Haouas prolongé ou non : Altrad et le MHR vont-il faire volte-face ?
Le MHR aurait prolongé le contrat de Mohamed Haouas en dépit de ses nouveaux ennuis judiciaires. A l’inverse des déclarations du président Mohed Altrad l’été dernier, au moment du retour au club du pilier international.
« Il n’a pas été prolongé. » C’est au détour de la conférence de presse d’après match qui a suivi la large victoire du MHR sur les Ospreys, samedi, que le manager montpelliérain Joan Caudullo a lâché l’info.
Mohamed Haouas, retrouvé avec 1,8 g d’alcool dans le sang au volant de sa voiture le week-end précédent et une bouteille de vodka sur le siège passager, n’aurait pas signé de nouveau contrat avec le club héraultais. Il faudra se contenter de ça pour le moment comme seul démenti de l’information parue le vendredi 13 décembre dans L’Équipe.
Sous la plume d’un journaliste généralement bien informé, le quotidien sportif écrivait que le pilier s’était engagé dans la semaine une saison de plus avec le club de sa ville, avec une année supplémentaire en option.
INFO L’ÉQUIPE. Mis à pied par ses dirigeants en début de semaine après son interpellation pour conduite en état d’ivresse, le pilier droit Mohamed Haouas a depuis signé sa prolongation de contrat. Il s’est engagé pour une saison de plus avec Montpellier
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L’aboutissement de discussions commencées avant le énième dérapage du joueur, qui a passé une partie de la journée de lundi en garde à vue. Un nouvel événement malheureux qui n’aurait donc pas refroidi le MHR, habitué à pardonner les frasques de son enfant terrible.
Tout cela reste au conditionnel pour l’instant, car le club n’a pas réagi officiellement aux derniers ennuis judiciaires en date d’Haouas, et on sent que Caudullo, s’il accepte d’aborder le sujet devant la presse, marche sur des œufs et ne veut surtout pas trop en dire au-delà de la mise à pied jusqu’à nouvel ordre et de la sanction financière infligées au joueur.
Altrad veille sur Haouas comme un père sur son fils
Il faut dire que le technicien se retrouve pris entre le marteau et l’enclume. D’un côté, il avoue être « déçu » par le comportement de son joueur, entré six fois en jeu cette saison (aucune titularisation) et qui devait participer à la 2e journée de Challenge Cup. « Je trouvais qu’il avait arrêté toutes ces conneries-là. C’est dommage, je suis déçu comme quand on est déçu de nos enfants. Ça me gêne fortement parce que j’avais confiance en lui », déplorait Caudullo dans des propos relayés par Midi Libre.
De l’autre, on comprend en filigrane qu’il n’a pas la main sur le dossier : « On va voir comment ça va se passer, il y a aussi une personne qui décide dans notre club qui s’appelle Mohed Altrad. Notre président dira la marche à suivre. C’est lui qui a donné cette seconde chance à Momo, donc c’est important d’avoir son avis. »
Le président et propriétaire du MHR a en effet une affection particulière pour l’ancien gamin du Petit Bard, un quartier difficile de Montpellier. Altrad a accueilli Haouas au centre de formation alors que ce dernier n’avait que 15 ans.
Le joueur en a désormais 30. Ce qui n’empêche pas l’homme d’affaires de veiller sur lui comme un père sur son fils. « Je connais ce garçon depuis son adolescence. Nous ne le laisserons pas tomber », déclarait-il à France 3 le jour même de la condamnation d’Haouas à un an de prison ferme (sans maintien en détention) pour violences conjugales, en mai 2023.
Pourtant, l’international (16 sélections) s’est à ce moment-là déjà éloigné de lui-même du MHR. Il s’engage en effet à Clermont dès le début de 2023. « J’aurais aimé rester. C’est mon club formateur et c’est la ville que j’aime. J’avais signé un contrat à Montpellier voilà quelques années avant que je ne devienne international. J’ai essayé de demander une revalorisation, mais ils (les dirigeants) n’ont pas voulu. Moi, j’aurais aimé prolonger à Montpellier. Les gens m’aiment bien ici et ça me fait mal au cœur de partir », soutenait-il dans L’Équipe le 17 janvier 2023, à l’occasion d’une des rares interviews accordées.
Altrad tient parole mais avait prévenu Haouas
Il n’aura cependant pas l’occasion d’enfiler la tenue de l’ASM. Le club auvergnat résilie son contrat avant même son arrivée à la suite de l’affaire des violences envers sa femme. Haouas rebondit en Pro D2, à Biarritz où il passe la saison 2023-2024.
Mohed Altrad tient toutefois parole. Il fait revenir le pilier droit au bercail l’été dernier, tout en prévenant : « Au premier écart, il repart. J’espère qu’il a compris avec tout ce qui lui est arrivé. » Allusion à la litanie d’ennuis judiciaires du joueur (cambriolage de bureau de tabac, bagarre dans une boulangerie, violences sur son épouse).
Bernard Laporte, directeur du rugby au MHR, appuie la décision de son boss. « Sincèrement, je trouve que c’est bien que le président accepte de leur redonner une chance. Je trouve que c’est humain. Mais il n’y a plus le droit à l’erreur. On le sait. »
Outre Haouas, l’ancien sélectionneur du XV de France évoquait le cas de Stuart Hogg, lui aussi en proie à des soucis judiciaires, et condamné début décembre pour ne pas avoir respecté l’injonction de non-harcèlement envers son ex-femme.
Comme Haouas, l’Écossais serait sur le point de prolonger son aventure sur les bords du Lez. Si cela se concrétisait, cela ressemblerait tout de même à une sacrée volte-face des dirigeants montpelliérains, Mohed Altrad en tête.
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