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Gobelet : « Impossible de réaliser six matchs parfaits »

Le Stade de France accueillera le tournoi de rugby à VII des Jeux olympiques de Paris, du 24 au 30 juillet (Photo by GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP via Getty Images).

Par Jean-Baptiste Gobelet, 256 sélections avec l’équipe de France à VII

Jean-Baptiste Gobelet, consultant Sevens pour RugbyPass, livre les éléments clés d’une épopée olympique réussie, alors que le tournoi de Sevens démarre le 24 juillet et prendra fin le 30 juillet.

Quelle incidence va avoir ce jour de repos ?

Le format classique du SVNS World Series comprend 12 équipes réparties en trois poules comme lors des World Series, et se déroule sur trois jours consécutifs. La différence majeure avec ce format olympique, c’est le jour de repos entre le quart et la demi-finale le vendredi 26 juillet, journée de la cérémonie d’ouverture des JO.

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Ce jour de repos inédit va permettre aux quatre demi-finalistes de se régénérer physiquement, mais surtout mentalement. Les phases de poules et le quart auront consommé beaucoup d’énergie. Surtout que le dernier quart de finale devrait se terminer vers 23h…

Ce jour off va pouvoir surtout permettre aux staffs de corriger quelques réglages collectifs à travers les sessions tactiques vidéo et préparer au mieux cette demi-finale. Souvent, nous n’avons pas le temps d’analyser les matchs durant le tournoi ; la concentration est mise sur la récupération et la préparation du prochain match. Le temps de l’analyse et du débriefing n’est pas assimilé tous les joueurs.

Les équipes se connaissent déjà par cœur, mais un travail tactique sera encore plus poussé afin de trouver les failles adverses du moment.

Gestion de la charge mentale

Le plus dur dans le Sevens, c’est l’enchainement des matchs sur une courte durée. Cela a un fort impact psychologique sur les joueurs et les staffs.

Dans cet événement olympique, la pression est maximale pour les différentes nations.
Les équipes vont devoir gérer cette charge mentale à la fois sur leurs performances personnelles et sur leurs performances collectives.
L’enjeu du premier jour est de rentrer dans le tournoi le plus vite possible, de trouver un maximum de repères offensifs et défensifs commun. Il faut que chaque joueur du groupe se mette en confiance avant le match du quart de finale.

Le format du SVNS World Series à 12 équipes permet plus facilement aux grosses écuries de passer en quart de finale, contrairement aux formats passés de 16 équipes où les phases de poules pouvaient être dangereuses. Les accidents du premier jour n’auront pas trop d’incidence sur la qualification en quart de finale, en revanche, peuvent provoquer des clashs dès les quarts de finale et de faire douter les équipes.

L’équipe de France dispose d’un parcours idéal à condition d’être prête mentalement sur le premier match face aux États-Unis, puis l’Uruguay, deux équipes qui ne font pas partie du top 8 mondial.

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L’enjeu du 2e jour est simple : passer le premier cut olympique avec ce quart de finale en soirée. Les Bleus devront réaliser un dernier match de poule de qualité contre les Fidji pour avoir de bonnes sensations pour les quarts. Tous les matchs serrés, ou qui vont se jouer en extra-time, vont épuiser les batteries émotionnelles des joueurs.

Ce jour off va permettre de recharger les batteries d’un point de vue mental et basculer sur le play-off de la journée de samedi, avec deux matchs à jouer : une demi-finale et un match pour une médaille. La plupart des nations prétendant à une récompense mais éliminées en quarts seront déjà sorties du tournoi mentalement, et n’auront sans doute pas à cœur de jouer les matchs de classement. Les nations qui ont eu des difficultés lors des poules et du quart vont se refaire une santé avant d’aborder les derniers matchs.

Quid de la cérémonie d’ouverture ?

Il serait très surprenant de voir les équipes qualifiées prendre le risque de s’aventurer à consommer de l’énergie inutilement lors de cette cérémonie. En général, l’attente durant la cérémonie est très longue, entre six et sept heures au total, et l’événement affecte les athlètes émotionnellement. La tentation de participer au milieu des stars planétaires est forte, mais une médaille est en jeu sur la journée du samedi. Les équipes choisissant l’option cérémonie prendront un risque.

Sur le 4e jour, la qualification en finale procure un boost d’adrénaline. Même blessé, on veut être de la partie, car mentalement tous les feux sont au vert. Le mental inhibe la fatigue des deux jours de compétitions.

Toutefois, la gestion mentale sera importante en cas de défaite des équipes en demi-finale, car il y a une médaille de bronze à aller chercher et il est très dur de remobiliser joueurs et staffs en une paire d’heures. Un rêve s’écroule pour certains, et mentalement quelques joueurs décrochent. Il faut trouver les ressources mentales nécessaires.

Le spectre de la perfection

On dit souvent qu’il faut réaliser le match parfait pour décrocher la victoire. Mais au rugby à 7, il est impossible de réaliser six matchs parfaits. La quête de la perfection peut engendrer une frustration mentale et amener les athlètes à passer à côté de l’instant présent.
Dans un tournoi olympique, il y a six matchs pour aller décrocher l’or. Avec les aléas inhérents à la compétition, il est important d’accepter l’erreur durant les matchs afin de vite rebondir sur la prochaine action. Le Sevens un sport ultra intense mentalement qui demande une discipline mentale spécifique.

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Un entraîneur de rugby à VII ne peut pas avoir la même approche que son homologue quinziste, car le temps de débriefing et de correction est trop court. Le Sevens se rapproche du golf sur la gestion mentale : le coup le plus important est le celui qui vient, on ne peut pas se permettre de ressasser le coup précédent.
La gestion mentale collective et personnelle sera la clef sur ce tournoi olympique, car au-delà du sportif il y a toute la partie extrasportive qui aura des conséquences sur les athlètes. L’équipe qui va réussir à créer sa bulle de performance sera la plus à même à gérer ses émotions.

Nouveau format : test pour le SVNS 2025  ?

Depuis la Grande Finale de Madrid, des discussions sont entamées pour le nouveau format du SVNS World Series 2024-2025, en termes d’étapes, mais aussi en termes de format de compétitions. Peut-être que ce format aux JO de Paris 2024 donne des idées dans le futur.

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Comments on RugbyPass

J
JW 4 hours ago
Can Joe Schmidt create an 'Australian Way' punters will embrace?

If you want to look at it that way, yes of course it has examples of things that have 'worked' for them. But once you have 'looked at it' you find that there is no way for that to be a lesson (other than building it from scratch obviously). You have obviously read the other places views on trying to transplant the Shute's teams somewhere else. Anything along those lines are not going to be an outcome that strengthens the fans support, and might in fact split it even further.


I do have to add that it was what I thought would be a simple solution too, and although you do hear a lot of very sensible opinion on that other site I have yet to see any viable data that says "Randwick has a support base of x with y potential growth which translates to known financially viable sports entity Roosters" or who ever. The City's League counterpart for instance covers all eastern subs (obviously Randwick doesn't), did it start like that or did the Rooster have to kill off all the local competition to slowly win the required fan base (metro area size) to become sustainable at the top?


You surely have an answer to how much of X sports talent should be locally produced, compared to how much of it is to be asked to play for a club they have no affiliation with (just hired entertainment sports guns), before it dilutes in a meaningless 'front' that you might as well just form from scratch and in a much model than trying to play jigsaw puzzles with the current environment? With current technology changes I think it would be more likely success could be from having lots of 'shute shield' level rugby filmed by AI drones following a tracker, and value coming from people being invested in more meaningful rugby to them, rather than following the French model and people from the area of Sydney being asked to choose which (2 or) 3 Shute teams they want to support going pro.

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