Joe Schmidt regrette l’absence de Will Skelton
Deuxième match et deuxième défaite dans le Rugby Championship 2024. Le sélectionneur Joe Schmidt ne peut que constater les carences de l’Australie, même si la prestation de Perth (défaite 30-12) a été mieux maîtrisée que celle de Brisbane (défaite 33-7) une semaine plus tôt.
Pourtant, le sélectionneur des Wallabies a reconnu avoir été pris de court après que son équipe ait été décimée par une série de blessures en première-ligne, les contraignant à utiliser quatre capitaines lors de la défaite contre l’Afrique du Sud samedi soir.
Les Wallabies n’étaient menés que 11-9 à la mi-temps dans un Optus Stadium de Perth baigné par la pluie, mais les Springboks ont marqué trois essais depuis de puissants groupés pénétrants en seconde période pour s’assurer la victoire bonifiée. Au classement provisoire, l’Afrique du Sud est première et l’Australie dernière.
L’Australie a perdu son capitaine Allan Alaalatoa et son pilier Angus Bell à la mi-temps, après que les deux joueurs aient subi des chocs à la tête avant la pause.
Le pilier vétéran James Slipper a été appelé pour reprendre le rôle de capitaine en seconde période, mais il n’a tenu que huit minutes avant d’être victime à son tour d’une commotion cérébrale.
Le rôle de capitaine a donc été transféré au demi de mêlée Nic White, mais lorsque ce dernier a été sorti peu de temps après, le brassard a été confié au troisième-ligne centre Harry Wilson.
Pour ne rien arranger, le talonneur Josh Nasser est également sorti en début de seconde mi-temps.
« C’est très difficile de garder le contrôle sur les choses lorsqu’elles se produisent aussi rapidement », a reconnu Schmidt.
« Allan et Angus Bell sont sortis à la mi-temps, mais on sait qu’on est juste, on ne peut pas se permettre de perdre un autre pilier.
« Et puis Slips a été victime d’une commotion au début de la deuxième mi-temps. Et Josh Nasser, vers la 55e minute, n’arrêtait pas d’avoir des crampes. On espérait qu’il pourrait continuer à jouer, mais en fin de compte, ça n’a pas été possible.
« En plus de 100 matchs internationaux comme entraîneur, je n’ai jamais vu ça auparavant (avec autant de blessures en première ligne en si peu de temps) ».
Schmidt, qui a entraîné l’Irlande de 2013 à 2019, a reconnu que le fait de devoir faire tourner le capitanat autant de fois au cours du match était difficile à gérer.
« Sans manquer de respect à Harry, c’est un peu déstabilisant quand on en est à son quatrième capitaine », a confié Schmidt.
« Harry n’aurait pas pu s’attendre à ce qu’il soit à la tête de l’équipe lorsque nous avons commencé le match. »
Les Wallabies vont maintenant se préparer à deux tests difficiles contre l’Argentine à partir du 1er septembre avec un effectif qu’il va falloir reconstruire.
Le pilier Taniela Tupou, qui s’est récemment envolé pour les Tonga afin d’assister aux funérailles de son père, sera de retour à temps pour le déplacement en Argentine.
Nick Frost (commotion cérébrale) et Jeremy Williams (commotion cérébrale) seront également aptes pour la sélection, mais le premier centre Hunter Paisami devrait encore être incertain en raison d’une blessure à la jambe.
Avec tous ces paramètres, Joe Schmidt se fait une raison et commence à regretter l’un des principaux atouts de l’Australie : son capitaine Will Skelton.
Skelton était le capitaine des Wallabies lors de la Coupe du Monde de Rugby 2023, mais il n’a plus disputé de test depuis la première victoire de l’Australie contre la Géorgie en France en septembre 2023, après s’être blessé au mollet à l’entraînement.
Critiqué pour ne pas avoir intégré le puissant deuxième-ligne pour le début du Rugby Championship, Schmidt avait expliqué quelques jours avant le deuxième clash face à l’Afrique du Sud qu’il était « difficile » de faire venir le géant de La Rochelle en Australie alors que le club a entamé sa pré-saison.
« La dernière fois que j’ai parlé à Will, il profitait de vacances en famille », expliquait alors Schmidt. « Il est donc difficile de lui demander soudainement de rejoindre une équipe. De plus, il y a des complications pour le faire venir de France et le renvoyer, surtout que cette période ne correspond pas à une fenêtre internationale classique pour l’hémisphère nord.
« Même si Will est très expérimenté, s’il arrive épuisé et repart tout aussi fatigué, cela ne nous apportera pas forcément la valeur ajoutée que nous recherchons.
« Ça ne veut pas dire qu’il ne pourrait pas faire une apparition à un moment ou à un autre du Championnat ou plus tard dans l’année, mais nous sommes plutôt décidés à essayer de faire progresser nos propres ressources ici – nous avons utilisé plus de 40 joueurs jusqu’à présent. »
Samedi soir à Perth, Joe Schmidt confirmait : « Je continue à avoir des échanges avec Will. Mais c’est compliqué de faire revenir quelqu’un comme Will avant le Top 14… ils sont en stage de pré-saison ».
S’adressant à RugbyPass en avril, le joueur de 32 ans, qui vient de signer une prolongation de contrat avec La Rochelle jusqu’en 2028 au moins, confiait son désir de revenir jouer pour les Wallabies sous la direction de Schmidt.
« Je n’ai entendu que du bien de Joe, son CV parle de lui-même. C’est excitant de voir quelqu’un de ce calibre nous faire avancer pour être là où nous voulons être », avait alors dit Skelton.
« Il va apporter beaucoup de précision au jeu qui ont pu manquer, et c’est une période excitante pour être un joueur de rugby australien, pour aspirer à porter ce maillot parce que c’est un nouveau départ. »
Le premier bilan de Joe Schmidt à la tête des Wallabies est de trois victoires (deux fois contre le Pays de Galles et une fois contre la Géorgie) et deux défaites (contre l’Afrique du Sud) en cinq rencontres depuis le 6 juillet.