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Ce que les arbitres pensent de Whistleblowers

L'arbitre Mathieu Raynal lors du Tournoi des Six Nations entre l'Angleterre et l'Irlande au stade de Twickenham, le 12 mars 2022 à Londres, au Royaume-Uni. (Photo par Bob Bradford - CameraSport via Getty Images)

Depuis 22 ans qu’il est arbitre sur toutes les scènes du monde, le Français Mathieu Raynal a brillé sur tous les terrains jusqu’à être élu meilleur arbitre de Top 14 en 2022. Deux Coupes du Monde de Rugby (2019 et 2023), sept campagnes du Six Nations (2016-2023), cinq Rugby Championship…

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Le sifflet est plus qu’une passion et c’est avec une grande curiosité qu’il a eu l’occasion de voir en avant-première le film évènement Whistleblowers consacré aux arbitres de la Coupe du Monde de Rugby 2023 à l’occasion d’un rassemblement de tous les officiels de match fin janvier à Londres. Le film produit par World Rugby Studios est diffusé gratuitement sur la plate-forme de streaming RugbyPass TV à partir du 1er février.

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« C’est compliqué parce qu’ils ont choisi de traiter sous l’angle d’un environnement un peu hostile avec la pression des réseaux sociaux qui pèsent sur les arbitres, la pression des enjeux… », confie-t-il à RugbyPass.

Un arbitre, c’est 90% de décisions justes

« C’est un choix éditorial qu’ils ont fait, mais il n’y a pas que ça dans l’arbitrage. Il y a aussi de très bons moments que l’on passe ensemble. Mais c’est vrai que si on peut espérer que les gens prennent conscience aussi de la difficulté parfois pour un seul homme de faire face à ça et qu’ils prennent conscience que notre travail est certes compliqué, mais qu’on a quand même 90% en moyenne de bonnes décisions. Donc j’aimerais qu’ils voient aussi les 90% de bonnes décisions et pas constamment les 10% d’erreurs qu’on peut faire.

« Si on était un buteur dans une équipe, et qu’on avait 90% de réussite, je pense que n’importe quelle équipe au monde souhaiterait avoir un buteur qui a 90% de réussite. »

Raynal demande d’aller encore plus loin

Selon lui, l’initiative de montrer l’envers du décor pour les arbitres est une excellente chose et il faudrait aller plus loin.

« Je suis pour que nous, les arbitres, on s’ouvre beaucoup plus, pour qu’on communique sur nos procédures, qu’on communique sur les observables qu’on utilise pour arbitrer, qu’on s’ouvre pour montrer quelle est la réalité de notre métier parce que moi j’aime profondément mon métier », assure l’ancien prof d’EPS.

« C’est un métier fantastique et j’aimerais que les gens partagent et voient tous ses bons côtés. C’est déjà un premier pas, ce documentaire. J’espère qu’il en appellera d’autres et qu’à l’avenir, que ce soit World Rugby ou dans nos pays respectifs, on ouvrira plus l’arbitrage pour le faire découvrir et connaître au grand public. »

Dickson a été des deux côtés du sifflet

Son collègue Karl Dickson, qui a la particularité d’avoir été joueur et arbitre de haut niveau, ne dit pas autre chose. L’ancien demi de mêlée des Harlequins n’est pas le seul arbitre à avoir été de l’autre côté du sifflet – son collègue de la Coupe du Monde Nic Berry a également joué pour les Reds, le Racing 92 et les Wasps. Mais il admet qu’en tant que joueur, il n’avait aucune idée de ce que vivent les arbitres.

« En tant que joueur, en tant que numéro 9, vous essayez évidemment d’arbitrer le rugby que vous pensez regarder », a expliqué l’arbitre lors de la première du documentaire à Londres.

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« Mais vous n’avez aucune idée de ce que vivent les vrais arbitres, de leur mode de vie, de ce qui se passe en coulisses, en particulier au niveau professionnel. »

Un regard sans concession, voire dérangeant

Whistleblowers offre un regard sans précédent sur ce que vivent les officiels de match lors d’une Coupe du monde – les hauts et les bas du travail, et les rigueurs du métier d’arbitre d’élite.

« Mais je pense aussi que le film montre à quel point nous aimons le rugby. Nous aimons le rugby. Nous n’en ferions pas partie si ce n’était pas le cas. Je pense que le film montre, bien sûr, les aspects négatifs de la situation, mais aussi l’amour que nous avons les uns pour les autres et pour le rugby. Je pense qu’ils dépeignent cela très bien », assure Dickson, l’arbitre du France-Irlande en ouverture du Tournoi des Six nations 2024.

Ce côté négatif, ce sont les abus – harcèlement, menaces… – dont sont victimes les officiels des matchs, qui sont mis à nu dans cette production sans concession.

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Le responsable du marketing et du contenu chez World Rugby, James Rothwell, a admis qu’ils ne s’étaient pas lancés dans ce projet dans le but de faire un film sur les abus des réseaux sociaux, mais a déclaré qu’il était « très clair qu’il y avait une histoire différente à raconter ».

L’expérience permet de se protéger

Que ce soit dans les gradins ou sur Internet, Karl Dickson explique que les arbitres tentent de filtrer les insultes qu’ils reçoivent, mais qu’ils ne réussissent pas toujours. Selon lui, seule l’expérience permet à un officiel de match de mettre de côté ces interférences.

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« Il est impossible de tout bloquer complètement. Que ce soit dans le stade avec les supporters ou à proximité des joueurs, on ressent cette pression et on l’entend », dit-il. « Cependant, en s’appuyant sur l’expérience accumulée, on essaie de passer outre et de prendre des décisions pour le bien du rugby ou celles que l’on estime justes pour l’équipe avant tout. Mais on ne peut jamais vraiment l’ignorer.

« Il y aura toujours des moments où nous jetterons un œil en ligne. Il est évident que les fans et d’autres personnes expriment leurs opinions, et ça nous saute aux yeux, on le voit, on l’entend. On ne pourra jamais s’en débarrasser complètement, mais si on peut sensibiliser les gens au fait que c’est un véritable problème dans le rugby, ça pourrait dissuader une, deux ou trois personnes de publier quelque chose, pour favoriser ainsi des commentaires plus positifs. »

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Comments on RugbyPass

T
Tom 6 hours ago
What is the future of rugby in 2025?

Briiiiiiiiiiiiiiiistol! Briiiiiiiiiiiiiiiistol! Briiiiiiiiiiiiiiiistol!


It's incredible to see the boys playing like this. Back to the form that saw them finish on top of the regular season and beat Toulon to win the challenge cup. Ibitoye and Ravouvou doing a cracking Piutau/Radradra impression.


It's abundantly clear that Borthwick and Wigglesworth need to transform the England attack and incorporate some of the Bears way. Unfortunately until the Bears are competing in Europe, the old criticisms will still be used.. we failed to fire any punches against La Rochelle and Leinster which goes to show there is still work to do but both those sides are packed full of elite players so it's not the fairest comparison to expect Bristol to compete with them. I feel Bristol are on the way up though and the best is yet to come. Tom Jordan next year is going to be obscene.


Test rugby is obviously a different beast and does Borthwick have enough time with the players to develop the level of skill the Bears plays have? Even if he wanted to? We should definitely be able to see some progress, Scotland have certainly managed it. England aren't going to start throwing the ball around like that but England's attack looks prehistoric by comparison, I hope they take some inspiration from the clarity and freedom of expression shown by the Bears (and Scotland - who keep beating us, by the way!). Bristol have the best attack in the premiership, it'd be mad for England to ignore it because it doesn't fit with the Borthwick and Wigglesworth idea of how test rugby should be played. You gotta use what is available to you. Sadly I think England will try reluctantly to incorporate some of these ideas and end up even more confused and lacking identity than ever. At the moment England have two teams, they have 14 players and Marcus Smith. Marcus sticks out as a sore thumb in a team coached to play in a manner ideologically opposed to the way he plays rugby, does the Bears factor confuse matters further? I just have no confidence in Borthers and Wiggles.


Crazy to see the Prem with more ball in play than SR!

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J
JW 10 hours ago
Does South Africa have a future in European competition?

In another recent article I tried to argue for a few key concept changes for EPCR which I think could light the game up in the North.


First, I can't remember who pointed out the obvious elephant in the room (a SA'n poster?), it's a terrible time to play rugby in the NH, and especially your pinnacle tournament. It's been terrible watching with seemingly all the games I wanted to watch being in the dark, hardly able to see what was going on. The Aviva was the only stadium I saw that had lights that could handle the miserable rain. If the global appeal is there, they could do a lot better having day games.


They other primary idea I thuoght would benefit EPCR most, was more content. The Prem could do with it and the Top14 could do with something more important than their own league, so they aren't under so much pressure to sell games. The quality over quantity approach.


Trim it down to two 16 team EPCR competitions, and introduce a third for playing amongst the T2 sides, or the bottom clubs in each league should simply be working on being better during the EPCR.


Champions Cup is made up of league best 15 teams, + 1, the Challenge Cup winner. Without a reason not to, I'd distribute it evenly based on each leauge, dividing into thirds and rounded up, 6 URC 5 Top14 4 English. Each winner (all four) is #1 rank and I'd have a seeding round or two for the other 12 to determine their own brackets for 2nd, 3rd, and 4th. I'd then hold a 6 game pool, home and away, with consecutive of each for those games that involve SA'n teams. Preferrably I'd have a regional thing were all SA'n teams were in the same pool but that's a bit complex for this simple idea.


That pool round further finalises the seeding for knockout round of 16. So #1 pool has essentially duked it out for finals seeding already (better venue planning), and to see who they go up against 16, 15,etc etc. Actually I think I might prefer a single pool round for seeding, and introduce the home and away for Ro16, quarters, and semis (stuffs up venue hire). General idea to produce the most competitive matches possible until the random knockout phase, and fix the random lottery of which two teams get ranked higher after pool play, and also keep the system identical for the Challenge Cup so everthing is succinct. Top T2 side promoted from last year to make 16 in Challenge Cup

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