La Coupe du Monde de Rugby 2023 a coûté 10 millions € à l'Irlande
Kevin Potts, directeur général de l’IRFU, a révélé que la campagne de l’Irlande pour la Coupe du Monde de Rugby 2023, qui s’est terminée au stade des quarts de finale par une défaite face aux All Blacks en France, a coûté à la fédération environ 10 millions d’euros.
L’équipe d’Andy Farrell s’était rasseblée pour la première fois en pré-saison à la mi-juin pour un rendez-vous qui n’a commencé qu’au début du mois de septembre et qui a donné lieu au tournoi le plus coûteux de l’histoire de la fédération.
La perte des tests d’automne, qui n’ont pas été entièrement compensés par les deux matchs de préparation d’été à domicile contre l’Italie et l’Angleterre, a joué un rôle important, mais les dépenses nécessaires à la préparation de l’équipe ont également joué un rôle important.
Des dépenses ont dû être honorées pour les camps de préparation et les déplacements supplémentaires, l’équipe passant par Dublin, le Portugal et la France avant de revenir dans l’hexagone pour le tournoi lui-même. Il y a également eu du personnel d’encadrement supplémentaire, de la logistique, des coûts pour les joueurs et de l’hébergement.
5 millions d’€ reçus par World Rugby
« Avec cette équipe, il était important de ne négliger aucun détail pour lui permettre d’être au meilleur de sa forme lors de ce tournoi », explique Kevin Potts. « Tout le monde dans le rugby irlandais s’attend à cela et l’investissement a été consenti.
« C’est le coût le plus élevé de tous les temps. La perte des matchs de novembre est énorme. Rien que cela représente un chiffre important. Nous recevons de l’argent de World Rugby, environ 5 millions d’euros cette année, et cela vient en déduction. »
Cette base de dépenses ne devrait pas diminuer pour l’Australie en 2027 et au-delà, a-t-il annoncé, avant de suggérer que World Rugby, qui finance ses programmes mondiaux via le tournoi, devrait peut-être repenser le modèle de financement des nations participantes.
« Nous ne sommes pas la seule fédération confrontée à ça », a-t-il souligné.
Revoir les droits de diffusion
Le patron de l’IRFU a également prévenu que le rugby devra obtenir une augmentation de la valeur de ses droits de diffusion lors de leur renouvellement dans trois ans si le rugby professionnel veut avancer.
La question du Tournoi des Six Nations et de sa diffusion en clair sera centrale. Kevin Potts a assuré que les « joyaux de la couronne » du rugby ne devraient pas se retrouver « nécessairement » derrière un mur payant, et a souligné que l’URC est actuellement accessible sur la télévision hertzienne.
L’objectif, comme toujours, sera d’atteindre le bon équilibre entre les spectateurs et les revenus.
« Le plus grand défi auquel est confronté notre sport en général est celui des perspectives de diffusion », a-t-il expliqué lors d’un point presse qui a révélé que l’IRFU a enregistré un déficit d’un peu moins d’un million d’euros pour l’année qui s’est achevée en juillet de cette année.
Un déficit maîtrisé
« Nous sommes assez à l’aise avec les déficits pour l’instant, mais [pour] toutes les fédérations, le prochain cycle de diffusion télévisée à partir de 2026, et les droits qui seront négociés à ce moment-là, sont vraiment importants.
« Nous travaillons tous très bien ensemble sur ce sujet, mais c’est essentiel. Si nous n’obtenons pas d’augmentation à ce moment-là, nous devrons commencer à réduire certains de nos programmes. Nous ne nous attendons pas à devoir le faire, mais nous espérons et sommes optimistes à ce sujet. »
Potts s’exprimait avant l’assemblée générale de la fédération à l’Aviva Stadium, où le déficit annoncé était considérablement inférieur au chiffre de 7,4 millions d’euros qui avait été initialement prévu pour l’année.
Cela est dû en grande partie aux sommes provenant du succès de l’équipe masculine irlandaise en Grand Chelem, à l’arrivée de Bank of Ireland comme sponsor pour les séries de novembre 2022, et aux revenus supplémentaires amortis provenant de la vente de billets.
Pas d’endettement en vue à dix ans
Les recettes ont diminué de 116 M€ à 92 M€, en raison du fait que cette période, contrairement aux 12 mois précédents, n’incluait pas de subvention gouvernementale exceptionnelle suite au Covid ni la dernière tranche des sommes reçues de la société de capital-investissement CVC pour sa participation dans ce qui est aujourd’hui l’URC.
Les dépenses ont également diminué, passant de 110 millions d’euros à un peu plus de 93 millions d’euros, ce qui témoigne du retour à des coûts plus proches de la normale après le Covid. Le bilan de la fédération reste solide, avec des actifs nets relativement inchangés à 106 millions d’euros et des liquidités de 63 millions d’euros.
Kevin Potts a estimé que le déficit de la fédération pour la période 2023/24 sera probablement bien supérieur à 10 millions d’euros, mais il s’attend à un retour proche du seuil de rentabilité 12 mois plus tard et à ce que les contrats de diffusion de 2026 soient d’une valeur suffisante pour effacer les déficits à l’avenir.
« À aucun moment au cours des dix prochaines années, nous ne prévoyons que l’IRFU s’endette. »