Junior Kpoku vise 2027... avec l'Angleterre
La rivalité entre l’Angleterre et la France risque de connaître un nouvel épisode. En effet, un joueur attire les convoitises tant chez les Anglais que du côté de Fabien Galthié : Junior Kpoku.
Star de l’Angleterre lors de la victoire de la Coupe du Monde U20 en Afrique du Sud, Kpoku a décidé de rejoindre Stuart Lancaster au Racing 92.
Issu d’une famille d’origine congolaise dont la plupart des membres vivent en France, Kpoku a rejoint le Racing en 2023 et disputé son premier match avec l’équipe première le 24 février 2024 contre le Stade Français.
La question se pose donc : Junior Kpoku évoluera-t-il pour l’Angleterre ou la France chez les A ?
Pour le principal intéressé, il n’y a pas de doute. « On me demande toujours si le fait d’avoir prolongé au Racing remet en cause le fait de jouer pour l’Angleterre. Mais aujourd’hui, je n’ai qu’un but : bosser pour disputer la Coupe du Monde de Rugby 2027 avec l’Angleterre. Je n’en ai jamais parlé publiquement, jusqu’à aujourd’hui. J’échange régulièrement avec Steve Borthwick et Conor O’Shea. »
En plus d’évoluer sous les ordres de Lancaster et de côtoyer ses compatriotes Owen Farrell, Henry Arundell et Will Rowlands, Kpoku est entouré de sa famille. « C’était la meilleure option, pour moi, quand j’ai quitté Exeter. Mes frères vivent en France, mon père aussi. Je voulais me rapprocher d’eux. Mais, sur le plan professionnel, une seule chose compte : le XV de la Rose. C’est le choix du cœur. Je suis sous contrat jusqu’en 2028, mais j’ai la possibilité de rentrer en 2027. »
Pour autant, la fédération anglaise devra se manifester, car la France a déjà ouvert la porte à Kpoku. « Fabien (Galthié) m’a déjà contacté et mes coéquipiers français me poussent évidemment à choisir les Bleus, mais je dois suivre ce que me dit mon cœur. »
Du fait des nombreuses blessures qui frappent l’effectif du Racing 92, Junior Kpoku joue beaucoup plus que prévu. Il a notamment débuté sept matchs de suite, dont le match perdu contre Glasgow le 10 janvier. « J’ai la chance de jouer avec Cameron Woki et Romain Taofifenua. C’est un privilège, ils m’aident énormément. Message pour tous les jeunes joueurs : si vous avez l’occasion d’évoluer auprès de grands joueurs, il faut foncer. »
Deux autres noms sont cités par Kpoku : « Owen Farrell est génial avec moi. Il me fait progresser offensivement et défensivement. Son expérience parle d’elle-même. » Devant, il peut aussi compter sur le soutien de Will Rowlands, qui fait office de figure paternelle. « Avec Will, j’apprends tous les jours. Je n’ai jamais vu quelqu’un qui avait autant le sens du détail. Il me répète que le travail ne s’arrête pas au plaquage, mais au moment où tu as récupéré le ballon. »
Et il y a évidemment Stuart Lancaster, figure importante pour Kpoku, qui devient doucement un homme. « Stuart mise beaucoup sur l’attitude et notamment la capacité à performer sous pression. C’est l’un des meilleurs entraîneurs avec qui j’ai pu travailler. Quand tu joues mal, il te le dit cash. Mais quand tu es bon, il te le dit aussi. Tu sais à quoi t’en tenir. »
S’il a pris l’habitude de vivre seul lors de ses études en Angleterre, il a aussi l’avantage de parler français. Ajoutez à cela son gabarit et vous obtenez un jeune homme qui ne risque pas de se laisser intimider à Paris. « J’aurais bien aimé que ma mère soit là pour m’aider à faire la cuisine et le ménage, comme tous les jeunes de 19 ans j’imagine », explique-t-il en riant. « Mais à part ça, je m’en sors bien. Je vis tout seul en banlieue mais je vais vite déménager dans le 14e arrondissement. »
« On est tous grands dans ma famille ! Mon père fait 1,95 m, ma mère fait 1,82 m. Joel fait 1,98 m, comme Eben Etzebeth. Moi, je n’ai pas fini ma croissance. Je pèse 120 kg et je pense que je vais encore prendre même si je veux rester assez léger pour rester rapide. »
Sa puissance a été un atout non-négligeable en 2024 pour l’Angleterre, championne du monde U-20 pour la première fois en dix ans. Quant à l’équipe A, Kpoku fait confiance à Steve Borthwick. « Oui, ils ont perdu quelques matchs, mais les A sont encore en apprentissage en vue de 2027. L’Irlande et l’Afrique du Sud vieillissent. Est-ce qu’ils auront encore le matériel pour gagner en Australie ? Est-ce que la Nouvelle-Zélande peut-être plus régulière ? Est-ce que la France peut enfin soulever le trophée ? Personnellement, je pense que l’Angleterre aura une carte à jouer. »
Cet article a été initialement publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Idriss Chaplain.
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