La folle saison de Robin Taccola entre montée en Top 14 et finale du championnat du Monde U20
Robin Taccola est un prodige et ne veut surtout pas laisser passer toutes les opportunités qui se présentent à lui. Licencié du RC Vannes qu’il n’a pour l’instant jamais quitté, le jeune trois-quarts centre de 19 ans et trois mois vit la saison intense dont il rêvait.
Titulaire pour la première fois en Pro D2 fin mars pour la réception de Colomiers (victoire 34-31) alors qu’il n’avait que 18 ans, le jeune trois-quarts centre a tenu les 80 minutes d’entrée, alors qu’il n’avait joué qu’une petite demi-heure en deux rencontres jusque-là.
Avec 9 matchs et 486 pour sa première saison, Taccola a contribué à la montée du RC Vannes en Top 14, un club qui l’a vu éclore au plus haut niveau.
« Dans ma tête, je n’ai jamais trop voulu partir. C’était important pour moi de faire partie du groupe qui montait en Top 14 ; c’était un rêve. Je l’ai vécu cette année et c’est chouette. J’ai la volonté d’être à Vannes où je suis très bien. Je m’y retrouve très bien », confie-t-il alors qu’il s’apprête à vivre une finale de Championnat du Monde en Afrique du Sud avec les moins de 20 ans. Il est d’ailleurs le premier joueur du RC Vannes à vivre une telle expérience.
« Je suis très fier de représenter cette région, l’équipe aussi. Au titre du club, c’est une saison historique. Mais ici, on est dans un autre cadre avec l’équipe de France. C’est bien beau tout ce qui s’est passé avant, à nous d’écrire l’histoire de ce groupe. On a tous à cœur de gagner cette finale », dit-il.
Mobilisé avec son club, il n’avait pas pu se dégager pour le stage en Géorgie début mai puis n’avait pas non plus été retenu pour faire partie du groupe de préparation des Bleuets en stage à Marcoussis pendant dix jours fin juin avant de s’envoler pour Le Cap.
« Au-delà des 31 joueurs présents à Marcoussis d’autres joueurs ‘supports’ (réservistes) resteront chez eux mais seront prêts en cas de besoin », avait justifié le coach Sébastien Calvet.
Et Robin a effectivement été rappelé en dernière minute pour partir au Championnat du Monde. « Le staff m’avait contacté pour me tenir au courant que j’étais dans le groupe élargi. J’étais prêt, quoiqu’il arrive. J’ai eu la chance d’être rappelé et de jouer aussi. Je suis ici, tant mieux pour moi. Maintenant, j’espère que ça continuera pour la finale et qu’on performera tous ensemble », dit le premier centre.
Après voir manqué la sélection en début de tournoi face à l’Espagne et à la Nouvelle-Zélande, il a été titularisé face au Pays de Galles puis en demi-finale contre la Nouvelle-Zélande. « J’ai tout fait pour gagner ma place. J’ai vraiment à cœur de montrer que je suis là même si je n’étais pas dans le groupe dès le début », assure-t-il.
Son positionnement comme premier centre considéré comme un deuxième ouvreur derrière l’incontournable Hugo Reus en fait un atout. « C’est une chance de jouer avec Hugo. On le sent déjà dans son rôle de leader ; il est à l’aise sur le terrain, il nous rend à l’aise nous aussi sur le terrain par sa communication, son aura, sa capacité à jouer. C’est une chance. J’ai cette capacité d’être deuxième 10 dans la communication. On s’est bien trouvé sur les derniers matchs et j’espère que ça continuera sur la suite. »
En Afrique du Sud, « Tacc » a mis de côté ses études de paysagiste (il fait un BTS aménagement paysager), une passion qu’il cultive depuis tout petit déjà. « Le paysagisme, les études à côté, c’est important pour moi », sourit-il. « Dans la vie de tous les jours, ça me permet de voir autre chose et de m’aérer l’esprit. C’est important d’avoir un double projet qui me permet d’avoir un plan B – on sait jamais – et c’est une réelle passion. Ça m’aide à être encore meilleur sur le terrain. »