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La finale U20 France - Angleterre en quatre points clés

L'Angleterre et la France ont été d'humeur festive au Cap lors du World Rugby U20 Championship (Photos par World Rugby).

La finale du Championnat du monde U20 World Rugby entre la France et l’Angleterre, ce vendredi soir au Cap, s’annonce passionnante. La Nouvelle-Zélande a tenté de s’immiscer dans la course au titre, décrochant notamment le statut d’équipe N.1 en demi-finale grâce à sa victoire à la 80e minute contre les Français à Stellenbosch le 4 juillet.

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Cependant, les champions en titre ont mis les points sur les « i » de manière spectaculaire dix jours plus tard en démolissant les Baby Blacks 55-31 le 14 juillet, jour de fête nationale. Un succès qui a replacé l’équipe de Sébastien Calvet comme la favorite de cette finale, qui viendrait ajouter un 4e sacre consécutif pour les Bleuets en cas de succès.

Invaincue jusqu’alors dans la compétition, l’Angleterre a toutefois beaucoup d’arguments à faire valoir au Cape Town Stadium. Les progrès réalisés par cette équipe en 2024 sous l’égide de Mark Mapletoft sont remarquables. Après avoir gagné le Tournoi des Six Nations grâce à une performance exceptionnelle en deuxième mi-temps face à la France à Pau il y a 18 semaines, les Anglais ne craindront pas l’opposition, au moment de tenter de remporter leur premier Mondial U20 depuis 2016.

On peut espérer une finale riche en points et en essais, même si la pluie prévue pourrait tempérer les ardeurs offensives. RugbyPass a relevé plusieurs points d’intérêt sur cette alléchante finale entre deux nations de l’hémisphère nord, au cœur de l’hémisphère sud.

L’Angleterre commence piano

Un aspect potentiellement crucial sera l’entame de match de l’Angleterre, qui s’est toujours montrée lente à se mettre en place en Afrique du Sud. Mais ses supporters ne devraient pas s’inquiéter si elle concède encore une fois des essais précoces. Les Anglais ont été menés 0-14 par l’Argentine, 0-7 par les Junior Boks et ont également concédé un essai à la première minute contre l’Irlande dimanche dernier. Même lors de leur victoire écrasante sur les Fidji, ils ont été menés au score sur une pénalité à la troisième minute, alors même que les Insulaires avaient perdu un joueur sur un carton jaune à la première minute.

La France, de son côté, adore démarrer pied au plancher. Les Bleuets avaient déjà marqué deux fois au bout de sept minutes de jeu dimanche dernier contre la Nouvelle-Zélande en demie. Lors de la phase de poule, ils ont marqué après sept, quatre et deux minutes de jeu, respectivement face au pays de Galles, les Baby Blacks et l’Espagne.

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C’est une tendance forte, mais ce qui donnera confiance à l’Angleterre si les choses ne se passent pas comme prévu une fois de plus, c’est qu’elle a pris l’habitude de trouver une solution, non seulement dans ce championnat, mais aussi dans la manière dont elle s’est accrochée lors de son dernier match contre la France.

Ils étaient menés 19-28 quelques minutes après le début de la seconde mi-temps, après avoir encaissé un quatrième essai, avant d’infliger un 26-3 à leurs adversaires dans les 23 minutes qui ont suivi.

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Autrement dit, contrairement à l’année dernière où les jeunes Anglais avaient été balayés en deuxième mi-temps de leur demi-finale perdue 31-52 contre les Français, ils ont depuis retenu la leçon, et il faut compter sur eux dans les moments difficiles.

Le poids de l’expérience

Si l’expérience en seniors était un facteur déterminant, l’Angleterre pourrait tout aussi bien ne pas se présenter à cette finale U20. En jetant un coup d’œil au XV de départ, on constate que sept joueurs anglais ont cumulé 34 apparitions en Premiership/Top 14/Europe en 2023-2024. Et encore, la plupart de ces apparitions ont eu lieu en sortie de banc.

A contrario, neuf joueurs du XV de France ont joué en Top 14/Pro D2 en la saison dernière, la plupart en tant que titulaires. Les plus réguliers ont été le talonneur de Grenoble Barnabé Massa et l’arrière de Brive Mathis Ferté, qui ont respectivement joué 30 et 29 fois en Pro D2. L’équipe de France U20 compte également des joueurs qui ont déjà un rôle important dans des top teams, comme le Rochelais Hugo Reus, demi-finaliste du Top 14, et le champion de France toulousain Mathis Castro-Ferreira.

Les clubs français, contraints par la règle des JIFF, ont pris l’habitude de donner du temps de jeu à leurs jeunes joueurs très tôt et cela a un impact sur leur état d’esprit, explique le 3e ligne remplaçant Brent Liufau à RugbyPass : « Le Championnat de France est d’un bon niveau et en venant ici (chez les U20), il n’y a pas de pression parce qu’on a déjà cette expérience. »

Le sélectionneur anglais Mark Mapletoft n’a toutefois pas souhaité accorder d’importance à cette différence d’exposition. « Il y a des avantages et des inconvénients », estime-t-il. « Chaque pays a un modèle de développement différent en ce qui concerne le fonctionnement, les structures et les ressources disponibles. Souvent, on se laisse distraire par ce que font les autres au lieu de nous concentrer sur ce que l’on fait.

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Effectivement, chacun fait ce qu’il veut. Mais on saura vendredi soir quel est le point de vue le plus judicieux à l’heure actuelle entre ces deux conceptions.

La mêlée anglaise met tout le monde dans les roses

L’un des aspects du jeu anglais qui plaira à Steve Borthwick, le sélectionneur du XV de la Rose, est le niveau de la mêlée des U20, cornaquée par Nathan Catt, au Cap. Dimanche dernier, ils ont donné une leçon à l’Irlande dans le secteur, obtenant six pénalités, n’en concédant aucune. Et cela aurait même pu être pire, tant la domination anglaise était grande.

Ça n’a échappé à personne que la France, en revanche, a connu quelques difficultés en mêlée contre la Nouvelle-Zélande. Le pack des Bleuets a été pénalisé deux fois en peu de temps, ce qui ne manquera pas de réjouir les Anglais, qui espèrent prendre l’avantage dans ce domaine.

« Il est évident qu’on a été très forts dans ce domaine tout au long de la saison… Le summum a probablement été atteint dimanche face à l’Irlande, qui dispose de très bons joueurs », apprécie le sélectionneur Mapletoft au sujet de ses piliers. La domination en demi-finale a été d’autant plus impressionnante qu’ils avaient perdu leur droitier Billy Sela, victime d’un coup du troisième matc contre les Junior Boks.

« Inutile d’être grand clerc pour comprendre qu’il s’agit d’un de nos points forts, et probablement d’un domaine où l’équipe d’Angleterre aurait besoin d’un peu plus de profondeur, avec des joueurs plus jeunes qui pourraient mettre un peu de pression sur l’équipe. »

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Y’a d’la joie chez les Bleuets

Il est intéressant de noter ce que le capitaine de l’équipe de France, Hugo Reus, a laissé entendre à RugbyPass lors de son interview avant la finale : les joueurs de l’équipe de France U20 apprécient beaucoup jouer avec leur catégorie d’âge, où l’on joue un rugby très différent de celui pratiqué en Top 14.

« En Top 14, les joueurs sont plus forts, plus grands, les impacts sont plus importants, mais chez les U20, le jeu est plus rapide. Il faut aller plus vite qu’en Top 14, c’est donc différent. Ce n’est pas le même rugby et on aime jouer ce type de rugby… plus il y a de vitesse, mieux c’est ».

Cela ne veut pas dire que Reus et ses coéquipiers vont relancer tous les ballons, à ce niveau. Leur plan de jeu comprend de nombreuses options pour aider à créer l’espace qu’ils exploiteront ensuite avec brio. En prenant les statistiques offensives du Championnat, on constate que la France a réalisé 49 franchissements, contre 37 pour l’Angleterre, tandis que les Français ont également été moins transpercés en défense (17 contre 21).

Selon le capitaine Finn Carnduff, le fait d’affronter les Fidji lors du deuxième match a donné un avant-goût de ce qui attend l’Angleterre en finale. « On a eu la chance d’affronter les Fidji dans ce tournoi. C’est une autre équipe qui peut nous mettre des bâtons dans les roues. Il faut s’attendre à l’inattendu. »

« Mais les Français peuvent nous faire mal en contre, sur les ballons de récupération, en gardant le ballon vivant, et en conservant la tête grâce à leur dynamisme. Il faut s’attendre à tout, mais en restant fidèle à nos principes et à ce que l’on sait faire. »

Un aspect légèrement en défaveur de la France, c’est la discipline. Même si, dans l’ensemble, le nombre de pénalités concédées est assez faible, l’Angleterre en ayant concédé 47 en quatre matches contre 51 pour la France, il est curieux de constater que, malgré l’excellence de leur attaque lors de la victoire sur la Nouvelle-Zélande le week-end dernier, les Bleuets ont été battus 18 à 9 au nombre de pénalités et ont reçu deux cartons jaunes contre un rouge pour les Kiwis.

Cet article a été à l’origine publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Jérémy Fahner.

 

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