La Champions Cup est-elle en train de perdre son intérêt ?
Victoires fleuves, faiblesse des clubs anglais, manque d’investissement des franchises sud-africaines… Avant la troisième journée de Champions Cup ce week-end, la phase de poules de la compétition ne change pas les équilibres des précédentes éditions, dominées par les clubs français et le Leinster, au risque d’un bis repetita.
Des clubs anglais à la peine
Absents de la finale depuis 2020 et le sacre d’Exeter face au Racing 92, les clubs anglais sont pour l’instant plutôt en difficulté dans cette phase de poule de la Champions Cup, malgré un jeu souvent séduisant.
Bath et Bristol, respectivement premier et deuxième d’une Premiership réduite à dix clubs en raison de faillites, occupent ainsi les deux dernières places de la poule 2, tous deux battus par La Rochelle.
Quelques espoirs subsistent : Northampton, demi-finaliste surprise et champion d’Angleterre l’an passé, a marqué le coup avec une victoire bonifiée chez les Bulls de Pretoria, et est en tête de la poule 3 avant de se déplacer à Paris.
« C’est difficile vu les différences de masse salariale (avec les clubs français et le Leinster) », a reconnu le talonneur du XV de la Rose et des Saracens, Jamie George, après la victoire (28-17) sur la pelouse du Stade Français mi-décembre. « C’est mathématique. Mais on est dans cette compétition pour la gagner », a ajouté le talonneur anglais, dont le club, triple champion (2016, 2017, 2019), est toujours en course pour les 8es, comme Leicester.
Quelle place pour les Sud-Africains ?
Depuis leur intégration à la compétition continentale en 2022, le cas des franchises sud-africaines interroge toujours autant, avec des défis logistiques élevés pour un intérêt sportif jusqu’ici limité. Éliminés avant le dernier carré lors des deux dernières éditions, les Sud-Africains envoient régulièrement des équipes remaniées en Europe pour préserver leurs joueurs, comme les Stormers chez les Harlequins (défaite 53-16).
« Les joueurs ne sont pas des robots », s’est défendu le coach des Sharks, John Plumtree, après une déroute à Leicester (56-17), où son équipe, sacrée en Challenge Cup l’an passé, se déplaçait sans ses joueurs stars Siya Kolisi ou Eben Etzebeth, laissés au repos.
Jusqu’ici quasi imprenables sur leurs terres en raison du défi logistique d’un long déplacement et de chaudes conditions météorologiques de l’été austral, opposées à celles de l’Europe, les Sud-Africains peinent à présent à rivaliser face à des adversaires qui planifient soigneusement leur périple. Après les victoires de Toulon chez les Stormers et de Northampton chez les Bulls, Toulouse, parti dès dimanche, se déplace avec ambition chez les Sharks samedi.
Les Français, le Leinster et les autres
Champion en titre, Toulouse affole déjà les statistiques avec 125 points et 19 essais marqués en deux rencontres pour deux cartons à domicile contre l’Ulster et à Exeter.
Les gros écarts au score sont presque une norme cette saison, où la moitié des matchs des deux premières journées se sont terminés avec un différentiel de 21 points, une proportion doublée par rapport aux années précédentes.
Comme l’an dernier où ils avaient fait le carton plein en poule, les ‘rouge et noir’ semblent favoris à leur succession, à moins que les phases finales ne rebattent les cartes.
« L’an dernier, il n’y a eu qu’une victoire à l’extérieur lors des 8es de finale », rappelle l’entraîneur des Saracens, Mark McCall. « Sécuriser un 8e et si possible un quart à domicile est évidemment très important », ajoute-t-il.
Au moindre faux pas, Toulouse pourrait terminer deuxième de sa poule, derrière l’UBB, également en grande forme (10 points au classement, 12 essais), et donc se retrouver avec un quart à l’extérieur. Même combat pour le Leinster et La Rochelle, qui avec Toulouse ont monopolisé toutes les finales des quatre dernières éditions, et sont au coude-à-coude dans la poule 2.
L’an passé, les Harlequins, vainqueurs d’un souffle à Bordeaux (42-41), et Northampton, qui avait fait douter le Leinster en demi-finale, avaient été les surprises du dernier carré. Toulon, en plein renouveau, et Glasgow, champion de l’United Rugby Championship l’an passé, pourraient les imiter cette saison.
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