France 2023 : des « cicatrices à vie » pour les Français
Une récompense prestigieuse ne cache pas une déception encore amère. Lorsqu’il a reçu le trophée de meilleur joueur de la saison 2023 lors de la 19e Nuit du Rugby le lundi 20 novembre au soir, Antoine Dupont n’a pu cacher son amertume suite à l’élimination de la France en quart de finale de la Coupe du Monde de Rugby 2023 un peu plus d’un mois plus tôt.
Admettant qu’il était « toujours difficile de reparler de cette Coupe du Monde », il a confié : « il y a toujours des regrets qui reviennent et ils mettront du temps à partir… s’ils partent un jour ».
Le trois-quarts centre Jonathan Danty parle lui ouvertement de « cicatrices à vie » dans les colonnes de Sud-Ouest.
Un besoin de couper
Le capitaine de l’équipe de France a développé sa pensée en marge de la nuit du Rugby : « Les regrets qu’on aura, ils sont tellement grands… On ne va pas refaire le scénario du match mais préparés comme on l’était, finir où on a fini fut difficile. »
Les semaines qui ont suivi l’élimination ont été difficiles. « J’ai ressenti le besoin de partir un peu et assez loin », raconte-t-il. Au début du mois de novembre, il avait posté quelques photos de lui et sa compagne alors en vacances à Bali.
« J’ai eu besoin de déconnecter. Je n’avais pas envie de regarder la fin de la compétition, de voir une autre équipe soulever un trophée qu’on s’était tous imaginé soulever dans nos rêves. Mais le sport est fait de ces moments-là. Il faut savoir en sortir grandi. »
De son côté, Jonathan Danty voulait au contraire revenir le plus vite possible au jeu. « J’avais fait passer le message à Ronan (O’Gara, entraîneur de La Rochelle, ndlr) que je n’avais pas spécialement besoin de vacances et que je voulais reprendre plus tôt que prévu. Finalement, il ne m’a pas laissé le choix, j’ai repris lundi dernier et je pense qu’il avait raison, ça m’a permis d’évacuer pas mal de frustration », dit-il à Sud-Ouest.
Une occasion manquée
« Moi, c’était ma première Coupe du Monde et je l’ai vécue en deux temps », raconte-t-il encore.
« La phase de poule, où l’on savait qu’on finirait premiers ou deuxièmes si tout se passait normalement, mais on savait que le plus dur commencerait avec le quart de finale.
« Malheureusement, c’est là qu’on s’est arrêté, ça a été dur à encaisser. Je pense plus pour certains que pour d’autres, mais dans la globalité on a tous mal vécu cette sortie prématurée de compétition.
« Je me sentais monter en puissance, ça a été un énorme coup d’arrêt. (…) Je n’ai revu le match qu’une seule fois et j’ai presque toujours le même sentiment qu’à chaud. Malheureusement, c’est comme ça, c’est fini, la prochaine sera dans quatre ans, ce sera beaucoup plus compliqué pour moi.
« C’est le seul trophée que je n’ai pas remporté, ça aurait été le plus gros mais ce ne sera pas pour moi, peut-être pour la prochaine génération. Je lui souhaite. »