HSBC SVNS MAD : les enjeux de l’équipe de France à 7

Séance d'entraînement de la France avant le HSBC SVNS au club de rugby XV Hortaleza le 28 mai 2024 à Madrid, Espagne. Crédit photo : Mike Lee - KLC fotos pour World Rugby

A 60 jours du début du tournoi de rugby à sept aux Jeux olympiques de Paris, la Team France 7 rentre dans la dernière ligne droite de sa préparation. La préparation olympique a déjà débuté depuis plusieurs mois en amont avec la mise en place d’un pic de forme attendu pour la quinzaine olympique.

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Un travail de Formule 1 mis en place par le staff car le moindre écart peut être préjudiciable physiquement pour le joueur et l’équipe. Le staff des bleus a dû choisir les périodes pour gérer de pic de forme de chacun de leurs joueurs d’où certaines rotations au sein de l’effectif durant la saison.

Pour le HSBC SVNS MAD, les cadres de l’équipe seront là pour réaliser une performance significative avec les Jeux. Les enjeux sont multiples à la fois d’ordre personnel pour décrocher sa place dans un squad talentueux, mais surtout d’ordre collectif afin de positionner le groupe dans une zone de confiance sur les dernières semaines.

Un place dans le groupe olympique à décrocher

Le sélectionneur Jérôme Daret aura l’embarras du choix avec un squad presque au complet renforcé par un certain Antoine Dupont, fraichement auréolé du titre de meilleur joueur européen et de Champion d’Europe avec Toulouse.

La concurrence va être féroce pour s’octroyer un ticket olympique pour les joueurs. Les performances des derniers tournois s’annoncent décisives pour la conception du squad même si le coach a déjà dans un coin de sa tête le line-up idéal.

Le coach va s’appuyer sur sa charnière Paulin Riva / Stephen Parez-Edo Martin / Thibaud Mazzoleni et Jean-Pascal Barraque, mais on pourrait voir d’autres associations en vue des JO avec le retour de Dupont.

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Jérôme Daret pourra s’appuyer sur les qualités ultra athlétiques de son effectif, les combinaisons sont infinies alliant puissance et vitesse.

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Malgré l’absence de Andy Timo, on pourra compter sur la puissance de Aaron Grandidier, Jordan Sepho, Rayan Rebbadj et Esteban Capilla. Varian Pasquet et Théo Forner sont des profils hybrides qui dégagent beaucoup de sérénité dans leurs choix de jeu depuis quelques tournois. La vitesse de Nelson Epée et Joseph Jefferson Lee sera essentielle dans les zones de marques et repli défensif.

Dupont en mode galactique

Les Français font partie des favoris avec surtout le retour de leur superstar Antoine Dupont. La dernière prestation du joueur au Los Angeles Sevens a fortement marqué les esprits, mais la performance astronomique en finale de Champions Cup le week-end dernier va braquer tous les regards sur le phénomène Dupont.

Au Los Angeles Sevens, Antoine Dupont avait transcendé la Team France 7 en lui offrant son premier titre sur le circuit mondial hors de France.

L’aura de Dupont a complétement inhibé les équipes adverses et sublimé ses coéquipiers. L’équipe de France se pose beaucoup moins de questions et joue avec plus de confiance quand son playmaker est dans le squad. Avec ce titre de Champion d’Europe, le Civitas Metropolitano aura droit a son galactique sur la pelouse.

Coté tactique, je serais curieux de voir un repositionnement de Dupont en 5 durant le tournoi. Sa complémentarité avec Parez serait intéressante et peut dynamiter les défenses adverses.

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Comme à XV, il pèse énormément sur les défenses et concentre minimum deux défenseurs sur ses angles de course en ouvrant automatiquement d’immenses espaces à ses partenaires. Sa capacité à faire des passes après contact est une arme massive ; il a été le meilleur offloader de l’équipe de France à Los Angeles.

Tel un running back, Antoine Dupont aime porter le ballon et provoquer la défense. A XV il est particulièrement surveillé mais à 7 son activité est démultipliée (meilleur coureur avec ballon à LA). Antoine Dupont aime dévorer les espaces au plus grand plaisir des supporters français et étrangers.

A Madrid, la dernière répétition avant Paris 2024

Madrid est le tournoi final du SVNS Series, un format inédit cette saison avec un playoff électrique entre les huit meilleures nations au monde. Idéal à quelques semaines de Paris 2024.

Avec le retour de Dupont, l’équipe de France aura les regards braqués sur eux mais néanmoins le coach Jérôme Daret a tout à gagner sur ce tournoi.

Il n’y aura pas de pression particulière, la bonne fin de saison collective de France 7 et la victoire en Coupe d’Europe de son joueur phare amenant automatiquement une dose de confiance supplémentaire.

Néanmoins l’équipe de France aura besoin de performer face aux concurrents olympiques historiques notamment leurs bêtes noires que sont la Nouvelle-Zélande, les Fidji, l’Afrique du Sud et l’Argentine cette saison.

L’enjeu de ce Madrid Sevens sera de pouvoir réaliser des matchs référence face à ces équipes précisément afin d’emmagasiner un maximum de confiance et de valider les structures défensives et offensives de l’équipe.

Décryptage de la France face au Top 8 SVNS : les chiffres

Cette saison la France domine actuellement certaines équipes du Top 8 notamment les équipes européennes – Irlande (4V/1D) et Team GB ( 4V/1D) – et l’Australie ( 2V1D). Le jeu proposé par leurs adversaires correspond au système français avec des défenses qui driftent beaucoup et ne mettent pas de pression sur les zones de contact. Cela permet aux Français de prendre de la vitesse et de casser les plaquages grâce aux qualités athlétiques de l’équipe. La France domine physiquement.

  • L’équipe propose un jeu offensif debout très attrayant et est une des équipes qui propose le plus de offloads et le moins de rucks avec les Fiji.
  • Elle s’est améliorée défensivement avec un rideau dense et une intensité plus prépondérante sur les zones de contact que les saisons passées.
  • La France possède le meilleur réservoir de joueurs du circuit de très loin, la qualité de joueurs est fabuleuse.
  • En revanche, face aux quatre autres équipes, le bilan n’est pas à l’avantage des Bleus cette saison.

La bête noire numéro une reste les Fidji (six matchs : 1V/5D), la Nouvelle-Zélande (trois matchs : 1V/2D), l’Argentine (cinq matchs : 1V/4D) et l’Afrique du Sud (deux matchs : 2D).

Le dénominateur commun de ces trois équipes est une défense de fer. La Nouvelle-Zélande et l’Argentine font partie des meilleures défenses du World Series. Mais surtout de leur type de défense, une défense très agressive avec une pression maximale sur les rucks. La forte pression dans la zone de contact ralentit le ballon et force les Bleus à relancer le jeu par des phases de jeu réduites.

Nous l’avons vu lors de la finale au Hong Kong SVNS face à la Nouvelle Zélande, les Français ont été pris à la gorge et ont beaucoup été pris au milieu du terrain sans solution de vitesse sur l’extérieur.

Les équipes adverses craignent beaucoup les qualités athlétiques françaises et empêchent les joueurs de prendre de la vitesse sur les extérieurs. L’impact de Dupont au milieu du terrain va obliger les défenses à se réadapter ce qui va libérer automatiquement des espaces.

Les confrontations face aux Fidji sont différentes. Les Français sont beaucoup inspirés par les Fidjiens dans leur jeu debout notamment lors de leur préparation commune aux Fidji à l’automne 2023. Ceci amène d’un côté un jeu déstructuré offensivement qui entraîne beaucoup d’essais mais d’un autre coté un jeu déstructuré, surtout défensivement, ce qui met les Bleus en difficultés lors des transitions attaque/défense face aux Fidji.

A Los Angeles, ces quatre nations se sont pris les pieds dans le tapis et n’ont pas pu croiser la route de France 7. Ils auront à cœur de renvoyer un message très fort à Madrid juste avant les Jeux. Le champion de ce tournoi va prendre un avantage psychologique important pour les JO.

La Nouvelle-Zélande comme à son habitude revient très fort avant les grandes compétitions mondiales. Il faudra compter sur eux pour les JO de Paris 2024 en quête d’une première médaille d’or olympique. Ils font figure de favoris sur ce SVNS MAD après deux victoires d’affilée sur le circuit asiatique (Hong Kong & Singapour).

Le retour des légendes coté Fidji

Premièrement le retour de l’ancien capitaine champion olympique 2016 Oscar Kolinasau en tant que coach puis maintenant le retour de l’ancien capitaine champion olympique 2021 Jerry Tuwai banni des sélections par l’ancien coach Ben Gollings, soit deux anciens capitaines pour venir au chevet de la Team Fiji. Manque plus que Serevi en tant que manager pour finaliser ce casting de stars !

Plus sérieusement, les Fidji ont clairement besoin de leadership. Le bateau tangue fortement depuis plusieurs mois, les joueurs manquent de repères et de joueurs majeurs.

Je suis persuadé que l’on va enfin revoir le vrai visage des Fidji sur ce tournoi final. En général, lors des étapes européennes, nous sommes habitués à voir des Fidjiens virevoltants. Une raison simple : la semaine d’avant tournoi de nombreux agents de joueurs sont présents dans le lobby de l’hôtel des joueurs afin de préparer les nouvelles saisons, et ceci est l’opportunité de se montrer et d’accrocher un contrat en Europe.

Sûr que dans les tribunes du Civitas Metropolitano de nombreux observateurs auront un regard intéressé sur les prestations des Flying Fijians afin de les enrôler après les JO de Paris 2024.

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j
johnz 2 hours ago
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I was excited about the Razor error, but a few things are bothering me about this team. It’s looking less like a bright new dawn, and more like a conservative look to the past. We’ll never know how much pressure comes from above to select established players, but imagine if Razor wiped the slate clean and created the new baby blacks, the financial hit to NZR would be huge. Not that such drastic measures are needed, but a few selections still puzzle. TJ and Christie. Neither look like bright picks for the future, both are experienced but with limitations. I understand why you would pick one as a safe pair of hands, but why both? Jacobson is no impact player, and it makes no sense to me why you would pick both Blackadder and Jacobson in the same squad. They cover pretty much the same positions, and Jacobson has never demanded a start. Blackadder has struggled to stay on the field, but if he is picked, play him. Let’s see what he can do, we know enough about Jacobson, and Blackadder has far more mongrel. I would have preferred to see Lakai in the squad, he offers a point of difference and the energy of youth. Plus he would have kept Papali’i honest and created tasty competition for the 7 jersey. Ioane. The experiment goes on. The bloke is a fantastic winger but still fails to convince as a centre. Has NZR invested so much money in him that there’s pressure to play him? Proctor was by far the better player all season and played next to Barrett. Play him; a specialised centre, in form. Crazy I know. Our two wingers are very good, but we still miss a power runner in the backline. Faiga’anuki was a big loss and could have filled that role at wing or 13. More money on young players like him and less on aging stars would not go amiss in NZ rugby. Perofeta had a decent game, but the jury is still out. The lack of a specialist fullback in the squad is another head scratcher. Admittedly it’s early days and a win is a win, but hopefully some more innovation is in the plan otherwise I see this squad struggling sooner or later.

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