Chalureau : comment il a vécu la polémique
Il s’est exprimé publiquement deux jours après sa comparution devant le tribunal correctionnel de Toulouse en appel de sa condamnation intervenue deux ans plus tôt pour « faits de violence avec la circonstance que ces derniers ont été commis en raison de la race ou de l’ethnie de la victime ».
Le deuxième-ligne de Montpellier Bastien Chalureau (31 ans, 7 sélections en équipe de France) est revenu pour L’Equipe sur cette affaire qui empoisonne sa vie et celle de ses proches depuis trois ans.
Il se sent aujourd’hui « libéré » d’avoir pu une fois encore s’exprimer devant la justice, même s’il attend le verdict le 16 janvier 2024. « Il y a des faits de violence que j’ai reconnus et pour lesquels j’ai été condamné. J’espère que la vérité va sortir et que mon nom ne sera plus associé à de tels propos. Ces trois années ont été compliquées, c’est pour ça que je me sens libéré », confie-t-il dans l’édition du 17 novembre.
Surpris de la polémique
Lorsque l’affaire ressort début septembre 2023 alors qu’il vient d’être intégré dans le groupe des 33 joueurs pour disputer la Coupe du Monde de Rugby 2023, Bastien Chalureau relance malgré lui le shit storm qui va l’éclabousser lui, sa famille et plus globalement le XV de France.
« J’ai commencé à le réaliser en découvrant des trentaines de menaces de mort sur ma messagerie Instagram. J’ai lu les trois premières, j’ai compris qu’il y avait un problème. Je suis allé voir le staff de l’équipe de France et les responsables de la communication et ils m’ont confirmé que ça partait en vrille », raconte-t-il.
« Mon affaire était connue, elle était en cours de jugement depuis trois ans et mon appel en première instance. Je ne pouvais pas faire autrement qu’arriver avec mes casseroles. Mais j’ai trouvé hallucinant que des politiques s’occupent de dossiers comme ça.
« Mes proches m’appelaient pour me dire qu’ils se faisaient insulter dans la rue, qu’ils recevaient des menaces de mort aussi… Mes parents ne pouvaient plus aller au travail. »
Crever l’abcès
Chalureau décide de crever l’abcès en en parlant au groupe puis arrive à convaincre le staff qu’il doit s’exprimer en conférence de presse. Ce jour-là, en raison de l’invité à la table, la salle est comble. « Ce n’était pas encourageant finalement », admet-il.
Mais le joueur s’en sort, au prix de quelques larmes. L’affaire se calme et la compétition reprend le dessus.
« J’ai donné mon maximum mais je pense que le contexte ne m’a pas aidé. Mais j’ai profité de cette compétition à fond, dans un groupe extraordinaire. On a passé de super moments, on a beaucoup ri. C’est ce que je retiendrai de cette aventure », raconte-t-il.