Finale U20 : la France sombre en finale face à l’Angleterre
Puissante en mêlée et dominante, l’Angleterre a méthodiquement construit sa victoire sur la France (21-13) pour remporter le quatrième titre de champion du monde des moins de 20 ans de son histoire, vendredi 19 juillet 2024.
La France n’a jamais pu mettre en place son jeu, ni même marquer le moindre essai jusqu’à l’ultime seconde (Mathis Ferté, 80e), elle qui les avait cumulés depuis le début du championnat en Afrique du Sud.
L’ouverture du score par une pénalité d’Hugo Reus (10e) après une tentative manquée à 50 mètres un peu plus tôt, jamais les Bleuets n’ont vraiment inquiété les Anglais qui ne menaient pourtant que d’un point à la pause (7-6).
Tout au long du match, la France a du mal à s’imposer face à une équipe d’Angleterre très pressante et frontale, adepte d’une rush défense dominante, perturbant le jeu des Français qui s’avéraient dangereux chaque fois qu’ils mettaient du rythme, mais sans avoir l’opportunité de concrétiser par manque de précision.
Ce sont les Anglais qui ont marqué le seul essai de la première période suite à une série de pick and go sur la ligne des Bleuets (Joe Bailey, 35e). Le score aurait pu être encore plus lourd si deux pénalités à 40 mètres n’avaient pas été manquées à la demi-heure de jeu par Sean Kerr qui améliorera son efficacité face aux perches par la suite.
La France a pourtant eu de belles occasions d’essais comme celle de Mathis Ferté (19e) refusée suite à un en-avant d’épaule de Mathis Castro-Ferreira plusieurs temps de jeu avant (conséquence des nouvelles règles d’appel au bunker).
En réponse, une tentative anglaise avait été bloquée dans l’en-but (23e) grâce aux mains de Joé Quere Karaba opportunément glissées sous le ballon. Menés de 12 points à l’heure de jeu (18-6), les Français y croyaient encore, mais un en-avant sur la dernière passe annulait une autre belle occasion.
En infériorité numérique suite au carton de Castro-Ferreira, les Bleuets ont d’abord encaissé une pénalité (47e) puis un essai sur ballon porté (Arthur Green, 52e), leur faisant perdre un peu plus leur sang-froid (Joé Quere Karaba, Corentin Mezou et Charly Gambini frisant le carton suite à des plaquages illégaux et/ou à contre-temps).
En face, les Anglais poursuivaient leurs efforts, presque sans forcer, profitant des fautes françaises pour creuser l’écart méthodiquement, patiemment, pénalité après pénalité (56e, 66e) jusqu’à profiter de la victoire malgré l’essai de consolation de Ferté (21-13).
La domination anglaise
L’Angleterre, vainqueur du Tournoi des Six Nations, a montré qu’elle était la meilleure du monde en plus d’être la meilleure équipe d’Europe. Sur ce Championnat du Monde des U20, les Anglais ont successivement vaincu l’Argentine (40-21), les Fidji (48-11), l’Afrique du Sud (17-12) et l’Irlande (31-20) avant de s’offrir la France en finale.
Habitués à commencer mollement leurs rencontres depuis le début – ils étaient menés 0-14 par l’Argentine, 0-7 par les Junior Boks, 0-3 par les Fidji, avaient concédé un essai à la première minute contre l’Irlande – les Anglais ont cette fois été tranchants dès le début de la rencontre, malgré le score ouvert par la France.
En conservant le ballon et en montant très vite défensivement à chaque fois que les adversaires le reprenaient, ils ont également mis la pression en mêlée tout en montrant des signes de faiblesse en touche.
Le parcours difficile des Bleuets
Ne pas oublier que la France a bien failli ne pas disputer la finale du Championnat du monde des Moins de 20 ans ! Après avoir battu l’Espagne (49-12) d’entrée de jeu, les Bleuets s’étaient laissé surprendre dans les derniers instants de leur duel avec la Nouvelle-Zélande (26-27).
Grâce à leur remobilisation devant le Pays de Galles (29-11), ils avaient pu se qualifier pour la demi-finale en terminant meilleur deuxième pour retrouver la Nouvelle-Zélande et se venger de la précédente défaite (31-55).
Pour ce septième Crunch dans l’histoire du Championnat U20, les Anglais dominent désormais à quatre victoires à trois, mettant fin à la domination mondiale des Bleuets depuis 2018.
Castro-Ferreira ne doit pas regretter d’être venu
Arrivé sur le tard dans le groupe France en Afrique du Sud, le troisième-ligne Mathis Castro-Ferreira a encore fourni une grosse performance en grattant de précieux ballons, cassant le rythme des Anglais et en défendant comme un mort de faim, quitte à se mettre à la faute, ce qui lui vaudra un carton (45e) qui coûtera cher après un plaquage haut sur Pollock.
Auteur d’un triplé en demi-finale contre la Nouvelle-Zélande, le « croqueur » a encore bien porté son surnom, lui qui profite de toutes les opportunités qui se présentent à lui.