Joe Rokocoko : « J’ai découvert le French flair, j’avais 13 ans »
S’il y en avait bien un à cuisiner avant le France vs. Nouvelle-Zélande du 16 novembre, c’est bien lui, Joe Rokocoko, l’emblématique ailier des All Blacks aux 68 sélections, période 2003-2010.
1994 à Eden Park est son premier souvenir du XV de France. « C’est la première fois que je voyais l’équipe de France. Je regarde ça et je me dis : ‘mais c’est quelle équipe, ça ?’ », raconte-t-il à Mathieu Bastareaud dans un numéro spécial du BastaShow à voir en exclusivité sur RugbyPass TV.
Ce jour-là, le 3 juillet 1994, les Bleus s’imposent 23 à 20. « J’avais 13 ans, c’était la première fois que je voyais le French flair. J’ai 40 ans maintenant et c’est la dernière équipe qui a gagné à l’Eden Park. »
Cardiff, 2007
Des France vs. Nouvelle-Zélande, Rokocoko en a connu dix en tout. « Huit victoires et deux défaites ; les défaites, je les oublie pas », affirme-t-il, le regard noir.
La défaite qui l’a peut-être plus marquée, c’est celle de 2007 en quart de finale de la Coupe du Monde de Rugby à Cardiff. Les All Blacks éliminés, les Bleus triomphants et cette passe à Michalak qui hante encore les esprits.
« Pour moi, il y avait en-avant. Quand tu vois la vidéo, je suis juste derrière et au moment de la passe, je fais des signes comme ça », dit-il en ouvrant les. Bras. Pour lui, aucun doute. Contrairement à Fred Michalak.
Les deux sont aujourd’hui co-entraîneurs adjoints au Racing 92. Michalak en charge de l’attaque et Rokocoko en charge des skills. Un job qu’il adore et qui lui permet d’avoir un regard pertinent sur les joueurs et le jeu de l’équipe de France aujourd’hui.
Lorsque lui-même était joueur, les Bleus n’étaient jamais linéaires dans leurs performances. « C’était comme la vague », observe-t-il avec des hauts et des bas. « Mais depuis cinq ans, ils sont réguliers. »
Le combat du 16 novembre s’annonce âpre avec deux équipes qui aiment le jeu. « Avant, la France était surtout caractérisée par sa physicalité, sa puissance, le French flair. Aujourd’hui, il y a la vitesse en plus, notamment en sortie de ruck. C’est impressionnant », relève-t-il.
Il anticipe déjà beaucoup de « ball in play », de temps de jeu effectif avec des joueurs qui savent tout faire. « On est comme la France », admet-il en citant quelques joueurs français parmi les meilleurs du moment.
Pour Joe Rokocoko la passe est en-avant 👀
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— RugbyPass FR 🇫🇷 (@RugbyPass_FR) November 14, 2024
Exemple avec le talonneur extra-polyvalent Peato Mauvako capable de passer du talon à l’aile en ayant transité par la troisième-ligne en un seul match.
« J’ai un faible pour lui », reconnaît la légende de Nouvelle-Zélande. « Il fait tout comme un trois-quarts et tout comme un avant. Mais pour lui, ce qui est le plus important, c’est la conquête : la mêlée, la touche, il fait. Mais il fait plus ! Il fait les bons choix, le jeu avec les mains, le jeu au pied peut-être. C’est le joueur hybride. C’est l’évolution du rugby. Les Blacks, c’est un peu le même style. Ce sont des joueurs qui peuvent tout faire. »
Comme Thomas Ramos, aussi performant en 15 qu’en 10. « Ramos est un grand joueur. Il joue arrière, 10 ou 12. Il est capable de tout. Il fait les bons choix, même sous pression. C’est comme Dan (Carter, ndlr) qui a commencé 12 et qu’on a mis 10. »
Parmi les joueurs « intelligents », Joe Rokocoko n’oublie pas évidemment Gaël Fickou qu’il entraîne au Racing 92. « A chaque réunion qu’on fait ici, il pose toujours les questions out of the box. Dans la semaine il peut être tranquille, comme Finn Russell, mais le jour du match, c’est un leader », confie Rokocoko.
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