France – Nouvelle-Zélande : le coaching qui a tout changé autour de la 50e
La victoire de l’équipe de France sur la Nouvelle-Zélande (30-29) a tenu à un point. Mais aussi à une stratégie qu’il a fallu appliquer. Et l’une des clés était le coaching. Pour bien comprendre, il faut remonter quelques jours en arrière.
Invité du BastaShow dans la semaine, l’ancien All Black Joe Rokocoko (68 sélections, période 2003-2010), actuel entraîneur du Racing 92 en charge des skills, confiait que les Néo-Zélandais se préparaient toujours de la même façon pour gérer au mieux les blocs stratégiques de 20 minutes d’un match.
Les 20 premières minutes, c’est le côté émotionnel qu’il faut évacuer. Et les 20 dernières, c’est le coup de boost qu’il faut donner. Une situation que l’on a pu effectivement observer au Stade de France samedi 16 novembre : jouer à fond dès le début et faire rentrer son banc autour de l’heure de jeu. Entre les deux, faire ce que la Néo-Zélande fait de mieux : jouer.
Les All Blacks ont parfaitement géré leur entame de match dominant les mêlées, perturbant les conquêtes, jouant à fond au près (un coup de pied pour 12 passes, le double des Français), mettant la France sur le reculoir en permanence. A la 27e, ils mènent 14 à 3. A la pause, il y a toujours 7 points d’écart.
A la 49e, tout change
« On a un très mauvais scénario », résume le sélectionneur Fabien Galthié. « Très tôt, sur un temps fort, on blesse notre pilier droit (Tevita Tatafu, sorti à la 9e et remplacé par Georges-Henri Colombe, ndlr). On avait qu’un autre pied droit qui était incertain jusqu’à l’échauffement. Il a fallu faire le dos rond.
« On a été dominé en première période. Mais à la mi-temps, on a réussi à trouver des solutions à la fois en touche, en mêlée, résoudre nos problèmes de conquête. Et ensuite, l’équipe avait des ressources et a tenu son cap. Ça se joue à pas grand-chose. Mais un point c’est beaucoup. »
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C’est en fait à la 49e minute que tout change. C’est à ce moment-là que le staff décide de faire rentrer son mini bomb squad. Le banc tricolore ce soir-là est composé de six avants et de deux trois-quarts, comme presque toujours maintenant.
Galthié l’avait prophétisé dans la semaine, lors de l’annonce de la composition d’équipe : « Ce banc nous permettra de tenir la distance, sachant que les 20 dernières minutes et notamment les trois ou quatre dernières mêlées ont permis aux All Blacks jusqu’à présent de récupérer des pénalités décisives (à Twickenham et à l’Aviva Stadium). Ils ont été capables de mettre la pression partout, au sol, en l’air, ils ont été capables de renverser les matchs comme ça. »
Le coup gagnant de la polyvalence
Et c’est exactement ce qui va une fois de plus se produire. Sauf qu’au Stade de France, le résultat sera différent car la France a ce p’tit truc en plus : la polyvalence poussée à son paroxysme.
Colombe déjà rentré, il faut donc injecter du sang neuf dans le pack : Julien Marchand, Reda Wardi, Mickael Guillard et Romain Taofifenua rentrent en même temps (49e). Sept minutes plus tard, ce dernier ressort déjà, victime d’une commotion, remplacé par Charles Ollivon. Celui-ci sera impérial dès son entrée en jeu en grattant un précieux ballon à deux mètres de la ligne qui était promis à un joli essai des All Blacks.
Quand le demi de mêlée Nolann Le Garrec entre à son tour (67e), l’équipe se remodèle : l’arrière Romain Buros laisse sa place à Thomas Ramos qui retrouve son poste de prédilection et Antoine Dupont passe de la mêlée à l’ouverture.
Le jeu de chaises musicales touche également le pack deux minutes plus tard avec la sortie du puissant troisième-ligne Paul Boudehent après un choc à la tête remplacé par… le talonneur Peato Mauvaka, sorti lui-même vingt minutes plus tôt. IL revient presque frais et dispo.
De quoi tenir pour une fin de match haletante
« On avait beaucoup travaillé la polyvalence parce qu’on avait décidé de faire un coaching massif autour de la 50e », révèle Fabien Galthié.
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Les All Blacks reviennent à 1 point ! La fin du match s’annonce folle…
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« On se rendait compte qu’eux (les All Blacks, ndlr) prenaient le dessus sur les derniers matchs en Europe à partir de la 50e, notamment en mêlée et en touche. Là on a réussi à inverser leur stratégie puisqu’avec ce coaching massif, malgré le fait qu’on ait perdu Tevita très tôt, on a maintenu un standing. Et même, on les a pris sur les bases ce qui était déterminant pour le résultat. »
Reste que c’est dans ce laps de temps que la France a été le plus pénalisé avec un Damian McKenzie impeccable au pied qui a passé quatre pénalités (12 points) dans les 20 dernières minutes.
En face, Scott Robertson avait sans surprise décidé de renouveler toute sa première ligne à la 61e pour relancer sa machine. Si bien que dans les 10 dernières minutes, lorsque les Néo-Zélandais ont 70% de possession, les Bleus ont pu tenir.
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