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Installation, langue et famille : les confidences de Mako Vunipola au RC Vannes

Mako Vunipola et Billy Vunipola (Photo by David Rogers/Getty Images)

Lorsque le RC Vannes, nouvellement promu, a commencé à vendre des abonnements pour ses débuts en Top 14, plus de 50 000 demandes ont été déposées, ce qui a provoqué une panne du site Internet du club.

Le président du club, Olivier Cloarec, a dû présenter des excuses pour l’incapacité du site à faire face à l’affluence, ce qui est d’autant plus remarquable que la ville ne compte que 54 000 habitants.

L’un des derniers résidents à être arrivé dans la ville est Mako Vunipola qui, avec sa femme Alex et leurs trois enfants, a décidé de s’installer en Bretagne après une carrière riche avec les Saracens, l’Angleterre et les British and Irish Lions.

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Mako Vunipola vs Jack Nowell | RugbyPass FIFA Pros

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Toulouse, champion en titre et vainqueur de la Champions Cup, viendra ouvrir la saison du Top 14 au Stade de la Rabine le 8 septembre et déjà plusieurs rencontres affichent complet dans ce stade de 11 303 places.

Il n’a pas fallu longtemps à Mako Vunipola, qui prend des cours intensifs de français, pour comprendre l’engouement dans ce coin de Bretagne.

« Quand tu te promènes en ville, il y a beaucoup de drapeaux du RC Vannes et l’emblème du club est dans les magasins », raconte-t-il à RugbyPass. « Si les gens te reconnaissent, ils te souhaitent bonne chance pour la saison.

« Tous les vendredis, on va dans différentes localités bretonnes pour des séances d’entraînement ouvertes au public et on a reçu beaucoup de soutien à chaque fois.

« En tant que joueurs, on a l’énorme responsabilité de représenter les supporters et de les rendre fiers. Les personnes qui ne peuvent pas entrer dans le stade pour le match de Toulouse montreront leur soutien à l’extérieur. Toulouse est un grand club et tu joues pratiquement contre une équipe internationale. »

Mais est-ce que Mako Vunipola, la grande recrue du club, peut être tenu responsable de l’engouement pour les abonnements ? « J’aimerais bien », sourit le joueur qui a remporté cinq fois le Premiership et trois titres de Champions Cup. « Nous avons l’occasion, lors de ce premier match, de montrer ce que nous pouvons faire contre les meilleurs et de montrer au championnat ce dont nous sommes capables. »

Malgré sa modestie naturelle, il ne fait aucun doute que la signature de Vunipola est un message fort envoyé par les nouveaux venus du Top 14 qui, pour le plus grand bonheur des responsables du championnat, ont ouvert une nouvelle région de France au haut niveau.

Les adversaires les plus proches géographiquement en Top 14 sont La Rochelle, à 250 km, où Will Skelton, l’ancien coéquipier de Vunipola chez les Sarries, est devenu la coqueluche des Maritimes sous la houlette de l’entraîneur Ronan O’Gara.

Mako Vunipola, qui a commencé à envisager de s’installer en France avant le début de la saison dernière, fait partie d’un groupe de joueurs anglais bien étoffé qui évoluent désormais dans le Top 14.

Parmi eux, l’ancien capitaine de l’Angleterre Owen Farrell (qui a partagé tant de titres avec Vunipola) au Racing 92 à Paris, Jack Nowell est avec Skelton à La Rochelle, Manu Tuilagi à Bayonne, Jack Willis à Toulouse, Dave Ribbans, Kyle Sinckler et Lewis Ludlam sont dans l’équipe de Toulon, tandis que son frère Billy a rejoint Montpellier.

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« Beaucoup de gars sont restés en contact et Jack (Willis) m’a envoyé un message quand j’ai signé à Vannes pour me dire que s’il pouvait m’aider, je n’hésite pas à le contacter, ce qui était très sympa », confie le joueur de 33 ans qui compte 79 capes avec l’Angleterre et a participé à neuf tests des Lions.

Après onze saisons passées ensemble en tant que coéquipiers des Sarries, les frères Vunipola sont désormais séparés de près de 1000 km. C’est la première fois depuis que Billy était aux Wasps que les deux frères vont s’affronter. Au moins, lorsque la première rencontre de la saison aura lieu le 12 octobre à Montpellier, cela permettra à leurs parents Fe’ao et Iesinga de ne pas avoir à partager leur temps entre la Bretagne et l’Hérault pour voir leurs petits-enfants.

« On s’envoie des messages tout le temps et on va probablement passer tout le week-end ensemble lorsqu’on jouera contre Montpellier. Maintenant qu’on est un peu plus âgés, c’est plus facile de jouer l’un contre l’autre, mais ce sera différent.

« C’est difficile pour la famille de se retrouver dans deux régions différentes de la France.

« L’année dernière, à la même époque, je me demandais comment j’allais pouvoir jouer en France et je n’avais pas une idée très précise de Vannes et de sa situation géographique. J’apprécie tout ce qui se passe ici et, bien que la langue soit difficile, mon objectif est que je parle bien le français.

« En ce qui concerne le rugby, je me lance à fond et mes coéquipiers français ont été très accueillants ; ils m’ont aidé dans ma transition. Au début, je suis sorti seul pour socialiser avec le groupe, puis ma femme et mes enfants sont venus et les autres épouses et petites amies ont été super pendant notre installation.


« J’ai de la chance qu’il y ait des garçons des îles que j’ai déjà connus, ainsi que des Australiens et des Néo-Zélandais – dont certains contre lesquels j’ai joué – et ils m’ont aidé à m’adapter. A l’entraînement, la pause déjeuner est importante. Avec les Sarries, on revenait au bout d’une heure. Mais là, c’est plus long et au lieu de finir l’entraînement à 14h30, on termine à 16-17h.

« Aux Sarries, vous faites de la gym et vous vous entraînez ensuite sur le terrain, ici on alterne. Et en ce qui me concerne, il faut que je sois au rendez-vous. Je reste proche d’autant de garçons que possible pour être sûr de bien faire les choses. »

La décision de s’installer en France avec sa femme Alex, ses fils Joshua et Jacob et sa petite Grace, âgée de neuf mois, impliquait de trouver une nouvelle maison et de nouvelles écoles. Tout a été mis en place et Vunipola se réjouit des opportunités qui s’offrent à toute sa famille.

« Les garçons ont six et quatre ans et ils iront à l’école. Ma femme savait que je voulais essayer quelque chose de différent », ajoute-t-il. « Le fait que nos enfants puissent apprendre une autre langue était une autre raison de venir en France et on est encore en train de prendre nos marques. On a mis en location notre maison dans le Hertfordshire et on loue juste à côté de Vannes. C’est intéressant de conduire de l’autre côté de la route ici !

« C’est une région très historique et le stade est en plein centre de Vannes, c’est un peu comme Bath. Je veux apporter un plus à cette équipe et c’est une opportunité différente. Je ne veux pas jouer les secondes rôles, mais vraiment aider Vannes à rester dans le Top 14. »

Cet article a été à l’origine publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Willy Billiard.

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