Chez les Bleues, la polyvalence à l'épreuve écossaise
En conférence de presse, Gaëlle Mignot et David Ortiz, sélectionneurs du XV de France féminin, ont expliqué les raisons tactiques qui ont dicté leurs choix lors de la composition du XV de départ pour affronter l’Écosse dans le Tournoi des Six Nations.
Un centre à rebâtir
Contre l’Irlande, les Bleues ont perdu leur paire de centres – Nassira Kondé souffrant d’une commotion et Gabrielle Vernier étant suspendue à cause d’un plaquage à la tête.
Le duo a d’abord justifié le fait de replacer Marine Ménager au centre, elle qui joue d’habitude à l’aile. « C’était logique de recentrer Marine, surtout qu’elle a un profil hybride », ont-ils expliqué.
« On est triste pour celles qui ne peuvent pas prendre part à ce match. Mais on a préparé le groupe à parer à toute éventualité et c’est une occasion d’avancer. Le groupe France, ce n’est pas qu’un groupe de 23. On a construit l’équipe avec tout ça. »
Marine Ménager évoluera aux côtés de Montserrat Amédée au cœur du jeu. « Montserrat joue au centre avec Bordeaux. Le banc en 6-2 avait pour but de nous permettre de redescendre Teani Feleu. »
En effet, les co-sélectionneurs ont été contraints d’opter pour un banc en 6-2 alors qu’ils avaient choisi un banc en 7-1 contre l’Irlande.
Gaëlle Mignot explique : « On veut aussi palier à un éventuel bobo ou couac au centre, où Teani Feleu peut jouer. On veut aussi voir Kiara Zago sur ce match, notamment dans le secteur de la touche. C’est tout ça qui nous a poussé à prendre un banc en 6-2. »
Le XV de France peut compter sur « des joueuses polyvalentes avec un gros potentiel et on travaille sur la capacité d’adaptation. On espère que cela nous permettra de palier à ces absences imprévues. On n’a pas d’inquiétudes et on est confiants. »
L’Écosse, une équipe « complète »
La volonté d’étoffer le milieu répond aussi à des contraintes imposées par l’adversaire.
« C’est une équipe complète sur tous les postes et les secteurs », explique David Ortiz à propos des Écossaises. « Contre le pays de Galles, elles ont fait un gros match et elles ont une paire de centre très lourde dans le défi. »
« Ce sera un match très dur », ajoute-t-il. « Ce Tournoi est de plus en plus homogène et l’Écosse le montre. On sait que le gain du milieu de terrain sera clé pour les maîtriser. »
Afin de contenir les Écossaises, il faudra poursuivre sur la même lancée défensive que contre l’Irlande.
« On doit garder le cap de la défense, ça galvanise et ça favorise la confiance collective quand on se sent fort à plusieurs », ajoute David Ortiz. « C’est important de jouer juste face à la défense proposée. »
Pour le sélectionneur, l’allant et la fluidité offensive de ses joueuses passe avant tout par une base défensive solide.
« Petit à petit, quand on arrivera à asseoir nos repères collectifs, le jeu se mettra en place. Il faudra se lâcher en défense et en attaque mais il faudra partir d’une fondation forte. »
« Tout est relié. L’objectif de notre défense sera de récupérer des ballons car notre jeu se base sur les turnovers. On doit valider nos différents secteurs comme on le souhaite pour mettre en place notre jeu. »
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— France Rugby (@FranceRugby) March 27, 2025
De nouveaux profils pour une équipe nouvelle
En vue de la Coupe du Monde de Rugby 2025 – qui reste « notre objectif final » d’après David Ortiz – les Bleues comptent sur la polyvalence de son groupe.
C’est en ce sens que le binôme a notamment fait appel à la Toulousaine Kelly Arbey. « Kelly a aussi un profil hybride, elle a fait le début de saison à 7 », explique Gaëlle Mignot.
« Dans notre construction de programmation, elle pourra nous apportera sa puissance comme avec Toulouse. Elle a toutes les qualités pour jouer à l’aile ce week-end. »
La Bordelaise Montserrat Amédée répond également à ces critères qui ont pour but de générer une émulation au sein du groupe France. Amédée n’a plus joué à XV depuis six ans mais a été « récompensée » par le duo Ortiz-Mignot.
« La volonté de la rappeler vient du fait qu’avec David, on analyse les matchs tous les week-ends », argumente Mignot. « On doit récompenser les joueuses qui performent et c’est le cas de Montserrat qui régule bien la ligne de Bordeaux.
« Elle est passée par le 7, elle performe avec Bordeaux et peut apporter beaucoup au centre du terrain, notamment par sa gestion au pied », reprend la sélectionneuse. « Elle sait jouer à la main et, comme une vraie septiste, elle joue bien les duels. En plus elle a déjà joué 10 donc peut gérer au pied. On voulait l’appeler dans le groupe du Tournoi pour en voir un peu plus. »
Si les profils offensifs ont été mis en avant, Gaëlle Mignot n’a pas non plus manqué de saluer Manon Bigot, qui vient apporter son expérience à l’équipe.
« Manon monte en puissance, elle était sur la feuille la semaine dernière. Elle a un gros vécu rugby. Elle pallie la blessure d’Agathe Sochat. » Montserrat et Bigot « ont de l’expérience, même si elles ont moins de sélections au compteur. »
Enfin, le jeu au pied de Morgane Bourgeois, qui prend de plus en plus ses marques au sein de l’équipe, pourrait être très précieux.
« C’est une jeune joueuse qui est dans une dynamique très positive, comme avec Bordeaux. C’est une métronome et c’était naturel pour nous de la voir vite sur ce Tournoi. »
Du haut de ses 9 sélections et de ses 22 ans, Morgane Bourgeois enchaîne une deuxième titularisation.
« Elle a confirmé ses qualités de buteuse la semaine dernière, même sur sa gestion du R3 ou en contre. C’était naturel de la reconduire à l’arrière. Elle est jeune mais fait preuve de maturité et de qualité. »
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