Cette fois, le Biarritz Olympique tient ses repreneurs
C’était dans l’air, mais la saga de la reprise du Biarritz Olympique a connu tellement de rebondissements que personne ne souhaitait trop s’avancer tant que ce n’était pas officiel. Ça l’est depuis ce vendredi, et la conférence de presse tenue au stade Aguiléra.
Jean-Baptiste Aldigé, président depuis juin 2018 et qui le restera jusqu’au 30 avril, s’est installé devant les journalistes en compagnie de Shaun Hegarty. L’ancien joueur du BO prendra la présidence du conseil de surveillance, après avoir mené les négociations sans faire de bruit.
« Je veux remercier Jean-Baptiste car on a réussi à conserver de la discrétion dans ce dossier, ce qui est une forme de confiance mutuelle », a souligné le Franco-Néo-Zélandais, dont le père a également joué à Biarritz.
Il sera entouré de deux autres anciens joueurs : Marc Baget, passé lui aussi par la maison rouge et blanche, et le Sud-Africain Filip Van der Merwe, pensionnaire de l’ASM Clermont entre 2015 et 2019, qui prendra la tête du directoire.
Face à la presse, Hegarty n’a pas dévoilé dans le détail comment il comptait injecter de l’argent frais dans un club au bord de l’asphyxie financière. Le BO végète en Pro D2 (14e sur 16) après avoir connu, au début des années 2000, tous les succès ou presque (deux Brennus en 2005 et 2006, Challenge européen en 2012, finale de Champions Cup en 2006 et 2010).
Pas de quoi doucher l’enthousiasme des supporteurs, soulagés de mettre un terme à cette saga qui agite le Pays basque depuis des années.
En effet, depuis l’arrivée d’Aldigé à la présidence, appuyé financièrement par Louis-Vincent Gave, le BOPB pâtit d’un conflit larvé avec la mairie, sur fond de mésentente à propos de travaux du stade ou d’aides municipales.
Dès décembre 2019, soit un an et demi après sa prise de contrôle du BO, la direction menace de mettre la clé sous la porte si la mairie n’aide pas le club.
En mars 2021, l’idée saugrenue d’une délocalisation du club émerge. La piste prioritaire enverrait l’équipe jouer à… Villeneuve-d’Ascq, 1 000 km plus au nord. Elle ne verra jamais le jour, pas plus que celle, plus couleur locale, d’aller jouer à Saint-Sébastien, dans le Pays basque espagnol.
Puis plusieurs offres de reprises se succèdent, sans que l’on sache vraiment si elles sont réelles ou imaginaires. Le jeu de poker menteur entre la mairie et le club bat son plein durant plus de deux ans.
En février dernier, le duo Aldigé – Gave se disent prêts à céder le club pour un euro symbolique. C’est là que le trio Hegarty – Baget – Van der Merwe a avancé ses pions, jusqu’au dénouement de ce vendredi. Mais pour ces trois-là, le plus dur est sans doute à venir, tant la situation générale du Biarritz Olympique est préoccupante depuis la relégation historique du club en Pro D2, en 2014.