total qui lui a valu l’admiration de ses coéquipiers et la crainte de ses adversaires mais aussi, malheureusement, quelques bobos dont plusieurs commotions.

ADVERTISEMENT

Sa montée en puissance coïncide avec celle du club. International français depuis 2013, il est de toutes les épopées des Racingmen, finalistes malheureux de la Champions Cup 2016, 2018 et 2020 et champions de France 2016.

En Bleu aussi, son parcours est synonyme d’abnégation. Rapidement décidé à l’idée de porter le maillot frappé du coq plutôt que du springbok, il met du temps à se faire une véritable place en équipe de France.

De plus, il connait l’une des périodes les plus noires du rugby français puisqu’il est notamment de la Coupe du Monde 2015, conclue sur la terrible déculottée infligée par la Nouvelle-Zélande aux Bleus en quart de finale (62-15).

L’arrivée de Fabien Galthié à la tête des Bleus après la Coupe du Monde 2019, qui ne jure que par le rythme des matchs et la capacité des joueurs à multiplier les tâches offensives comme défensives, semble le condamner.

Mais « Bernie » est bien là en 2020, pour le premier Tournoi des Six Nations de l’ère Galthié. Titulaire lors des cinq rencontres, Le Roux découpe tout ce qui passe à portée de ses gros bras, à l’image de sa performance dantesque contre l’Angleterre. A 31 ans, il semble parti jusqu’à la Coupe du Monde 2023.

Finalement, Le Roux la verra depuis son canapé. En septembre 2022, un choc avec Loann Goujon lui cause une grosse commotion cérébrale. Les médecins lui recommandent alors de rester au moins six mois loin des terrains.

À ce moment-là, il n’est pas pour autant question de retraite. Mais il ne reviendra pas sur les pelouses avec une tenue de joueur. Vingt-et-un mois après sa dernière apparition en Top 14, il vient d’annoncer officiellement la fin de sa carrière. Le casque est définitivement au clou.

Dans le dernier épisode de "Walk the Talk", Jim Hamilton s'entretient avec Damian de Allende, double champion du monde de rugby, au sujet des Springboks, en particulier de la Coupe du Monde de Rugby 2023 et de la série à venir contre l'Irlande. Regardez l'épisode gratuitement dès maintenant sur RugbyPass TV.

ADVERTISEMENT

Join free

LIVE

{{item.title}}

Trending on RugbyPass

Commentaires

0 Comments
Soyez le premier à commenter...

Inscrivez-vous gratuitement et dites-nous ce que vous en pensez vraiment !

Inscription gratuite
ADVERTISEMENT

Latest Features

Comments on RugbyPass

j
johnz 1 hours ago
All Blacks player ratings vs England | Steinlager Ultra Low Carb Series first Test

I was excited about the Razor error, but a few things are bothering me about this team. It’s looking less like a bright new dawn, and more like a conservative look to the past. We’ll never know how much pressure comes from above to select established players, but imagine if Razor wiped the slate clean and created the new baby blacks, the financial hit to NZR would be huge. Not that such drastic measures are needed, but a few selections still puzzle. TJ and Christie. Neither look like bright picks for the future, both are experienced but with limitations. I understand why you would pick one as a safe pair of hands, but why both? Jacobson is no impact player, and it makes no sense to me why you would pick both Blackadder and Jacobson in the same squad. They cover pretty much the same positions, and Jacobson has never demanded a start. Blackadder has struggled to stay on the field, but if he is picked, play him. Let’s see what he can do, we know enough about Jacobson, and Blackadder has far more mongrel. I would have preferred to see Lakai in the squad, he offers a point of difference and the energy of youth. Plus he would have kept Papali’i honest and created tasty competition for the 7 jersey. Ioane. The experiment goes on. The bloke is a fantastic winger but still fails to convince as a centre. Has NZR invested so much money in him that there’s pressure to play him? Proctor was by far the better player all season and played next to Barrett. Play him; a specialised centre, in form. Crazy I know. Our two wingers are very good, but we still miss a power runner in the backline. Faiga’anuki was a big loss and could have filled that role at wing or 13. More money on young players like him and less on aging stars would not go amiss in NZ rugby. Perofeta had a decent game, but the jury is still out. The lack of a specialist fullback in the squad is another head scratcher. Admittedly it’s early days and a win is a win, but hopefully some more innovation is in the plan otherwise I see this squad struggling sooner or later.

13 Go to comments
TRENDING
TRENDING Scott Roberston lifts lids on benching Beauden Barrett Scott Roberston lifts lids on benching Beauden Barrett
Search