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Entre XV et Sevens, Antoine Zeghdar ne veut pas trancher

Antoine Zeghdar célèbre avec ses coéquipiers la médaille d'or olympique suite à la victoire de l'équipe France de Sevens lors de la finale face aux Fidji lors de la première journée des Jeux olympiques Paris 2024 au Stade de France le 27 juillet 2024 à Paris, France. (Photo Hannah Peters/Getty Images)

À 25 ans à peine, Antoine Zeghdar a déjà connu une riche carrière rugbystique, qui l’a mené de Toulon à Castres en passant par l’or olympique cet été avec l’équipe de France de Sevens. Un parcours marqué par l’ambition, la polyvalence et un engagement total, quelle que soit la discipline pratiquée.

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Au cours d’une interview exclusive accordée à RugbyPass, Zeghdar s’est confié sur ses différentes expériences, les leçons qu’il a apprises en chemin, et sur ce que le futur lui réserve, aussi bien au rugby à VII qu’à XV.

Ses débuts à Toulon

Zeghdar a démarré sa carrière professionnelle au RCT. Il y a passé cinq ans, terminant sa formation sur la Rade.

« J’ai commencé à Toulon, et j’y suis resté cinq ans. Les deux premières années, je jouais dans les équipes de jeunes. Puis, à 18 ans, j’ai rejoint les pros avec qui je m’entraînais.

« Arriver là-bas en tant que jeune joueur, puis intégrer les pros, c’était quelque chose d’assez unique pour moi. »

En effet, se retrouver si jeune entouré de stars du jeu a eu un impact majeur dans son développement.

« À Toulon, j’ai eu la chance de côtoyer des joueurs exceptionnels. A cette époque, il y avait notamment Ma’a Nonu, Malakai Fekitoa, Bryan Habana…

Antoine Zeghdar a notamment cotoyé Bryan Habana et Ma'a Nonu quand il était à Toulon (Photo ROMAIN LAFABREGUE/AFP via Getty Images)
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« En tant que jeune joueur, quand tu as l’occasion de t’entraîner avec des joueurs de ce calibre, tu regardes tout ce qu’ils font et tu essaies d’apprendre d’eux.

« On avait aussi une très bonne équipe de jeunes. On a remporté le Championnat de France trois fois, et évoluer auprès de ces gars m’a beaucoup fait grandir. J’en garde beaucoup de bons souvenirs. »

Cette expérience a façonné son approche du jeu et lui a inculqué l’importance du travail et de la persévérance.

La découverte du Sevens

Zeghdar est arrivé au rugby à VII presque par accident.

« J’ai découvert le Sevens à 19 ans, alors que je jouais en U20. J’étais avec l’équipe de France à XV pour préparer le Tournoi des Six Nations, mais je n’avais pas été retenu pour le début de la compétition. On m’a alors proposé d’aller faire un stage avec l’équipe de France à VII. Au début, je ne voulais pas y aller, je préférais rester avec les quinzistes, mais finalement ça m’a plu.

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D’abord réticent à l’idée d’abandonner le rugby à XV, Zeghdar est rapidement tombé amoureux du rugby à VII et de son jeu rapide.

« Le premier tournoi que j’ai fait avec l’équipe de France de Sevens, c’était à Las Vegas et c’était tellement cool. J’ai adoré ça.

« La semaine suivante, on était à Vancouver. Et pour la première fois depuis je ne sais pas combien d’années, on a terminé deuxièmes. J’ai pris beaucoup de plaisir et j’ai souhaité continuer à pratiquer le rugby VII avec l’objectif de participer aux Jeux Olympiques. »

Zeghdar a été immédiatement séduit par les exigences et l’esprit de camaraderie propres à ce sport.

En route pour l’or olympique

La médaille d’or aux JO de Paris remportée avec l’équipe de France de Sevens constitue jusqu’à présent le meilleur moment de la carrière de Zeghdar. Selon lui, le succès de cette équipe tient aux liens forts qui unissent les joueurs et à l’engagement collectif.

Antoine Zeghdar
Antoine Zeghdar, en pleurs, applaudit les supporters après la victoire de l'équipe de France en finale des JO au Stade de France, le 27 juillet 2024. (Photo Hannah Peters/Getty Images)

« Je pense qu’on formait, même si ça semble évident de dire ça, comme une fratrie. On s’entend bien sur le terrain, mais aussi en dehors. On passe beaucoup de temps ensemble, et c’est selon moi une des plus grandes qualités de ce groupe.

« On est très proches et on forme une équipe complète. Tout le monde se donne à 100% pour l’équipe, et c’est ça qui nous a menés à la médaille d’or. »

Sans oublier la ferveur d’un public de passionnés, offrant une expérience inoubliable à Zeghdar.

« Avant les Jeux olympiques, j’avais le sentiment qu’il y aurait beaucoup de pression sur nous, mais en fait tout le monde attendait cet événement. Dès que nous sommes entrés sur le terrain, c’était la folie.

« Le public était tellement enthousiaste, tout le monde nous encourageait. Ça nous a donné beaucoup de motivation. »

Sans oublier la présence de stars comme Antoine Dupont qui a aussi participé à la dynamique.

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« Évidemment, la dynamique a changé parce que Dupont, c’est l’un des meilleurs joueurs du monde. Dès qu’il est arrivé, il s’est intégré au groupe. C’était particulier parce qu’il dégage le charisme de celui qui a déjà beaucoup gagné.

« Quand tu joues au côté d’un joueur comme lui, tu as envie de donner le meilleur de toi-même. Je pense que tous les autres joueurs l’ont regardé et se sont donnés à 100% avec lui.

« Antoine est un gars très humble, il est arrivé sur la pointe des pieds pour son premier tournoi de Sevens. Il nous posait des questions pour savoir s’il se plaçait correctement. Quand on sait qu’il est l’un des meilleurs joueurs du monde actuellement, il a fait preuve de beaucoup d’humilité.

« C’était assez marrant qu’il nous pose des questions. Il ne faisait pas partie de l’équipe sur le premier tournoi, mais il a appris très vite. »

La victoire aux JO et son impact sur le rugby en France

Zeghdar estime que le succès de la France aux Jeux Olympiques a suscité une nouvelle vague d’intérêt pour le rugby, en particulier le rugby à VII.

« Beaucoup de gens, notamment en France, ont regardé le Sevens aux JO. J’ai reçu beaucoup de messages de la part de personnes qui m’ont dit qu’elles ne connaissaient pas grand-chose au rugby, mais qu’elles avaient pris beaucoup de plaisir à regarder le Sevens.

« Certains ont même pleuré quand on a gagné. Le Sevens a gagné en visibilité, et c’est super pour nous et l’avenir de la discipline. »

Cette exposition devrait encourager davantage de jeunes à pratiquer ce sport et contribuer à développer le rugby à VII en France avant les prochains Jeux Olympiques de Los Angeles.

« Certains jeunes auront regardé les JO et auront peut-être envie de pratiquer le rugby plus tard. Pour les Jeux olympiques de Los Angeles, j’espère que les gens seront présents et qu’on pourra continuer développer encore plus ce sport. »

À propos de sa carrière aux multiples facettes

La carrière de Zeghdar couvre aussi bien le rugby à XV que le Sevens, mais il admet que c’est le fait d’avoir participé aux Jeux Olympiques qui l’a le plus marqué.

« Mon stade préféré, c’est le Stade de France parce que c’est là qu’on a joué pendant les JO. J’ai eu la chance de jouer dans ce stade avec mon équipe de Top 14, Castres, pour la finale (du Top 14) en 2022. Mais ce n’était pas le même niveau d’intensité que les JO.

« Pendant les JO, l’ambiance était folle. Les gens ont célébré notre victoire et c’était génial d’avoir autant de soutien. Donc les JO restent mon meilleur moment dans ma carrière professionnelle.

« J’avais très envie de disputer les JO, car on n’avait pas réussi à se qualifier à Tokyo. Je crois que cet or olympique, c’est quelque chose qu’on peut inscrire dans l’Histoire du rugby français.

« C’était vraiment particulier pour moi de participer au JO, et j’espère bien avoir l’occasion de recommencer.

Sans toutefois délaisser le XV, la discipline dans laquelle il a commencé sa carrière.

“J’ai aussi envie de rejouer à XV. Pour l’instant, je ne sais pas vraiment comment je vais réussir à faire les deux, mais j’espère que je vais trouver un moyen. »

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Les exigences physiques du Sevens

Passer du rugby à XV au Sevens n’a pas été facile, à écouter Antoine Zeghdar.

« À VII, on joue beaucoup plus de duels. Tu peux toucher le ballon beaucoup plus durant les quatorze minutes d’un match de Sevens. Alors qu’en 80 minutes, lors d’un match à XV, tu touches le ballon une ou deux fois. »

L’entraînement pour le rugby à sept met davantage l’accent sur la vitesse et l’agilité, avec des exercices originaux comme des leçons de danse pour améliorer le rythme et la coordination.

« La vitesse est très importante, donc il faut la travailler. Cette année, notre entraîneur nous a concocté quelques leçons de danse pour qu’on acquière cette coordination tous ensemble.

« Selon moi, c’est plus compliqué de passer de XV à VII parce que cela ne demande pas la même condition physique et la même musculature. Quand tu passes au Sevens, tu t’entraînes spécifiquement pour ça et donc tu perds un peu de poids, ce qui fait que tu cours plus vite et tu gagnes en endurance.

« J’estime que c’est plus facile de passer du Sevens au rugby à XV que l’inverse. »

Conseils pour la génération qui arrive

Antoine Zeghdar prodigue des conseils simples, mais précieux aux jeunes joueurs qui voudraient suivre ses traces.

« Dans le sport pro, il faut être prêt à faire des sacrifices, à s’entraîner dur, à travailler dur. C’est le revers de la médaille de notre magnifique sport. Mais en travaillant dur, on peut obtenir des moments magiques.

« Donc je dirais juste ‘Travaillez dur, entraînez-vous sérieusement, et profitez ensuite des bons moments’. »

Son futur

Quand le champion olympique se tourne vers l’avenir, il reste déterminé à continuer à progresser en tant que joueur tout en trouvant un équilibre entre le XV et le VII.

« Pour l’instant, je ne sais pas vraiment comment je vais réussir à combiner les deux, mais j’espère que j’y arriverai. Je suis en train de voir avec mon club comment on va gérer cette transition, car je veux rester en forme pour l’équipe de France de Sevens. »

L’histoire d’Antoine Zeghdar, c’est une histoire d’engagement, de polyvalence et d’amour du jeu. Que ce soit sur les terrains du Top 14 ou sous les regards du monde entier lors des JO, il continue de viser l’excellence, drainant dans son sillage une nouvelle génération de joueurs.

Cet article a été à l’origine publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Jérémy Fahner.

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Why is Joe Schmidt the best option for Australia? (LONG READ)


An essay for @OJohn with love from South Africa.


OJohn keeps banging on about kiwis and Saffers and everyone else seeking to undermine and bring down Australian rugby… Blah, Blah, Blah. It’s boring and not worth responding too 99 days out of 100.


He misses the point completely that Australians either are or are not the masters of their own destiny. So to blame anyone else but themselves for what the state of Australian rugby is in - is hypocritical.


But recently, Australia has shown signs of life. Personally, I always believed they would be back at some point. At the beginning of this year I predicted that the wallabies would bounce back this year. I predicted that they would overtake England in the world rankings. I am predicting that they could finish second in the RC, could win the Lions series and could make it to a RWC final at home.


I tend to get ahead of myself when I’m excited... Ask my wife. But forgive me for getting excited about the Wallabies looking good! Is it so bad?


Like OJohn, I believe that Australia’s lands abound with natures gifts, including athletic specimens across any sporting code the Aussies compete in. It’s one of the reasons most of us don’t like Aussies. They win sh1t. Regularly. And look smug when they do...


But back to OJohn. And his banging on about the need for Australia to have an Australian coach. Here are a few highlights of his argument:


Several times I've given a list of half a dozen Australian coaches who would be more Australian than Schmidt and just as successful.

Tell me which Australian coaches would be acceptable to coach the All Blacks ......?

Because South Africans and Kiwis and Welshmen and Scotsman are all s.... scared that if an immensely talented and athletic team like Australia is ever able to harness nationalistic Australian passion with an Australian coach, you'll all be s.c.r.e.w.e.d.


And then finally – the list of 6 🥴:


Ewen McKenzie, Less Kiss, Stephen Larkham, Jim McKay, David Nucifora, Scott Wisenthal, Ben Mowen, Rod Kafer, Mick Byrne, John Manetti, Jason Gilmore, Dan McKellar.

Plus, a special request:


Keep in mind Rod MacQueen never won a Super Rugby title before he was appointed Wallaby coach but he ended up the greatest rugby coach the world has ever seen. Better than Erasmus even. Who is probably the next best.

Right. I don’t care about the tinfoil hat theories. I want to assess OJohn’s list and determine whether any of them fit the mold of a Rod Macqueen.

 

Like Rod Macqueen the following world cup winning coaches never won a Super Rugby Title:


·       David Kirk, 1987 (17 appearances for New Zealand)

·       Kitch Kristie, 1995

·       Rod Macqueen, 1999

·       Clive Woodward, 2003 (21 Appearance for England)

·       Jake White, 2007 (School Teacher)

·       Graham Henry, 2011 (School Teacher)

·       Steve Hansen, 2015 (Policeman)

·       Rassie Erasmus, 2019 (36 Appearances for South Africa)

·       Jacques Nienaber, 2023 (Physiotherapist).


I couldn't find out what Rod or Kitch did other than coach.


The only coach who has won a Super title and a World Cup?

·       Bob Dwyer, 1991 (A Tahs man wouldn’t you know!)


In fact coaches that have won super rugby titles have not won world cups. Robbie Deans. Heyneke Meyer to name just two.


I know I’m being childish, but I needed to bring this list in somehow because it’s quite obvious that whatever these coaches did before they became international level coaches is largely immaterial. Or is it?


Interestingly Ewan McKenzie (A Tah Man!) has won a Super title. And despite being a Tah Man made it into OJohn’s list. That’s two strikes for Ewan Mckenzie based on OJohn’s criteria so far. Not to mention his 50% win rate as head coach of the Wallabies between 2013 and 2014 (and the laundry list of off the field fcuk ups that swirled around the team at the time).


So Ewan is out.


I find it interesting that, as we speak, eight out of the ten top ranked men’s teams are coached by former international players:

1.      South Africa, Rassie Erasmus (36 appearances for South Africa)

2.      Ireland, Andy Farrell (8 appearances for England)

3.      New Zealand, Scott Robertson (23 appearances for New Zealan)

4.      France, Fabien Galthie (64 appearances for France)

5.      Argentina, Felipe Contemponi (87 appearances for Argentina)

6.      Scotland, Gregor Townsend (82 appearances for Scotland)

7.      England, Steve Borthwick (57 appearances for England)

8.      Australia, Joe Schmidt (School Teacher)

9.      Fiji, Michael Byrne (Aussie Rules Player)

10.  Italy, Gonzalo Quesada (38 appearances for Argentina).


It would appear as though we have entered an era where successful international coaches, largely, have played rugby at international level in the professional era. Or are ex school teachers. Much like Jake White and Graham Henry! Or a policeman.

 

Back to OJohn’s List. That leaves us with:


·       Less Kiss, (I like the look of)

·       Stephen Larkham, (I like the look of)

·       Jim McKay, (Very little to write home about)

·       David Nucifora, (Too old)

·       Scott Wisenthal, (I literally can’t find anything on him on the Google).

·       Ben Mowen, (Too young, no coaching experience)

·       Rod Kafer, (No coaching experience)

·       Mick Byrne, (He’s coaching the Fijians, Aussie rules!)

·       John Manetti, (Can’t find him on the google)

·       Jason Gilmore, (Seems to be working through the ranks, coaching Wallabies A)

·       Dan McKellar, (Not much to write home about, but could be an option).


Applying some logic, I would say the following are viable options based on age, experience in coaching AND the fact that they have played rugby for Australia in the professional era:

·       Less Kiss, (I like the look of)

·       Stephen Larkham, (I like the look of)

·       Jason Gilmore, (Seems to be working through the ranks, coaching Wallabies A)


After having done all this research, I think it’s fair to say that none of these three have the same pedigree as Joe Schmidt, the teacher. Who took a sh1tty Ireland team to no.1. Won a few 6 Nations and helped get the All Blacks to a world cup final in 2023.


Joe’s the best option for now. But if Kiss, Larkham and Gilmore are the business for the future for Australia get them in now as assistants to Joe and stop moaning!!


And, for the record, NONE of the above are good enough to coach the All Blacks. The All Blacks have the guy that hasn’t won a single Super title. He’s won 6.


Errors and Ommissions Excepted. Mispelling of names is OJohn's fault.

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