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Eddie Jones : échec, cicatrices et paranoïa

XV – DEC – EDDIE JONES JAPAN

Force est de reconnaître qu’il est assez rare d’écouter Eddie Jones formuler des regrets et reconnaître ses échecs – même s’il a souvent déclaré qu’il en portait l’énorme responsabilité.

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C’est pourtant ce qui transparait dans une interview exclusive accordée au Guardian dans laquelle le nouvel entraîneur de l’équipe du Japon porte un regard personnel parsemé d’auto-critique sur ses dernières années alors qu’il était en charge de l’Angleterre puis de l’Australie.

Comment il a perdu de son aura

Après avoir enregistré seulement deux victoires lors des neuf matchs qu’il a dirigés en 2023 avec l’Australie, son pays d’origine, notamment une campagne désastreuse lors de la Coupe du Monde de Rugby où les Wallabies ont été éliminés dès les phases de poule, Eddie Jones vient de prendre un nouveau poste avec une de ses anciennes équipes, le Japon.

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Il y a quatre ans, suite à une brillante performance contre la Nouvelle-Zélande qui a conduit l’Angleterre en finale de la Coupe du Monde de Rugby 2019, Jones jouissait encore d’une réputation considérable en tant qu’un des meilleurs entraîneurs du rugby international.

Cependant, les trois années qui ont suivi ont été marquées par une série de déceptions, et malgré un taux de victoires de 73 %, dépassant celui de tous les entraîneurs précédents de l’équipe anglaise, il a été renvoyé en décembre 2022.

Sa pige piteuse en Australie n’a pas redoré son blason et le retour sur l’île continent a marqué une triste fin de règne à peine un an après avoir accepté le job en replacement de Dave Rennie, lui aussi remercié pour absence de résultats (cinq victoires en 14 matchs).

« Je reconnais que j’ai échoué »

« J’avais l’impression d’avoir laissé tomber les gens. Mais j’ai aussi senti que j’avais un rôle à jouer en essayant de faire comprendre à l’Australie où elle en était », explique Eddie Jones au Guardian.

« Je suis content de reconnaître que j’ai échoué. Je n’ai pas pu apporter le changement que je souhaitais en peu de temps, mais je me suis donné à fond et j’ai échoué. Je n’ai pas été assez bon. J’en porte les cicatrices.

« Il faut relever ces défis et être prêt à échouer, sinon on reste les bras croisés. J’aurais pu ne rien faire pendant 12 mois, mais j’ai voulu tenter ma chance. J’ai été très déçu que nous n’ayons pas apporté le changement dont nous avions besoin et que nous n’ayons pas obtenu de résultats à court terme. Mais je suis sûr que certaines de ces choses vont aider le rugby australien à long terme. »

Les raisons de son échec

« Nous avons essayé d’apporter trop de changements en trop peu de temps, ce qui a créé de l’instabilité. La chose que j’ai probablement le plus mal gérée, c’est la relation avec les médias. C’est une question difficile, car il était nécessaire de créer une certaine exposition médiatique parce que le rugby ne bénéficiait pas de cette attention.

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« J’avais un rôle à jouer, mais j’ai probablement été trop clivant dans ce domaine. En fin de compte, quand vous vous attaquez aux médias, ils ne faut pas s’étonner qu’ils viennent vous chercher.

« En ce qui concerne la sélection, la chose la plus sûre aurait été de garder les joueurs les plus expérimentés, cela ne fait aucun doute. Mais est-ce que ça va aider l’Australie à long terme ? Je ne le crois pas.

« Pour moi, il s’agissait d’une Coupe du monde intermédiaire pour l’Australie [pays organisateur du tournoi de 2027]. On ne sacrifie pas une Coupe du monde, mais il faut parfois faire évoluer cette équipe pour qu’elle soit au poste qu’elle doit occuper. Nous avons essayé de le faire trop vite et nous n’en avons pas été capables. »

Un côté paranoïaque

« Le doute fait partie de tout. Personne ne se lève tous les jours en se disant : “J’ai raison à 100 %”. On se réveille tous les matins en se disant : “Est-ce que je fais ce qu’il faut ? ”

« Je viens de lire le résumé d’un livre intitulé Only the Paranoid Survive (Seuls les paranoïaques survivent, édité en 2004 chez Pearson France), écrit par le type [Andrew Grove] qui dirigeait Intel. Et c’est vrai. Seuls les paranoïaques survivent.

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« Vous êtes paranoïaque à propos de tout, vous avez des doutes en permanence. Mais vous vous dites : “Je vais suivre cette voie”, et vous soutenez votre décision. J’ai toujours eu des doutes.

« Chaque fois que l’on entreprend quelque chose de difficile, on évalue toujours et, oui, on a des doutes. Mais vous évaluez la situation, vous recueillez autant de preuves que possible et vous prenez des décisions dans ce que vous pensez être le meilleur intérêt de l’organisation. »

Un Tournoi des Six Nations très ouvert

« C’est une compétition très intéressante. L’équilibre des forces est censé être entre la France et l’Irlande. Mais l’Irlande va connaître une mini-rénovation, car [Jonny] Sexton a terminé sa carrière et il se situe au-dessus de beaucoup d’autres joueurs irlandais en termes d’apport à l’équipe. Je ne sais pas si [Peter] O’Mahony sera en forme, il pourrait donc y avoir un léger changement dans la hiérarchie. Mais leur capacité à faire émerger systématiquement des talents rendra la tâche moins difficile que celle de certains pays.

« La France, psychologiquement, a probablement le plus de travail à faire parce qu’elle s’est fixé cet objectif [de gagner la Coupe du monde]. Tout le pays a joué le jeu et ils ont échoué dans des circonstances difficiles. La façon dont ils réagiront sera intéressante. Parfois, une équipe jeune, comme elle l’est, peut inconsciemment s’effondrer et c’est un grand défi pour Fabien [Galthié] en tant qu’entraîneur.

« L’Angleterre est en train de changer de génération. L’Écosse sera assez stable. L’Italie change à nouveau d’entraîneur. Warren Gatland est revenu au Pays de Galles, il a ramené des joueurs seniors et ils ont été très solides à la Coupe du monde. Il est difficile de savoir s’il poursuivra dans cette voie ou s’il fera appel à des joueurs plus jeunes. C’est l’un des Tournoi des Six Nations les plus ouverts depuis longtemps. »

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B
BeamMeUp 1 hour ago
The Springboks have something you don't have

A few comments. Firstly, I am a Bok fan and it's been a golden period for us. I hope my fellow Bok fans appreciate this time and know that it cannot last forever, so soak it all in!


The other thing to mention (and this is targeted at Welsh, English and even Aussie supporters who might be feeling somewhat dejected) is that it's easy to forget that just before Rassie Erasmus took over in 2018, the Boks were ranked 7th in the world and I had given up hope we'd ever be world beaters again.


Sport is a fickle thing and Rassie and his team have managed to get right whatever little things it takes to make a mediocre team great. I initially worried his methods might be short-lived (how many times can you raise a person's commitment by talking about his family and his love of his country as a motivator), but he seems to have found a way. After winning in 2019 on what was a very simple game plan, he has taken things up ever year - amazing work which has to be applauded! (Dankie Rassie! Ons wardeer wat jy vir die ondersteuners en die land doen!) (Google translate if you don't understand Afrikaans! 😁)


I don't think people outside South Africa fully comprehend the enormity of the impact seeing black and white, English, Afrikaans and Xhosa and all the other hues playing together does for the country's sense of unity. It's pure joy and happiness.


This autumn tour has been a bit frustrating in that the Boks have won, but never all that convincingly. On the one hand, I'd like to have seen more decisive victories, BUT what Rassie has done is expose a huge number of players to test rugby, whilst also diversifying the way the Boks play (Tony Brown's influence).


This change of both style and personnel has resulted in a lack of cohesion at times and we've lost some of the control, whereas had we been playing our more traditional style, that wouldn't happen. This is partially attributable to the fact that you cannot play Tony Brown's expansive game whilst also having 3 players available at every contact point to clear the defence off the ball. I have enjoyed seeing the Boks play a more exciting, less attritional game, which is a boring, albeit effective spectacle. So, I am happy to be patient, because the end justifies the means (and I trust Rassie!). Hopefully all these players we are blooding will give us incredible options for substitutions come next year's Rugby Championship and of course, the big prize in 2027.


Last point! The game of rugby has never been as exciting as it is now. Any of Ireland, New Zealand, South Africa, France, Argentina, Scotland, England & Australia can beat one another. South Africa may be ranked #1, but I wouldn't bet my house in them beating France or New Zealand, and we saw Argentina beating both South Africa and New Zealand this year! That's wonderful for the game and makes the victories we do get all the sweeter. Each win is 100% earned. Long may it last!


Sorry for the long post! 🏉🌍

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