Jean-Noël Spitzer craque après la défaite de Vannes
Les Vannetais semblaient partis pour réaliser la perf’ du week-end en Top 14.
Après une première demi-heure de rêve, Vannes menait 29-0. En face, l’UBB avait perdu Matthieu Jalibert, touché au genou après un contact avec Mako Vunipola. Tout souriait aux locaux, derniers de Top 14 malgré un jeu séduisant et un public qui a conquis les cœurs.
C’était sûr, la roue était en train de tourner. Du moins, c’est ce que l’on croyait.
Après l’essai de Cyril Cazeaux puis la pause à 29-7, il s’est passé quelque chose pour les Bordelais, pourtant privés de Louis Bielle-Biarrey, Yoram Moefana, Nicolas Deporteere ou encore Damian Penaud.
Deux cartons jaunes pour Vannes accompagnés d’un essai de pénalité ont fait basculer la rencontre. À partir de là, Bordeaux a déroulé, Vannes n’a plus marqué le moindre point et n’a même pas pris le bonus défensif.
À l’issue de la rencontre, l’entraîneur Jean-Noël Spitzer était furieux. Il a d’abord ciblé ses propres joueurs. « On a montré nos incapacités habituelles. On n’a pas d’actions décisives de la part des joueurs sortis du banc. On a tout gâché. On a eu trop de déchets. »
Pour autant, tout comme ses joueurs « n’ont pas été les seuls à commettre des erreurs », ils n’ont pas été les seuls à en prendre pour leur grade. En effet, le coach breton a eu la dent dure contre l’arbitrage.
« J’ai un peu de bouteille, je peux le dire : ce sont des matches télévisés, le soir, l’arbitre voit le score qui se creuse pour une équipe qui doit jouer le titre… Il va rééquilibrer, évidemment », a-t-il ajouté à l’encontre des arbitres.
« Les phases de domination ne sont pas accompagnées de la même façon. On arbitre les statuts des clubs. C’est frustrant, tout ton travail de la semaine peut être mis par terre par ça, balayé. »
S’il n’a pas oublié de souligner que « Bordeaux est une grande équipe qui a monté le curseur en deuxième mi-temps », Spitzer est allé plus loin dans sa critique sur les arbitres.
Au-delà du corps arbitral du soir, il a pointé du doigt le système fédéral dans son ensemble, dont il dénonce « l’entre-soi » permanent. « Est-ce que tu as déjà vu un arbitre breton accéder au monde professionnel ? Cela fait 8 ou 9 ans que l’on a une académie fédérale, on a toujours eu des jeunes arbitres dans les académies fédérales. Aucun n’a accédé au monde professionnel. »
Quelques mois après la médaille olympique de l’équipe de France de rugby à 7, qui avait permis à un sport trop souvent accusé d’être refermé sur lui-même de s’ouvrir, ces mots résonnent d’autant plus fort, surtout que l’arrivée de Vannes en Top 14 semblait avoir apporté quelque chose de nouveau à l’échelon national.
« Ce n’est pas la première fois qu’on est arbitré comme des petits. Il y a une différence entre médiatisés et être respectés. »
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