Biggar ne se voit pas ailleurs qu’à Toulon l’an prochain
Le demi d’ouverture de Toulon Dan Biggar a déclaré qu’il ne pouvait « pas imaginer un autre scénario » que de jouer au Stade Mayol la saison prochaine. Cette déclaration du Gallois intervient juste après que le président du club Bernard Lemaitre a laissé entendre que le club et le joueur pourraient se séparer cet été, sur fond de niveau de jeu insuffisant.
A 34 ans, celui qui est entré dans le club des centenaires en sélection (112 capes avec le pays de Galles, quatre avec les Lions britanniques et irlandais) dispose d’un contrat jusqu’en 2025 avec le RC Toulon, qu’il a rejoint en 2022. Mais un souci récurrent au dos a réduit son temps et son niveau de jeu comme peau de chagrin depuis le mois de novembre. C’est pourquoi le président Lemaitre a évoqué, lors d’une interview fin mars, la possibilité de mettre fin à son contrat un an plus tôt que prévu.
« Depuis sa blessure au dos, Dan a eu du mal à revenir », estimait le président dans les colonnes du Midi Olympique daté du 29 mars. Il va mieux, mais n’a pas retrouvé son meilleur niveau. Ni même celui de l’an dernier. C’est compliqué pour un champion de cette dimension. Lui veut encore jouer, aller au bout de son contrat. On verra ça dans les prochains mois. »
L’ancien capitaine du XV du Poireau a pris le temps de répondre, et a choisi le journal local, Var-Matin, pour le faire. « Beaucoup de gens m’ont dit : ‘Tu as vu ce que le président a dit sur toi ?’ Il est dans son rôle, ce n’est pas grave », relativise le joueur dans le quotidien régional.
« Cela fait 16 ans que je joue à haut niveau, j’ai l’habitude. Pierre (Mignoni, le directeur du rugby au RCT, ndlr) m’a appelé pour savoir comment j’allais. Mais je vais bien! Il n’y a pas de problème », insiste-t-il.
Et de poursuivre : « Ici, tout est différent (il rit) alors ça parle beaucoup. Moi, je serai là l’an prochain ! Je ne peux pas envisager une autre issue ».
Les remarques présidentielles sont-elles la conséquence du clip viral de Biggar s’effondrant au sol alors qu’il s’apprêtait à tenter une pénalité, en novembre dernier, terrassé par une douleur au dos ?
En tout cas, l’ancien des Ospreys et de Northampton juge que cette blessure est survenue à cause d’une année 2023 surchargée.
« Après la Coupe du Monde, ç’a été compliqué. Il n’y a pas eu un seul jour où je me suis bien senti. Après l’élimination du pays de Galles en quart de finale, j’ai pris une semaine de repos puis j’ai repris avec le RCT. C’était sans doute trop tôt. Si j’avais pu disposer de quelques jours supplémentaires pour mieux récupérer, ça se serait mieux passé. »
« En un an, j’ai dû digérer le début de saison avec Northampton, mon transfert à Toulon et la saison de Top 14, le Tournoi des Six Nations, la préparation estivale et enfin la Coupe du Monde. Je n’en ai pas l’habitude et j’ai payé la note à Perpignan début novembre », regrette-t-il.
Pour le moment, les blessures semblent derrière Biggar. Il était titulaire lors de la dernière sortie des Toulonnais, vainqueurs 46-10 de Bayonne. Ils recevront Toulouse le 20 avril, et auront sans doute besoin d’un Biggar au top. Pour dominer l’ogre toulousain et encourager le président Lemaître à revoir son jugement.