Champions Cup : qu'en est-il de la domination française ?
Deux clubs français dominent les statistiques à mi-parcours de la phase de poules de l’Investec Champions Cup, mais les deux week-ends restants avant les huitièmes de finale pourraient répondre à la question de savoir ce qu’il est advenu de la domination que l’on attendait de la France sur l’Europe.
Pourquoi Toulouse est favori
Toulouse est le vainqueur le plus régulier de la compétition et, aux yeux de beaucoup, il est le favori pour détrôner ses compatriotes de La Rochelle, qui l’ont devancé au cours des deux dernières saisons en devenant champions pour la sixième fois.
Cela s’explique par la facilité avec laquelle ils ont remporté leurs matchs jusqu’à présent : ils ont infligé à Cardiff la plus lourde défaite que l’équipe galloise ait connue depuis près de vingt ans, puis se sont rendus au Stoop de Londres où ils ont lancé un sérieux avertissement en s’imposant 47-19 aux Harlequins.
La large victoire sur Cardiff était peut-être attendue, mais la marge de victoire sur le terrain des Harlequins l’était moins.
Toulouse a marqué le plus grand nombre d’essais depuis le début de la compétition, 14, ainsi que le plus grand nombre de points (99). Certaines de leurs autres statistiques de jeu font froid dans le dos des autres équipes de la compétition : ils sont en tête du classement des réussites en touche (100 %), des mètres parcourus (1235) et des franchissements (41). Ils sont troisièmes en termes de course avec ballon avec 259.
Bordeaux, l’autre favori
On peut certainement en dire autant de l’autre club français qui affiche un bilan de 100 % et occupe la première place de son groupe – l’Union Bordeaux-Bègles est considéré comme un club en pleine ascension après avoir fait ses preuves contre Connacht et les Bristol Bears.
Les Sud-Africains pourront se faire une idée plus précise de cet exploit lorsque les Vodacom Bulls, qui ont écrasé Connacht au Loftus plus tôt dans la saison du Vodacom United Rugby Championship, affronteront Bristol samedi 13 janvier.
Les Bulls auront ensuite l’occasion de tester Bordeaux lorsqu’ils accueilleront l’équipe française le week-end suivant au Loftus, un lieu où les Bulls n’ont jamais perdu en Champions Cup.
Mais le point le plus révélateur concernant Bordeaux et sa surprenante démonstration est peut-être ce qu’ils ont fait dans leur propre championnat, le Top 14.
Les Bordelais sont deuxièmes de ce championnat et restent sur une série de sept matchs gagnés, toutes compétitions confondues, avant le match de dimanche contre les Saracens, ce qui pourrait être vu comme le « moment de vérité », un vieux cliché de la presse sportive.
S’ils parviennent à faire aux Saracens ce qu’ils ont fait aux autres équipes dans la Champions Cup, et si leur poignée d’internationaux de haut niveau tels que Damian Penaud, Louis Bielle-Biarrey et Matthieu Jalibert continuent de se déchaîner contre les coéquipiers d’Owen Farrell, alors ils auront atteint leur but et pourront être considérés comme de sérieux prétendants à la victoire.
Bordeaux compte le deuxième plus grand nombre d’essais et de points derrière Toulouse.
Quid des autres clubs français ?
Mais qu’en est-il des autres équipes françaises ? Le bilan des trois ligues représentées dans la Champions Cup fait réfléchir : les équipes françaises ont joué 16 matchs dans la compétition et n’en ont gagné que cinq.
Les équipes de l’URC, après un début difficile en première semaine, se sont légèrement reprises, comme l’avait pressenti l’entraîneur des Glasgow Warriors, Franco Smith, lors de la deuxième journée. Les équipes de la compétition inter-hémisphère comptent six victoires en 16 rencontres et un match nul.
Ce match nul a été obtenu par le Munster à domicile contre Bayonne, un résultat qui a laissé les champions de l’URC un peu en retrait et dans l’obligation de gagner le match de samedi à l’extérieur contre Toulon.
Le Munster a enchaîné avec une défaite contre les Exeter Chiefs à Sandy Park, ce qui signifie qu’il aura fort à faire pour se qualifier pour les huitièmes de finale.
Les Chiefs sont l’une des quatre équipes de Premiership anglaise invaincues dans la compétition après deux journées, ce que certains considèrent comme une indication que la perte de certains clubs en raison de difficultés financières a condensé la force du rugby anglais.
Cela sera mis à l’épreuve ce week-end, notamment par les deux équipes sud-africaines, les DHL Stormers accueillant les Sale Sharks juste après la visite des Bulls à Bristol, mais aussi par le déplacement de Bayonne sur le terrain des Northampton Saints, invaincus. Les Glasgow Warriors, challengers de l’URC, tenteront de prendre un point à l’extérieur contre les Chiefs.
Le Top 14 reste la priorité
Bordeaux et Lyon occupent les deux premières places de la poule 1 et Toulouse est en tête de la poule 2. Les équipes françaises très réputées qui ont fait parler d’elles en raison de leur manque de performance sont La Rochelle et le Racing 92, le nouveau club de Siya Kolisi, ainsi que, dans une certaine mesure, le Stade français, qui occupe le bas du tableau dans une poule 4 très compétitive qui comprend le Leinster, les Leicester Tigers, les Sale Sharks, les Stormers et les champions en titre.
Le Stade français reçoit les Stormers lors de son dernier match, mais d’ici là, il pourrait ne plus être dans la course, car il aura une tâche difficile à Dublin contre le Leinster samedi soir. Les équipes françaises ont tendance à changer d’objectif lorsqu’elles ne sont plus en lice pour un trophée, principalement parce que l’enjeu de promotion/relégation en France est si féroce, ce qui pourrait expliquer en partie pourquoi les Français n’ont pas dominé.
Le Leinster, battu de justesse lors des deux dernières finales, est l’autre équipe invaincue de la compétition et a pris un bon départ dans son nouveau défi pour ce qui sera son cinquième titre européen, qui a commencé par une victoire à l’extérieur contre son ennemi juré des deux dernières saisons, La Rochelle.
Le match à ne pas manquer ce week-end
Quel sera donc le grand match du week-end ? Il y a beaucoup de matchs vraiment importants si vous regardez de plus près, et à cet égard, le déplacement du Racing à Bath pour jouer une équipe qui monte en puissance sous la direction de l’ancien assistant des Springboks, Johann van Graan, dimanche, semble être un match à ne pas manquer.
Les Stormers ne peuvent pas se permettre de perdre au Cap, le Munster se rend en France pour un déplacement à quitte ou double, et l’Ulster peut montrer que sa victoire récente d’un point sur le Leinster n’est pas le fruit du hasard en soumettant Toulouse à un véritable test au Kingspan Stadium.
Les quatre premières équipes de chaque poule se qualifient pour les huitièmes de finale de la Champions Cup, tandis que l’équipe classée cinquième se retrouve en huitièmes de finale de la Challenge Cup de l’EPCR.
Il est certain que si La Rochelle se retrouve en Challenge Cup, elle aura des chances de la remporter, tout comme le Munster s’il ne s’y qualifie pas.
Rien n’est encore joué, et la compétition n’en est qu’à la moitié de la phase de poules. Dimanche soir, tout sera plus clair.
LES MATCHS DU WEEK-END DE L’INVESTEC CHAMPIONS CUP
Vendredi 12 janvier :
- Northampton Saints – Bayonne (22h00)
Samedi 13 janvier :
- Exeter Chiefs – Glasgow Warriors (15h00)
- Lyon – Connacht (15h00)
- Bristol Bears – Bulls (17h15)
- Toulon – Munster (17h15)
- DHL Stormers – Sale Sharks (19h30)
- Leinster – Stade Français (19h30)
- Ulster – Toulouse (22h00)
- Cardiff Rugby – Harlequins (22h00)
Dimanche 14 janvier :
- Bath – Racing 92 (15h00)
- La Rochelle – Leicester Tigers (17.15)
- Bordeaux Begles – Saracens (19.30)
LES MATCHS DU WEEK-END DU EPCR CHALLENGE CUP
Vendredi 12 janvier :
- Newcastle – Benetton (22h00)
- Ospreys – Perpignan (22h00)
Samedi 13 janvier :
- Hollywoodbets Sharks – Oyonnax (15h00)
- Clermont Auvergne – Scarlets (15h00)
- Castres – Black Lion (17h15)
- Zebre – Dragons (17h15)
- Edinburgh – Gloucester (19h30)
- Montpellier – Emirates Lions (22h00)
Dimanche 14 janvier :
- Toyota Cheetahs – Pau (15h00)