Henry Pollock, le nouveau phénomène du rugby anglais, irrite autant qu’il séduit
Le jeune troisième ligne aile de Northampton, Henry Pollock, a suscité des réactions contrastées après sa prestation remarquée — mais controversée — lors de la large victoire 51-16 des Saints face à Castres, en quart de finale de Champions Cup.
À seulement 20 ans, Pollock a inscrit un doublé à Franklin’s Gardens, mais s’est attiré des critiques pour ses célébrations jugées excessives par certains supporters, qui y ont vu une forme de provocation gratuite.
Annoncé comme une possible surprise dans la sélection des Lions britanniques et irlandais pour la tournée en Australie cet été, Pollock a marqué son premier essai à la 47e minute, profitant d’une percée et d’une passe après contact du demi de mêlée Alex Mitchell. Alors que les défenseurs revenaient sur lui, Pollock a volontairement attendu le dernier moment pour aplatir, avant de frapper violemment le ballon du poing.
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Quelques instants plus tard, il remettait ça sous les poteaux, sur une nouvelle action bien construite par Mitchell. Cette fois-ci, après avoir temporisé une nouvelle fois, il a mimé un tir de basket par-dessus un défenseur castrais pour célébrer.
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Si son sens du placement et sa capacité à se projeter dans la ligne ont été salués, tout le monde n’a pas goûté à ses démonstrations d’enthousiasme.
Sur les réseaux sociaux, les réactions oscillaient entre admiration pour son audace et regret face à ce qui a été perçu comme de l’arrogance.
« J’attends de voir s’il fera la même chose face à van der Flier ou RG Snyman »
Même à la télévision anglaise, le commentateur de Premier Sports, Miles Harrison, n’a pas caché sa surprise en direct : « Et encore un essai de Pollock ! Oh, quand même, il faut aplatir ! Quel showman ! »
« Pollock a besoin d’une leçon d’humilité. C’est un talent exceptionnel, mais on marque d’abord, on célèbre ensuite », a écrit un internaute.
« J’avais lu qu’il n’était pas arrogant… Mais là, entre l’attente avant de marquer, le geste de basket et sa sortie de scène, on dirait bien que si. Il se serait fait allumer il y a 15 ans. », juge un autre.
« C’est dommage, il gâche son talent avec ce genre de comportement. Il manque visiblement de figures d’autorité dans le vestiaire pour le recadrer », a regretté un supporter. Un autre encore a dénoncé « une arrogance insupportable, surtout sur cet essai-là. Aucun fair-play. J’attends de voir s’il fera la même chose face à van der Flier ou RG Snyman… », allusion à la demi-finale à venir face au Leinster.
D’autres estiment au contraire que le rugby, souvent réticent aux démonstrations d’émotion, gagnerait à laisser s’exprimer des profils comme Pollock. Surtout dans un sport de contact comme le rugby à XV.
« Ces critiques contre Henry Pollock sont ridicules ! Il a 20 ans, c’est peut-être le plus grand espoir du rugby anglais, voire mondial, et certains râlent parce qu’il est un peu arrogant… Foutez-lui la paix, laissez-le jouer, s’exprimer, s’épanouir », s’est insurgé un des rares défenseurs du joueur.
Ce que beaucoup semblent oublier, c’est le climat électrique de la rencontre. Les Castrais n’ont pas hésité à jouer dur, parfois à la limite.
Interrogé après le match sur Premier Sports, Pollock s’est montré ravi : « C’est génial, énorme victoire ce soir. On est prêts pour aller au Leinster », a-t-il lancé. Avant de revenir sur le plaquage virulent que lui a infligé Louis Le Brun : « Je crois que je n’avais jamais pris un tampon pareil. Je l’ai vu arriver et la seconde d’après, j’étais au sol… C’était l’ouvreur, mais ne le dites pas aux autres, les gars ! »
Cet article a été publié sur RugbyPass.com et adapté en français par Jérémy Fahner.
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