France – Namibie : le cas PJ van Lill
S’il venait à entrer jeu, Pieter Jan (dit « PJ ») van Lill jouerait son 11e match de Coupe du Monde de Rugby pour la Namibie. Il rejoindrait ainsi Hugo Horn, Jacques Burger, Tinus du Plessis, Johnny Redelinghuys et Heino Senekal, qui ont disputé le deuxième plus grand nombre de matchs en RWC pour ce pays.
Même si le record est toujours détenu par Eugene Jantjies et ses 14 matchs de Coupe du Monde de Rugby, PJ s’en rapproche. Mais ce n’est pas pour cela qu’il attend avec impatience cette rencontre de la poule A face à la France jeudi 21 septembre au Stade de Marseille.
PJ est sans doute le plus Français des Welwitschias puisqu’il évolue actuellement sous les couleurs du Capbreton Hossegor Rugby qui est remonté en Régionale 1 pour la saison à venir, après être passé par Dax, l’Aviron Bayonnais et Valence Romans. Au total, 24 matchs de Top 14, plus de 100 de Pro D2 et tellement d’autres en Régionale 2.
« Mon pays, c’est la France maintenant. J’ai demandé la nationalité française il y a trois, quatre mois ; j’attends », confiait-il à RugbyPass dans un français parfait le 15 septembre, juste après la défaite de la Namibie face à la Nouvelle-Zélande (71-3).
« Je suis installé en France, mes enfants (6 et 4 ans, ndlr) sont nés ici, ils sont Français. On est très contents ici. Je suis ici depuis 2014 et on adore la culture. Je me sens Français. Tous mes amis sont Français. »
De là à dire qu’il pourrait même concourir pour une cinquième Coupe du Monde de Rugby sous les couleurs de la France ? « J’en ai fini avec les Coupes du Monde », souffle le vétéran de bientôt 40 ans qui n’aspire plus qu’à une chose : passer du temps en famille.
« J’ai quelques propositions autour de Bayonne, mais je ne sais pas. Je veux rester tranquille un moment après la Coupe du Monde. Parce que je suis parti depuis deux mois et demi maintenant, mes enfants ne veulent plus que je parte, ils veulent que j’arrête. Je pense qu’ils ont raison parce que ça fait des années qu’il n’y a plus de week-ends avec eux », dit-il.
Installé à Saint-Pierre-d’Irube, non loin de Bayonne, PJ n’est pas disposé à repartir vivre en Namibie, même s’il poursuit ses engagements avec son équipe nationale, au moins jusqu’au dernier match de poule prévu contre l’Uruguay le 27 septembre et, espère-t-il, une première victoire de la Namibie dans l’histoire de la Coupe du Monde de Rugby.
Dentiste de formation, il est actuellement tiraillé entre ses deux pays. Dans l’un il peut exercer mais il n’a pas encore tous les diplômes. Dans l’autre, il ne peut encore exercer mais il passe les diplômes. Sept années d’étude déjà derrière lui et toujours en attente.
« J’ai déjà passé l’examen à Paris, mais je n’ai pas été retenu par le jury pour le concours en France. Les études reprennent la semaine prochaine, mais je ne peux pas les faire parce que j’ai autre chose », rigole-t-il.