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François Cros, aussi discret qu'indispensable aux Bleus

Par AFP
ROME, ITALIE - 23 FÉVRIER 2025 : François Cros pendant le match du Tournoi des Six Nations 2025 entre l'Italie et la France au Stadio Olimpico le 23 février 2025 à Rome, Italie. (Photo David Rogers/Getty Images)

Souvent cantonné au rôle ingrat de travailleur de l’ombre, le troisième ligne François Cros, sécateur infatigable, a brillé en Irlande, prouvant une fois de plus qu’il était indispensable avant de viser le titre dans le Tournoi des Six Nations contre l’Écosse samedi.

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Les Irlandais, asphyxiés par la défense française puis balayés par leur puissance offensive samedi (42-27), ne savent peut-être pas à quoi ressemble le troisième ligne aile : ils n’ont vu que son casque s’approcher d’eux à grande vitesse, bien souvent avant une collision.

Le Toulousain de 30 ans (38 sélections) est sorti de l’anonymat auquel il est habituellement confiné par son poste, et ce, dès les premières minutes de la rencontre à Dublin, avec une statistique folle : il a plaqué 11 fois dans le seul premier quart d’heure.

« Si on réussit ce genre de match comme l’ont fait les Français, c’est aussi lié à ce genre de joueurs qui aide quand même pas mal à récupérer les ballons », explique Christian Labit, ancien troisième ligne du Stade Toulousain et des Bleus (17 sél.), et entraîneur des avants de Montpellier la saison dernière.

Cros, titulaire indiscutable avec les Bleus et le Stade Toulousain

« Ce genre de joueurs, c’est des sangsues, tu les as tout l’après-midi autour de toi, avec toi et contre toi », poursuit Labit, même si le rôle de Cros est « un peu discret pour le public ».

Cette capacité à être très vite au contact des porteurs de balle adverses fait partie des raisons qui font de Cros un titulaire indiscutable avec les Bleus et au Stade Toulousain, champion de France et d’Europe en titre.

Très peu sanctionné, il excelle également lors des phases de grattage, à l’image de celui réalisé après 20 minutes étouffantes à l’Aviva Stadium, qui a mis un terme à la tempête irlandaise et offert une pénalité aux Bleus, conclue par leur premier essai.

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À l’image de la prestation livrée samedi, dont le XV du Trèfle doit encore cauchemarder, le Haut-Garonnais ne se trompe que très rarement.

« Il a une forme de particularité, c’est qu’il réussit quasiment parfaitement toutes les tâches qu’il a à faire », loue l’entraîneur des avants du XV de France William Servat.

« On pourrait le qualifier de besogneux mais c’est un besogneux avec du talent, parce que toutes les choses qu’il a réussi à faire, et qui sont au final pas si simples, permettent à l’équipe d’être encore meilleure, et permettent au collectif de grandir », indique Servat.

Régulièrement désigné homme du match par les autres joueurs

L’importance de Cros dans le jeu des équipes où il évolue est d’ailleurs saluée par ses propres coéquipiers. Dans la salle de vie des Bleus au Centre national du rugby à Marcoussis, où s’aligne une frise des matches du XV de France, c’est son nom qui revient le plus régulièrement comme celui de l’homme du match officieux, désigné par les joueurs après chaque rencontre.

« C’est quelqu’un qui, dans un groupe, est plutôt discret, mais plutôt efficace », explique Servat à propos de cet homme de peu de mots.

Leader par l’exemple et surtout par la débauche d’énergie déployée, il fait figure de poison pour ses adversaires.

« J’ai eu la chance de jouer avec un garçon comme Serge Betsen qui était un peu dans le même profil », compare Christian Labit, qui a évolué avec le ‘Sécateur biarrot’ en équipe de France.

« Psychologiquement, d’avoir ce genre de joueurs en face, ce n’était jamais évident, et c’est vrai que quand tu joues avec, tu es content parce que lorsque tu joues contre, souvent tu te dis que ça va être compliqué », poursuit-il.

Et alors que Cros fêtera ses 31 ans à la fin du mois de mars, son influence et sa présence dans les phases de conquête ne semblent pas diminuer. Au contraire.

« Il va être plus intelligent dans ce qu’il va faire, même s’il est très intelligent déjà, c’est-à-dire qu’il aura des courses moins longues, plus réduites mais plus intelligentes, plus utiles pour lui-même et donc pour le groupe », assure Christian Labit.

Le meilleur reste donc à venir. Et, par conséquent, le pire pour l’Écosse samedi soir ?

 

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