Cinq grandes équipes U20 qui ont révélé les grands noms du rugby
Le Championnat du Monde des Moins de 20 ans reviendra pour la première fois depuis 2019, en Afrique du Sud du 23 juin au 14 juillet.
Le premier tournoi mondial jeunes est souvent un révélateur de ce que nous réserve l’avenir. La France est championne en titre depuis quatre ans et le XV de France est favori pour soulever le trophée William Webb Ellis dans quelques mois. L’histoire du tournoi est jalonnée de grandes équipes. En voici cinq.
2008 : Blackout lors de la première édition
Les précédentes éditions du Championnat du Monde des Moins de 20 ans comprenaient les catégories jeunes des moins de 17, 19 et 21 ans. En 2008, le tournoi a adopté son format actuel.
Les Baby Blacks n’ont encaissé qu’un seul essai lors de leurs cinq victoires contre les Tonga (48-9), l’Irlande (65-10), l’Argentine (60-0) et le Pays de Galles (31-6 en demi-finale) avant de s’imposer 38-3 en finale face à l’Angleterre au Liberty Stadium de Swansea.
L’équipe qui a remporté le tournoi était dirigée par les co-entraîneurs Dave Rennie et Russell Hilton-Jones. Daniel Kirkpatrick a été nommé joueur de la finale. Il a ensuite joué en Super Rugby pour les Hurricanes et les Blues avant de faire un long séjour en France (Castres et Albi entre 2012 et 2017). Ryan Crotty (qui a marqué un essai en finale), Zac Guildford, Sam Whitelock et Aaron Smith sont devenus All Blacks. Luke Braid a été nommé meilleur jeune joueur de l’année.
2011 : Les plus grandes équipes de tous les temps ?
L’équipe néo-zélandaise de 2011 était fantastique. Codie Taylor, Dominic Bird, Luke Whitelock, Brodie Retallick, Sam Cane, Steven Luatua, Beauden Barrett, Brad Weber, Charles Piutau, Lima Sopoaga, Francis Saili, TJ Perenara et Waisake Naholo sont tous devenus des All Blacks par la suite.
Whitelock était le capitaine de l’équipe qui a battu l’Angleterre 33-22 en finale.
À titre de comparaison, l’Angleterre comptait George Ford, Owen Farrell et Elliot Daly parmi ses arrières, ainsi que Mako Vunipola, Christian Wade, Marland Yarde, Joe Launchbury, Sam Kvesic et Sam Jones dans son effectif.
Curieusement, Brad Shields, membre de l’équipe néo-zélandaise, a ensuite joué pour l’Angleterre. Ben Tameifuna (Tonga) et Gareth Anscombe (Pays de Galles) étaient également internationaux.
La Nouvelle-Zélande a remporté sa plus large victoire du tournoi 92-0 contre le Pays de Galles et a battu l’Australie 37-7 en demi-finale.
Ce grand écart a fait de l’ombre au 62-17 infligé à l’Australie lors de la finale de 2010. Lors de ce match, Tyler Bleyendaal avait marqué 28 points et Telusa Veainu trois essais.
2012 : L’Afrique du Sud stoppe l’élan néo-zélandais
Il y avait déjà des signes avant-coureurs que la domination de la Nouvelle-Zélande pouvait toucher à sa fin lorsque le Pays de Galles a mis un terme à leur série de 21 victoires consécutives en phase de poule. Cependant, l’Afrique du Sud, pays hôte, a également été bousculée par l’Irlande en match de poule et devait battre l’Angleterre pour s’assurer une place en demi-finale, ce qu’elle a fait 28-15.
Les Junior Springboks ont trouvé leur rythme de croisière en demi-finale en écrasant l’Argentine 35 à 7, mais la Nouvelle-Zélande s’est ressaisie en se vengeant de sa défaite contre le Pays de Galles 30 à 6.
Un public de 33 210 personnes s’est rendu à Newlands pour assister à une rencontre tendue et agressive qui a vu le futur international français Paul Willemse et le All Black Ofa Tu’ungafasi se faire expulser à la 58e minute, l’un tirant les cheveux, l’autre répondant avec ses poings.
L’Afrique du Sud s’est montrée plus sereine et les essais du demi de mêlée Vian van der Watt et du centre Jan Serfontein, ajoutés à la douzaine de points marqués par Handre Pollard, ont permis aux Junior Springboks de remporter le titre. Serfontein a été élu joueur du tournoi et a ensuite participé à 35 tests.
Dillyn Leyds, Raymond Rhule, Steven Kitshoff et Pieter-Steph du Toit ont ensuite été sélectionnés par les Springboks. Kitshoff et du Toit rejoindront Pollard en tant que champions du monde en 2019.
2014 : L’Angleterre conquiert l’Eden Park
L’Angleterre était sans conteste la meilleure équipe chez les moins de 20 au monde entre 2013 et 2016, remportant trois titres mondiaux avec un bilan de 17 victoires pour 3 défaites et remportant le Tournoi des Six Nations en 2013 et 2015.
L’Angleterre a été imbattable sur le chemin de la finale de 2014 en Nouvelle-Zélande en battant l’Italie (63-3), l’Australie (38-24), l’Argentine (17-16) et l’Irlande (42-15). Lors des matchs contre les Pumitas, l’Angleterre n’a jamais été menée au score.
Puis, l’Afrique du Sud a représenté un formidable défi lors de la finale à l’Eden Park. Avec un pack musclé et Handre Pollard, elle avait déjà battu la Nouvelle-Zélande à deux reprises. L’Angleterre a pris le contrôle du match avec 18 points en 15 minutes de part et d’autre de la pause, mais elle s’est accrochée dans le dernier quart d’heure. Pour la deuxième fois du match, Pollard a tapé trop loin des poteaux lors de sa tentative de drop.
L’Angleterre jouait un jeu attrayant mais pouvait s’appuyer sur sa mêlée, sa défense et son maul lorsque c’était nécessaire. L’Angleterre a été superbement menée par le deuxième-ligne Maro Itoje, deux fois sélectionné par les British and Irish Lions. Le trois-quarts centre Nick Tompkins et le troisième-ligne aile Ross Moriarty ont ensuite joué pour le Pays Galles, et Callum Braley a joué pour l’Italie.
2018 : La France se prépare à un avenir prometteur
Lorsque Fabien Galthié a nommé son groupe pour le Tournoi des Six Nations 2020, il a inclus sept joueurs des équipes de France championnes du monde U20 en 2018 et 2019. En 2021, neuf joueurs de ces équipes avaient été capés au niveau senior – Demba Bamba, Pierre-Louis Barassi, Louis Carbonel, Kilian Geraci, Jean-Baptiste Gros, Romain Ntamack, Arthur Vincent, Cameron Woki et Hassane Kolingar.
Le Championnat U20 World Rugby 2018 s’est déroulé en France et les Bleuets ont terminé en tête de leur poule après une courte victoire 26-24 contre l’Irlande, grâce à deux essais de Maxime Marty (Carcassonne) qui ont fait la différence. La France a été impitoyable contre une Nouvelle-Zélande en manque d’inspiration en demi-finale menant 16-0 avant de concéder un essai transformé en fin de match. La finale contre l’Angleterre a été marquée par des pénalités, mais 23 points de la botte de Carbonel et des essais de Woki et Adrien Seguret (Castres) ont permis de sceller le score 33-25.