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Covid, Antarctique et tartare : Chocobares raconte les coulisses de son arrivée à Toulouse en 2021

Le centre argentin de Toulouse Santiago Chocobares marque un essai lors de la demi-finale du Top 14 entre le Stade Toulousain et le Stade Rochelais au stade Chaban-Delmas à Bordeaux, le 21 juin 2024. (Photo by Christophe ARCHAMBAULT / AFP) (Photo by CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP via Getty Images)

L’arrivée de Santiago Chocobares à Toulouse relève d’un concours de circonstances. C’est ce que l’Argentin raconte dans le podcast Open Rugby.

Santiago Chocobares a bien failli ne jamais mettre les pieds à Toulouse. Arrivé sur les rives du canal du Midi il y a bientôt quatre ans, le trois-quarts centre argentin est devenu un cadre des ‘rouge et noir’, avec qui il a gagné trois titres de champions de France et deux Coupes d’Europe depuis son arrivée en avril 2021.

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Son destin a basculé à cause d’un événement planétaire dont presque tout le monde garde un mauvais souvenir : la pandémie de Covid-19. Il fait parler des rares chanceux qui, sans le savoir et même sans le vouloir, ont tiré profit de cette crise sanitaire inédite.

C’est ce qu’il a raconté récemment dans l’épisode 28 du podcast argentin Open Rugby, à retrouver notamment sur Spotify.

Décembre 2020. Les Pumas viennent de signer l’un des plus grands exploits de leur histoire en s’imposant pour la première fois contre les All Blacks (25-15), le 14 novembre à Sydney dans le cadre d’un Rugby Championship redevenu Tri Nations en l’absence de l’Afrique du Sud.

Un joueur de 21 ans fête à cette occasion sa première sélection et crève l’écran : ‘Santi’ Chocobares. A tel point que les Auckland Blues flairent le bon coup et proposent à celui qui n’a que six matchs de Super Rugby dans les pattes, avec la franchise des Jaguares, de les rejoindre.

 

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Problème : le monde est en pleine pandémie et la Nouvelle-Zélande autorise l’entrée des étrangers au compte-goutte. « Ça n’a finalement pas pu se faire. On a épuisé toutes les possibilités, mais on n’a pas trouvé de lieu pour passer la quarantaine à Auckland », se remémore le joueur. « La priorité était donnée aux citoyens néo-zélandais de retour au pays, et on pouvait compter les étrangers qui entraient dans le pays sur les doigts de la main ».

« Je devais m’y rendre autour de la période de Noël quand ils m’ont dit que je ne pouvais pas venir. Puis j’ai vu que l’équipe avait commencé la présaison, ce devait être début janvier. Fin janvier, ils m’ont annoncé que je ne pourrais pas entrer dans le pays. »

Aucune idée d’où se trouvait Toulouse

Par conséquent, la promesse de contrat devient caduque et avec la disparition de l’équipe première des Jaguares, finaliste du Super Rugby 2019, Chocobares se retrouve à disputer la Súperliga Americana. Ce championnat semi-professionnel sud-américain regroupe des équipes d’Argentine, Brésil, Chili, Paraguay et Uruguay dont les Jaguares XV, une équipe bis basée à Buenos Aires délestée de la plupart de ses Pumas repartis pour la plupart jouer en Europe.

Quelques mois passent. « J’étais en Uruguay, dans une bulle sanitaire pour jouer la Súperliga », se souvient le joueur originaire de la province de Santa Fe, au nord de Buenos Aires. « J’ai reçu une offre pour un contrat de deux mois et demi en tant que joker médical. J’hésite, mais ils me disent que je dois répondre tout de suite. »

En avril 2021, le Stade Toulousain vient en effet de perdre Sofiane Guitoune, touché au genou, et est également privé au centre de Lucas Tauzin, blessé depuis plusieurs mois. Les Haut-Garonnais cherchent à regarnir leur ligne de trois-quarts.

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« C’est un garçon qui était ciblé depuis très longtemps par nos soins, dans un profil de centre polyvalent », expliquera Ugo Mola une fois l’arrivée de Chocobares officialisée. Mais dans un premier temps, ce dernier s’interroge.

« Je n’avais aucune idée d’où se trouvait Toulouse, si c’était en Antarctique, en Russie ou en France… Je n’avais aucune idée de comment fonctionnait le rugby professionnel, de ce qu’était un joker médical. J’ai appelé mon père, et c’est lui qui m’a aidé à prendre la décision. C’est lui qui m’a convaincu. A partir de là, j’ai eu le visa (pour la France) en 48h ».

Deux mois et demi de colocation avec Mallía

Le temps de faire une valise, et le voilà dans l’avion, seul, sans même prendre le temps de contacter Juan Cruz Mallía, arrivé dans la Ville rose en janvier lui aussi en qualité de joker médical. « J’ai prévenu Juanchi lors de l’escale à Madrid, et on s’est vus dans les bureaux du club. On a habité ensemble deux mois et demi dans l’appartement qu’il louait. »

Accueillant, Ugo Mola l’invite à diner le soir même de son arrivée. Le manager croit sans doute faire plaisir à l’Argentin en servant un tartare de bœuf. Mais si les Argentins sont de grands consommateurs de viande rouge, ils la mangent la plupart du temps bien cuite, et jamais crue.

Il s’endort à table chez Ugo Mola

Chocobares raconte cette découverte : « Il avait commandé à manger… Tu vois la viande hachée crue ? Imagine quand j’ai vu le plat arriver. Je me suis dit “T’es fou ou quoi ?” Mais évidemment, je l’ai mangé.

« Lui (Mola) ne parle pas espagnol, moi pas français. Je te laisse imaginer le diner. J’étais avec mon agent qui faisait le traducteur mais avec la fatigue du voyage, je m’endormais à table. Je ne comprenais rien. La seule chose que j’ai comprise, c’est qu’il comptait me faire jouer 15 jours plus tard contre Toulon. »

Parole tenue : le 8 mai 2021, il forme la paire de centres titulaire avec Mallía du Stade Toulousain à Toulon. Le RCT s’impose largement (44-10) mais cela n’empêchera pas Toulouse de soulever le bouclier de Brennus un mois et demi plus tard, avec Chocobares de nouveau titulaire.

Cela aurait pu être son dernier match en ‘rouge et noir’. Car au moment d’entrer sur la pelouse du Stade de France, ce 25 juin, il n’est encore qu’un joker médical et n’a pas reçu de proposition écrite du club.

« J’ai joué la finale de Top 14 sans savoir si j’allais revenir au club »

« On a commencé à discuter avant la demi-finale. Mais j’ai joué la finale de Top 14 sans savoir si j’allais revenir au club après la fenêtre internationale, tout comme Juanchi d’ailleurs. Le club nous avait dit qu’il y avait une possibilité, mais entre une possibilité et un engagement écrit, la différence est énorme. »

Les dirigeants toulousains ne tarderont pas à les prolonger tous les deux. Une première fois jusqu’en 2023. Une nouvelle fois jusqu’à la fin de la saison en cours pour Chocobares, jusqu’en 2026 pour Mallía. Si l’aventure entre Santiago Chocobares et le Stade Toulousain se poursuit au-delà de 2025, ce qui est probable, peut-être que le joueur invitera Ugo Mola à un asado, le barbecue argentin.

« A Toulouse, on mange beaucoup de canard, “le magret de canard” (en français dans le texte). Je n’en avais jamais mangé et c’est vraiment bon. Et j’ai rencontré un gars qui vend de la viande argentine vraiment excellente. » Mais pas en tartare.


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