France v Afrique du Sud : lorsque les éléphants se battent, c'est l'herbe qui souffre
Un vieux proverbe africain dit que lorsque les éléphants se battent, c’est l’herbe qui souffre. Dimanche, lors du dernier quart de finale, la pelouse du Stade de France accueillera deux gros packs d’avants qui se jetteront l’un sur l’autre pour avoir la chance de disputer une demi-finale.
Alors que l’on s’attend à ce que l’Afrique du Sud aborde le match avec un désir de jeu au pied, d’engagement physique et de domination sur les phases statiques, et que l’on pense que la France jouera avec toute la liberté qu’elle souhaite, les statiques dont on dispose semblent contredire cette perspective.
Bilan contrasté sur les phases statiques
Car de toutes les équipes du top 8, la France est celle qui domine le plus les collisions par rapport à ses courses avec ballon (48%), tandis que l’Afrique du Sud se classe au septième rang (38%) de ces huit équipes en la matière. Les Springboks ont également perdu le plus grand nombre de mêlées par match de ce groupe pour le deuxième plus mauvais taux de réussite (81%), et ne se classent qu’au cinquième rang pour la réussite en touche (89%). La France, quant à elle, a le troisième meilleur taux de réussite en mêlée (94%) et le deuxième meilleur taux de réussite en touche (91%).
Les Bleus sont également habitués à la dépossession, puisqu’ils bottent le ballon plus de 30 fois par match en moyenne, ce qui, par conséquent, les place au cinquième rang pour les courses avec ballon (119,0 par match). L’Afrique du Sud, quant à elle, a choisi de ne pas dégager le ballon, ne le faisant que 20,3 fois par match en phase de poules.
Ca se jouera à l’avant
Cependant, la France a été meilleure que l’Afrique du Sud chaque fois qu’elle avait le ballon. Les Français gardent le ballon en vie mieux que quiconque, avec en moyenne le plus grand nombre d’offloads (11,8) et le deuxième plus grand nombre de franchissements (10,5), alors que les Springboks ont concédé le plus grand nombre de récupérations (17,0) et ont obtenu les pires résultats positifs de toutes les équipes (60 %), ce qui signifie que quatre possessions sur dix se sont soldées par une faute.
Si l’on ajoute que la France est l’équipe la plus sobre en matière de pénalités (8,0) et que l’Afrique du Sud ne passe en moyenne que 1,5 point par match depuis l’extérieur des 22 mètres, les champions en titre savent qu’ils auront fort à faire pour battre leurs hôtes à Paris. En commençant, comme toujours, à l’avant.
« Ils ont un très gros pack, mais nous serons à la hauteur », a affirmé l’avant des Springboks, Jasper Wiese. « Je ne pense pas qu’il y aura un manque d’intensité ou que quiconque se retiendra.
« Ce sera certainement énorme, les collisions seront plus importantes et il y aura certainement quelques bobos. »