Dupont sur les JO : « L’or, c’est l’objectif »
On savait qu’Antoine Dupont était un surdoué de la balle aux rebonds capricieux, que le jeu se joue à XV ou à VII comme il vient de le montrer en deux tournois disputés avec France Sevens (une 3e place, une victoire). On connaissait moins le capitaine des Bleus fan de mode, passionné de l’histoire de Jeux Olympiques.
C’est donc un Dupont multifacette et moins introverti qu’on l’aurait cru qui s’est livré à Paris Match. Depuis Los Angeles, où les septistes ont gagné leur premier trophée depuis 2005, Dupont a ratissé large pour le média généraliste sans se départir de son naturel.
On a découvert qu’Antoine Dupont a notamment a notamment signé un partenariat avec la marque de luxe LVMH. Une preuve supplémentaire, pour celui qui a fait partie pour la première fois en 2023 des 50 personnalités préférées des Français, que le joueur de 27 ans a définitivement dépassé les frontières des stades pour devenir un personnage global.
Un statut accompagné d’un battage médiatique qui n’a pas manqué d’étonner, voire de fatiguer, ses nouveaux coéquipiers du Sevens. « Au début, cela les faisait sourire. Mais j’avoue qu’à la fin, cela devenait redondant. Et même, ça les saoulait un peu », en sourit « Toto » dans les colonnes de l’hebdomadaire.
Pas de quoi refroidir le N.25 de l’équipe de France à VII, qui vit l’aventure à fond. Sans regret, et avec beaucoup de gourmandise. « L’or, c’est l’objectif même si la route est longue », plante-t-il. « J’ai fait le choix du VII et des Jeux Olympiques en 2024. Je l’assume à 200%. Dans la vie, on ne peut pas être partout. »
Dupont a beau être un surdoué, il ne possède en effet pas (encore ?) le don d’ubiquité. Les quinzistes ont donc disputé le Tournoi des Six Nations sans leur talisman. Il l’a suivi dans la peau du supporteur, de près comme samedi dans les tribunes du Groupama Stadium, ou de l’autre côté de l’Atlantique tandis qu’il disputait ses deux premiers tournois de Sevens (bronze à Vancouver, or à Los Angeles). Il a gardé un œil attentif sur ses autres Bleus, et a souffert avec eux.
« C’est triste et difficile de voir l’équipe de France aussi démunie. […] Mais je ne suis pas plus inquiet que cela. Nous ne sommes pas soudain devenus les derniers des derniers. Ce sont les mêmes joueurs qui, ces deux années (2022-2023), gagnaient quasiment tous leurs matchs ».
Le sélectionneur Fabien Galthié appréciera sans doute l’usage du pronom « nous » par Dupont, quand il évoquait l’équipe de France à XV. Même s’il ne la rejoindra pas, a priori, avant la tournée de novembre (réceptions du Japon, de la Nouvelle-Zélande et de l’Argentine), il s’englobe toujours dans le projet.
D’ici l’automne, il alternera entre les Bleus à VII et les « rouge et noir » à XV. Il sera avec le Stade Toulousain dès le week-end prochain à Bordeaux-Bègles et jouera la fin de saison à fond : comme chaque année ou presque, les Haut-Garonnais sont en lice pour soulever le Bouclier de Brennus et la Champions Cup.
Retour au sein du groupe dirigé par Jérôme Daret en juin, « si le calendrier est favorable » précise Dupont, pour les grandes finales de Madrid. Ensuite, il sera alors temps de basculer pour de bon en mode Jeux Olympiques. Avec en tête une ambition sportive très haute et claire, mais aussi la dimension universelle de ce rendez-vous planétaire.
Les JO, ce sont « des moments de communion en famille, à s’enthousiasmer, à hurler, crier en regardant à la télé des sports qu’on connait peu ou pas, parce qu’il y a un Français qui brille ». Cet été, c’est derrière lui que les Français pousseront tandis qu’Antoine Frisson vivra son « grand frisson », comme il le dit lui-même.