Jeux olympiques : la Nouvelle-Zélande veut reproduire le modèle Dupont
La Nouvelle-Zélande a de ceci en commun avec la France, c’est qu’elle aimerait bien retrouver une étape du circuit mondial de rugby à sept sur son sol. Passé par Wellington puis Hamilton, le SVNS a depuis déserté le pays pour se loger à Perth, considéré comme l’un des trois tournois les plus performants du circuit avec Dubaï et Hongkong.
Et comme pour la France, il semble qu’une fenêtre s’ouvre pour la saison 2026 où les destinations pourraient être revues et les Néo-Zélandais comptent beaucoup dessus pour renforcer la filière du rugby à sept, indispensable dans le parcours des joueurs.
Une indication, le rugby à sept a été le premier secteur féminin à se professionnaliser en Nouvelle-Zélande, ce qui a attiré bon nombre de talents dans la discipline, lançant des ponts avec le XV. Kelly Brazier, Rugby Tui, Portia Woodman-Wickliffe ou Sarah Hirini en sont les plus parfaits exemples.
C’est moins vrai chez les garçons, il faut le reconnaître, surtout depuis que le maître détecteur Gordon Tietjens n’est plus aux commandes.
« C’est un élément important de la filière », explique Chris Lendrum, directeur général de New Zealand Rugby pour le rugby professionnel cité dans The New Zealand Herald la semaine dernière.
« Le nombre de joueurs impliqués dans le rugby à sept est moins important, mais l’expérience de jouer, de faire des tournées, de voyager, de jouer devant des gens, de comprendre la pression de la performance et l’importance des moments et la façon dont ils peuvent faire basculer un match, sont autant d’éléments qui sont précieux. »
Si le rugby à sept féminin est toujours performant et rayonne de manière positive sur le XV, l’inverse n’est pas vrai, si bien que la fédération néo-zélandaise de rugby étudie de très près l’expérience qu’a tentée la Fédération Française de Rugby avec Antoine Dupont.
Le précédent Antoine Dupont : exemple à suivre
Libérer une star du XV pour lui faciliter le parcours vers le rugby à sept et décrocher une médaille d’or olympique est un exemple que les Néo-Zélandais avouent sans retenue vouloir suivre. Car aux JO, le parcours des All Blacks 7s est irrégulier : une 5e place à Rio 2016 (avec pourtant dans l’équipe Sonny Bill Williams, Akira et Rieko Ioane et Augustine Pulu ) et Paris 2024, une médaille d’argent à Tokyo.
« C’est une vraie priorité », affirme Chris Lendrum. « C’est l’événement le plus important pour les équipes internationales néo-zélandaises. Nous nous préparons comme pour n’importe quel autre événement majeur, comme nous le ferions pour le XV. Nous voulons gagner. Je sais que les garçons n’ont pas remporté de médaille à Paris ou à Rio, mais si vous regardez ces deux performances, elles étaient très différentes et la marge à Paris était incroyablement fine. Nous avons senti que l’équipe était prête à performer.
« Antoine Dupont a sans aucun doute eu un impact important et a soutenu la France en remportant ce tournoi à domicile. Il est largement considéré comme l’un des meilleurs joueurs du monde et on peut donc s’attendre à ce qu’il ait une influence. C’est comme si on organisait des Jeux olympiques en 2008 et qu’on plaçait Dan Carter dans l’équipe de rugby à sept des All Blacks. Je suis sûr que cela aurait fait une différence ».
Los Angeles 2028 arrivera l’année suivant la Coupe du Monde de Rugby en Australie – comme Paris 2024 avait fait suite à France 2023. Un rendez-vous que des All Blacks ont déjà en tête à l’image de Will Jordan.
« J’y ai pensé », avait-il confié à SENZ Breakfast en juillet 2024. « Je n’ai pas joué beaucoup de rugby à sept dans ma vie, mais j’ai pensé à mettre mon nom dans la boucle pour les Jeux olympiques de Tokyo. Il y a eu quelques discussions avec Clark Laidlaw, qui était l’entraîneur à l’époque, sur ce que cela pourrait donner. »
Lendrum s’interroge à voix haute : « Jusqu’à quel point ces joueurs doivent-ils être intégrés ? Faut-il sortir complètement du rugby à sept ou peut-on passer d’un programme à l’autre comme l’a fait Dupont avec Toulouse et l’équipe de France de rugby à sept ?
« Ce sont des questions sur lesquelles nous continuerons à nous interroger. Je ne crois pas que nous ayons tout compris à 100 %. Nous avons appris au cours des trois Olympiades autour de l’équipe masculine. En fin de compte, s’il y avait un ou deux All Blacks de premier plan qui voulaient tenter leur chance au rugby à sept à Los Angeles en 2028, il faudrait discuter très tôt avec ces joueurs, identifier qui ils sont et construire un plan.
« Les joueurs doivent vouloir jouer – nous n’allons forcer personne à jouer aux Jeux olympiques. Los Angeles sera très attractif pour nos joueurs et joueuses. Des Jeux olympiques américains, c’est énorme. Nous commencerons à avoir ces discussions au cours des six à douze prochains mois. »
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