JIFF en Top 14 et Pro D2 : qui sont les bons et les mauvais élèves ?
La LNR a publié cette semaine les moyennes de JIFF par club professionnel sur le début de Top 14 et de Pro D2.
Les joueurs issus des filières de formation, les fameux JIFF (*) vont bien, merci pour eux. Quinze ans après l’instauration de ces quotas qui avait provoqué une levée de boucliers de la part de quelques clubs, tout le monde ou presque est entré dans le rang et joue le jeu à fond.
C’est ce qu’il ressort des derniers chiffres les concernant, publiés cette semaine par le Comité directeur de la Ligue nationale de rugby (LNR).
Le Comité Directeur de la LNR qui s’est réuni ces deux derniers jours, a validé les moyennes de JIFF par club de TOP 14 et de PRO D2 après la 9ème journée de championnat, conformément aux règlements généraux de la LNR qui prévoient deux points d’étape sur le sujet par saison.… pic.twitter.com/TfELOux15r
— Ligue Nationale de Rugby (@LNRofficiel) November 26, 2024
En effet, tous les clubs de Top 14 sont dans les clous préétablis. À savoir, aligner 16 JIFF sur la feuille de match sur l’ensemble des rencontres de la saison. Seuls les promus en Top 14 (uniquement Vannes cette année) bénéficient d’un aménagement et peut présenter 14 JIFF.
En Pro D2, trois clubs sur les 16 clubs engagés se situent pour le moment en dessous de la limite fixée.
Les données publiées par la LNR concernent les neuf premières journées de championnat, qu’il s’agisse du Top 14 ou de la Pro D2.
En Top 14, l’UBB, Castres, Pau et Toulouse bons élèves
Dans l’élite du rugby français, certains clubs sont juste au-dessus de la ligne de flottaison. La Rochelle (16,11) flirte ainsi avec la limite, tandis que Montpellier (16,33) et Toulon (16,56) sont à peine mieux lotis.
Ces deux derniers figuraient déjà parmi les moins bons élèves l’an dernier.
La saison 2023/2024 a été riche pour les jeunes JIFF (joueurs issus de filière de formation) qui performent sur les terrains des 30 clubs professionnels de la @LNRofficiel 👏
Merci à tous les clubs de #TOP14 et de #PROD2 de faire émerger ces jeunes talents ! pic.twitter.com/FTZkPbwpPJ
— TOP 14 Rugby (@top14rugby) July 15, 2024
Le promu vannetais profite à plein de sa dérogation, alignant pour le moment 14,56 JIFF par match.
À l’opposé, les deux derniers finalistes du championnat, Bordeaux-Bègles (18,56) et Toulouse (18,67) font figure de modèle, suivis de près par Castres (18,11).
Mais le club qui aligne le plus de joueurs formés en France est la Section Paloise avec 18,78.
Pour l’UBB et le Stade Toulousain, grands fournisseurs d’internationaux français, les chiffres sont quelque peu boostés par un système de compensation de la mise à disposition des joueurs en équipe de France, conformément à la convention signée entre la LNR et la Fédération française de rugby (FFR).
D’autres clubs moins huppés tirent aussi avantage de cette augmentation compensatoire. Perpignan, par exemple, voit son total augmenté d’une unité à chaque rencontre « grâce » à la blessure du septiste Théo Forner pendant les Jeux olympiques.
« En cas de blessure d’un joueur JIFF pendant sa période de mise à disposition avec l’équipe de France à 7 entraînant la fin prématurée de la mise à disposition, celui-ci sera comptabilisé dans le nombre de JIFF de son club au cours de la journée de championnat qui se déroule le week-end clôturant la semaine concernée », peut-on en effet lire dans la version consolidée au 31 juillet 2024 des statuts et règlements généraux de la LNR.
De quoi passer, pour l’USAP, au-dessus de la barre des 17 JIFF qui ouvre droit à l’incitation financière du fonds JIFF.
Aurillac champion toutes catégories, Béziers, Brive et Nice dans le rouge
C’est en Pro D2 qu’on retrouve l’équipe la plus fournie en JIFF. Il s’agit du Stade Aurillacois, seul parmi les 30 clubs pros français à dépasser les 19 joueurs issus des filières de formation par feuille de match depuis la reprise (19,22).
Une bonne habitude pour le club du Cantal, régulièrement en tête de ce classement depuis plusieurs saisons et capable d’aligner 22 JIFF sur 23 noms couchés sur la feuille de match.
De manière globale, la 2e division est moins homogène que la 1re. Si Dax suit les Cantalous de près (18,89), un gouffre sépare ces deux clubs de la meute même si Valence-Romans (17,89), Colomiers (17,78) ou encore Soyaux-Angoulême (17,67) obtiennent de bons résultats.
Trois clubs au profil bien différents sont même sous la menace d’une sanction s’ils poursuivent à ce risque jusqu’à la fin de la saison. Il s’agit de Brive (15,89), candidat à la montée, de Béziers (15,56), prétendant aux phases finales, et de Nice (15,56), promu et petit Poucet de Pro D2. Rappelons que les clubs promus en Pro D2 ne disposent pas du même passe-droit que ceux du Top 14, et le Stade Niçois ne pourra compter sur la mansuétude dont la LNR pourrait faire preuve envers le RC Vannes.
S’ils ne corrigent pas d’ici le printemps, ces trois clubs risquent un retrait de points au démarrage de la saison 2025-2026.
(*) Pour être classé JIFF, un joueur doit avoir passé au moins trois saisons au sein d’un centre de formation agréé par le ministère des Sports, ou avoir été licencié pendant au moins cinq saisons à la FFR avant ses 23 ans. La nationalité et le lieu de naissance n’entrent pas en considération.
Visionnez gratuitement le documentaire en cinq épisodes “Chasing the Sun 2” sur RugbyPass TV (*non disponible en Afrique), qui raconte le parcours des Springboks dans leur quête pour défendre avec succès leur titre de Champions du monde de rugby