Comment "Big Ben" et ses 145 kg perçoit les nouvelles règles
Ben Tameifuna est une référence mondiale au poste de pilier droit. A bientôt 33 ans (le 30 août prochain), il demeure l’un des meilleurs à son poste, ce dont profitent l’Union Bordeaux-Bègles et l’équipe nationale des Tonga.
Invité du French Rugby Podcast, Big Ben a commenté les nouvelles règles mises en place par World Rugby, et ce qu’elles entraînent dans son jeu, en particulier sur le secteur crucial de la mêlée.
Trois changements sont à noter. La règle du hors-jeu dans le jeu courant (dite ‘Loi Dupont’), la limitation des choix consécutifs à un coup franc, et l’interdiction de la prise crocodile sur les déblayages entreront en vigueur au 1er juillet.
Si le mécanisme de la mêlée en elle-même reste identique, le changement réside dans l’impossibilité de choisir la mêlée sur un coup franc, ce qui pourrait en réduire le nombre sur l’ensemble d’un match.
Au micro du French Rugby Podcast, le capitaine des Tonga juge que ces nouvelles règles vont conduire à un rugby plus « fluide, plus courant ». Si cela semble une bonne idée, il peut y avoir des conséquences quand on est un pilier de 145 kg.
Moins de mêlées dans un match signifie plus de travail foncier à l’entraînement, pense, et peut-être redoute Tameifuna, car les équipes cherchent à reproduire à l’entraînement ce qui se passe en match. Il pense que le travail des piliers pourrait aller dans deux directions : « Soit tu t’entraînes à courir plus et plus longtemps, soit tu cherches à devenir plus fort et plus efficace en mêlée vu qu’il y en a moins à disputer.
« C’est intéressant. Je pense que le rugby va devenir plus fluide, plus courant. Les équipes vont être plus nombreuses à développer un jeu de mouvement et à déplacer le ballon. Ça va se passer comme ça. »
Si l’idée d’un rugby plus fluide est séduisante, Tameifuna prêche pour sa paroisse et réaffirme l’importance d’une mêlée forte. Il soutient qu’un pack dominant crée des lancements de jeu idéaux pour des trois-quarts aux jambes de feu, en prenant en exemple certains de ses coéquipiers de Bordeaux.
« La mêlée reste capitale. C’est une arme absolue. Il suffit de regarder des équipes comme l’Afrique du Sud, qui sont faites pour la mêlée. C’est une base de lancement parfaite pour lancer la cavalerie. Nous, si notre mêlée est bonne, cela met des joueurs comme Damian [Penaud] and Louis [Bielle-Biarrey] dans les meilleures conditions. »
Les règles ont beau évoluer, certaines choses sont immuables dans le rugby, qui reste un sport qui commence devant.