Champions Cup : retour sur les finales depuis 2014/15
Alors que la Champions Cup revient ce vendredi 6 décembre avec Bath – La Rochelle (21h00), RugbyPass fait le point sur le palmarès récent de la compétition.
Si la Champions League, équivalent footballistique de la Champions Cup, est souvent critiquée pour le fait que l’on retrouve toujours les mêmes clubs et pays au sommet, on ne peut pas vraiment dire que l’Investec Champions Cup soit bien différente.
Depuis 2015, seule l’Irlande a réussi à briser l’hégémonie franco-anglaise. Il y a dix ans, à l’issue de la saison 2014/15, le RC Toulon décrochait sa dernière Champions Cup pour parachever un triplé monumental contre Clermont (qui s’inclinera encore au même échelon quelques temps plus tard) au terme d’une finale accrochée. Les Clermontois étaient revenus à un point à l’heure de jeu avant de finalement craquer sur un essai de Drew Mitchell à dix minutes du terme.
Après ce titre – on a tendance à l’oublier – la France n’a plus remis la main sur le trophée pendant six ans. Entre temps, le club anglais des Saracens a chassé l’Hexagone du trône en battant symboliquement le Racing 92 (que l’on retrouvera, lui aussi, dans le rôle du finaliste malheureux) en France, à Lyon, le 14 mai 2016, grâce à la botte infaillible d’Owen Farrell.
Les Sarries ont une nouvelle fois mis une équipe française à leurs pieds l’année suivante. Clermont, de retour en finale de Champions Cup, s’est incliné 28-17 contre des Saracens impériaux à Édimbourg.
En 2018, le Leinster a décroché sa dernière couronne européenne en date. Dans la peau du finaliste battu, on retrouve un club français : le Racing 92. Cette fois, la rencontre s’est soldée sur le score de 15-12 et tout s’est joué au pied, à Bilbao.
La finale de Champions Cup se résume en un grand jeu de chaises musicales et en 2018/19, pour la première fois depuis 2010/11, aucune équipe française n’atteint le dernier match de la compétition.
Cela veut-il dire que l’on va voir de nouvelles têtes ? Non, puisque les Saracens et le Leinster s’affrontent à Newcastle et que les Anglais s’imposent 20-10 face à des Irlandais qui débutent alors leur série noire.
La finale de l’édition 2019/20 est reportée au début de la saison 2020/21 et se joue à huis clos à cause de la pandémie de Covid 19. Le trophée reste en Angleterre mais c’est une nouvelle équipe qui inscrit son nom au palmarès, puisqu’Exeter, grâce à son jeu flamboyant et létal bat… le Racing 92 (31-27).
En 2020/21, la France revient en force, et plutôt deux fois qu’une puisque la finale met aux prises La Rochelle – qui arrive à ce stade pour la première fois de son histoire – et le Stade Toulousain, de retour en finale pour la première fois depuis le titre de 2010. Si les Rochelais avaient été plus précis au pied, ils se seraient imposés, mais ce sont bien les Toulousains qui décrochent alors leur cinquième étoile (22-17) à Twickenham. Cette affiche sera celle de la finale du Top 14 quelques semaines plus tard et, encore une fois, Toulouse s’imposera.
En 2021/22, les Rochelais, à qui l’on promettait l’enfer face à un Leinster impérial qui avait martyrisé Toulouse en demi-finale, s’imposent en fin de rencontre au terme d’un épique combat grâce à un essai de filou d’Arthur Retière (24-21) au Stade Vélodrome.
Si la finale 2022 semblait promise au Leinster, que dire de l’édition 2023. L’affiche est la même, sauf que cette fois, le Leinster, encore bourreau du Stade Toulousain, joue chez lui, à Dublin, et met les Rochelais au supplice en début de rencontre (17-0 après 12 minutes de jeu).
Mais patiemment, au prix d’un travail colossal de ses avants, la Rochelle remet la main sur la rencontre et s’installe dans la tête des Leinstermen, qui voient doucement leurs fantômes ressurgir. À la 72e minute, Georges-Henri Colombe aplatit, Antoine Hastoy transforme, La Rochelle prend le petit point d’avance salvateur et plus aucun point ne sera marqué. Victoire 27-26.
On dit qu’il n’y a pas de victoire sans défaite. Si on a plus l’habitude de voir Toulouse du bon côté du destin, ils se cassent toujours les dents sur un os bleu ces dernières années : le Leinster. Sauf qu’à force de se faire mal, les Toulousains ont appris. Et ils le montrent en 2024.
« Je ne suis pas inquiet de savoir qui va nous faire gagner », disait Ugo Mola à ses joueurs avant la rencontre, comme on peut le voir dans le documentaire Red Kingdom disponible sur la chaîne YouTube officielle du Stade Toulousain. « C’est l’équipe qui va nous faire gagner. Je vous ai foutu des pièces sur le fait que vous n’avez pas encore marqué votre génération. Mais les mecs, il n’y en a pas beaucoup qui ont joué au rugby comme vous. On va gagner, les mecs. »
Comme quoi, les déculottées, ça forge. Au terme d’une finale étouffante, accrochée et tellement tendue qu’elle est allée en prolongation, les Toulousains héroïques brisent la malédiction, gagnent 31-22 et brodent une 6e étoile sur le maillot. De leur côté, les Irlandais perdent une quatrième finale et battent ainsi le triste record du Racing 92 et de Clermont.
Investec Champions Cup, le palmarès depuis 2014/15
- 2024 : Toulouse (FRA)
- 2023 : La Rochelle (FRA)
- 2022 : La Rochelle (FRA)
- 2021 : Toulouse (FRA)
- 2020 : Exeter (ENG)
- 2019 : Saracens (ENG)
- 2018 : Leinster (IRL)
- 2017 : Saracens (ENG)
- 2016 : Saracens (ENG)
- 2015 : Toulon (FRA)
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