Exclusif : Eddie Jones n’était pas la 1re option pour l'Angleterre
Nick Mallett a eu deux occasions manquées avec la RFU, la fédération anglaise de rugby, qui auraient pu changer le cours de sa carrière et celui de l’équipe d’Angleterre.
Né en Angleterre et ancien joueur et entraîneur respecté, Mallett a confié dans le dernier épisode de l’émission Boks Office à voir en exclusivité sur RugbyPass TV qu’il avait été à deux doigts de devenir sélectionneur de son pays d’origine.
La RFU avait envisagé de l’associer à Wayne Smith pour la Coupe du monde 2015, mais a finalement opté pour Stuart Lancaster.
Plus tard, elle l’a recontacté pour remplacer Eddie Jones, mais le timing n’était plus favorable. Ainsi, l’homme qui avait mené les Springboks à un record de 17 victoires consécutives entre 1997 et 2000 n’aura jamais eu l’opportunité de diriger l’Angleterre.
Belle trajectoire quand même pour celui qui avait commencé sa carrière d’entraîneur au FC Saint-Claude (Jura) et à Boulogne-Billancourt…
Deux occasions manquées
« À la fin de l’année 2011, j’ai été approché, j’ai passé un entretien, et c’est finalement Stuart Lancaster qui a été nommé », raconte-t-il dans l’émission, face aux anciens Springboks Jean de Villiers et Schalk Burger.
« Je pensais réellement avoir ma chance, surtout avec Wayne Smith, qui devait m’accompagner en tant qu’entraîneur adjoint. Nous aurions eu quatre bonnes années ensemble.
« Ensuite, après l’élimination de l’Angleterre en phase de poules en 2015, mon agent a reçu un appel : ils me proposaient le poste, sans entretien cette fois, en reconnaissant leur erreur passée.
« Cependant, à ce moment-là, j’étais déjà en poste depuis quatre ans chez SuperSport. J’ai appelé Wayne Smith pour voir s’il était toujours partant, mais il était engagé avec la Nouvelle-Zélande et ne souhaitait pas retenter l’aventure.
« L’entraîneur adjoint est un partenaire important. Travailler sans lui n’aurait pas eu de sens, donc j’ai refusé, et c’est finalement Eddie Jones qui a pris le poste. »
Être entraineur, c’est un peu comme être un boxeur
Né à Hereford, Mallett a entraîné le Stade Français de 2002 à 2004 avant de devenir sélectionneur de l’Italie, un poste qu’il a occupé pendant quatre ans, de 2007 à 2011.
Depuis, hormis quelques missions avec les Barbarians et le World XV, il n’a plus repris de fonction d’entraîneur international. Il ne regrette cependant pas cette trajectoire, conscient du niveau de pression intense auquel sont soumis les sélectionneurs.
« Si je suis ici aujourd’hui, après deux interventions pour des ablations cardiaques, c’est probablement grâce à mes refus », a-t-il confié en évoquant ses opportunités manquées avec l’Angleterre.
« Je vis le rugby avec passion, et le fait de me consacrer entièrement à ce sport tout en subissant les critiques, les réseaux sociaux et le stress est tout simplement insupportable.
« C’est un peu comme un boxeur : au début, on encaisse bien les coups, mais à la fin de sa carrière, on les supporte de moins en moins. »
Cet article a été initialement publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Willy Billiard.
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