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La méthode Farrell qui a permis à l’Irlande de rester sur le toit du monde

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Après la Coupe du Monde de Rugby 2019 au Japon, la France s’est vite tournée vers Fabien Galthié pour faire oublier le triste passage de Jacques Brunel, la Nouvelle-Zélande a eu Ian Foster, le Pays de Galles a eu Wayne Pivac et l’Irlande a eu Andy Farrell.

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On aurait eu du mal à trouver une file d’Irlandais cherchant à vanter les mérites d’Andy Farrell à l’époque et, au moment où le Covid a interrompu sa première année à la tête de l’équipe, la désillusion se propageait plus vite que le coronavirus.

Six victoires sur les onze premiers matchs peuvent avoir cet effet, la manière dont la défaite contre le Pays de Galles lors de la première journée du Tournoi des Six Nations 2021 avait incité l’Irish Independent à écrire que « Farrell a quatre matchs pour sauver son poste ».

Une semaine plus tard, une autre courte défaite – à domicile contre la France – et une autre tribune du même auteur : « Les pontes du régime actuel insisteront sans doute sur le fait qu’un renouveau est imminent lorsque nous battrons l’Italie, mais l’avenir du manager (sic) devrait reposer sur le résultat de l’Irlande contre l’Angleterre ».

L’Irlande a finalement battu l’Angleterre et, depuis, elle a battu tous les autres pays du top 10 mondial : la Nouvelle-Zélande à deux reprises lors de sa tournée d’été 2022, l’Afrique du Sud à deux reprises, la France à deux reprises et l’Angleterre à deux reprises.

Après avoir passé la majeure partie de l’année 2023 à la première place du classement mondial World Rugby, l’Irlande est maintenant aux deux cinquièmes du chemin vers un deuxième Grand Chelem consécutif, et Farrell, après avoir perdu cinq de ses 11 premiers matchs, a depuis enchaîné une série de 31 victoires en 34 matchs, ce qui lui a valu le poste de sélectionneur des British and Irish Lions.

Wayne Pivac et Ian Foster, quant à eux, sont actuellement au Japon et en Nouvelle-Zélande, Fabien Galthié a poursuivi l’aventure avec le XV de France. L’Angleterre, l’Australie, l’Afrique du Sud, l’Italie et l’Argentine ont également changé de sélectionneur. Pour l’Irlande, c’est Farrell qui a changé. Il n’est plus le même qu’il y a trois ans.

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Voici comment.

Transposer la force de frappe du Leinster à l’équipe nationale

Pour beaucoup, le tournant a été le match de 2021 contre l’Angleterre dans un Aviva Stadium vide, le jour où Keith Earls a marqué un essai brillant sur une phase de conquête. En réalité, le changement le plus important s’est produit un peu plus tard à l’automne, lorsque Farrell a bouleversé sa politique de sélection et a choisi 12 joueurs du Leinster pour débuter le match contre la Nouvelle-Zélande.

L’impact a été immédiat – une victoire 29-20 contre les All Blacks – inspirée par quelques choix courageux : Jamison Gibson-Park a été préféré à Conor Murray, le pilier Andrew Porter est passé sur le côté droit de la mêlée, à l’opposé de son côté gauche de prédilection.

Ces choix spécifiques n’ont cependant pas attiré autant l’attention que la décision la plus importante. Incroyablement, il n’y avait qu’un seul joueur du Connacht, du Munster et de l’Ulster dans son XV de départ, un schéma qui n’a pas beaucoup changé depuis.

Et on comprend pourquoi. Depuis 15 ans, le Leinster est l’équipe phare de l’Irlande, vainqueur de quatre Coupes d’Europe et finaliste de trois autres éditions. Andy Farrell a compris qu’il était logique de transposer le rythme, la structure et la cohésion de son jeu sur la scène internationale, en sélectionnant au moins 10 joueurs du Leinster pour débuter huit des dix matchs de l’Irlande cette saison, à l’exception des matchs de préparation à la Coupe du monde contre les Samoa et l’Italie.

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D’autres pays n’ont pas ce continuum. Samedi 10 février par exemple, le XV de départ de l’Angleterre comptait des joueurs issus de sept clubs différents. Le Pays de Galles, bien qu’ayant le même nombre d’équipes régionales que l’Irlande, a également sélectionné des joueurs issus de sept clubs, la France de six.

L’Écosse a sélectionné 10 joueurs de Glasgow et, avec seulement deux clubs inscrits à la SRU, devrait pouvoir bénéficier de la même réussite que l’Irlande. Pourtant, ils sont loin d’avoir eu les mêmes résultats. L’Irlande a remporté neuf matchs sur dix cette saison, huit sur huit la saison dernière, neuf sur onze en 2021/22 – un contraste frappant avec le souvenir de six victoires sur onze au cours des 12 premiers mois de Farrell.

L’humain Andy Farrell succède au scolaire Joe Schmidt

Ces performances décousues en 2020 et au début de 2021 ne sont pas uniquement dues à ses choix d’équipe. Très tôt, Farrell a accordé trop d’importance à la culture et à l’ambiance au sein du groupe, au détriment du style de jeu de l’Irlande.

Pourtant, il y avait une bonne raison à cela. Sous son prédécesseur, Joe Schmidt, parti depuis en Australie, le camp irlandais était devenu un endroit morose lors de la dernière année du Néo-Zélandais, les résultats chutant de façon alarmante par rapport aux sommets de 2018, lorsqu’il avait remporté un Grand Chelem et une série à l’extérieur en Australie.

Mais ce ne sont pas seulement les scores qui ont miné le moral des troupes. Avant de se lancer à plein temps dans l’entraînement, Joe Schmidt était instituteur. Et ce n’est pas étonnant qu’en 2019, de nombreux joueurs ont eu l’impression de retourner sur les bancs de l’école. À l’inverse, Farrell, depuis l’âge de 16 ans, a passé sa vie professionnelle dans les vestiaires, d’abord en rugby à XIII, puis dans le rugby à XV.

« Je n’ai jamais rencontré quelqu’un capable de lire l’humeur d’un groupe mieux qu’Andy », explique Warren Gatland, qui a travaillé avec le sélectionneur de l’Irlande lors des tournées des Lions de 2013 et 2017. « Il a le don de dire ce qu’il faut, au bon moment. »

Il en était à seulement trois matchs de son mandat lorsque le Covid a éclaté en 2020. Les confinements qui ont suivi l’ont laissé, lui et ses joueurs, désœuvrés pendant près de six mois. À leur retour, des erreurs de jeunesse subsistaient, notamment en attaque, où la philosophie du « monter haut » de Farrell, vaguement expliquée, n’était pas appliquée avec succès sur le terrain.

Un staff remanié

Quelques changements ont alors été opérés en coulisses. Mick Kearney est revenu en tant que manager de l’équipe et a apporté toute la sagesse, le charme et la sérénité de ses 60 ans, allégeant ainsi la charge de travail de Farrell.

Ensuite, il y a eu l’arrivée de Gary Keegan. Psychologue du sport, le CV de Keegan est le plus décoré du sport irlandais et s’étend sur plusieurs sports : Football gaélique, hurling, boxe, voile. A partir de ce moment, les joueurs irlandais ont cessé de parler d’objectifs à long terme.

La dernière pièce du puzzle est le nouvel entraîneur en charge des avants, Paul O’Connell, qui vient d’être nommé.

La moitié de l’équipe avait déjà joué avec lui ; l’autre moitié était en admiration, certains avaient peur. Paul O’Connell est à l’origine d’une obsession à la Schmidt en ce qui concerne la vitesse des rucks et la nécessité de maîtriser les aspects techniques du jeu au sol. L’Irlande avait plus ou moins perfectionné cet aspect au cours des cinq premières années du mandat de Schmidt, mais la dernière année, puis la première année de Farrell, la qualité avait baissé.

Sous l’impulsion d’O’Connell, elle a retrouvé son niveau d’avant 2019. Les libérations de rucks en deux secondes sont redevenues la norme et l’attaque irlandaise a commencé à fonctionner à un niveau que l’on n’avait pas vu depuis des années.

Quand Farrell a repris l’attaque en main

C’est sur ce point que Andy Farrell mérite le plus d’être félicité, car il est devenu beaucoup plus impliqué dans la phase offensive de l’Irlande après le Covid, la rapidité des rucks facilitant sa vision de l’Irlande lançant des bulles d’attaque.

Il a notamment empêché Johnny Sexton de monopoliser le jeu, Tadhg Furlong, Bundee Aki et Andrew Porter intervenant régulièrement en tant que premiers receveurs, ce qui avait le mérite de plonger la défense adverse dans le flou.

Très critiqué au cours de ses 12 premiers mois, Farrell n’a pas cherché à s’attribuer le mérite de l’amélioration de la phase offensive de l’Irlande, ce qui témoigne d’une personnalité équilibrée.

Ces skills ne s’arrêtent pas là. Début février, l’ailier Calvin Nash a raconté comment Farrell avait remarqué la nervosité du joueur avant ses débuts dans le Tournoi des Six Nations contre la France. « J’étais complètement angoissé », racontait Nash. Farrell l’a fait s’asseoir. Il a dû se souvenir de sa propre expérience à Wigan, juste après être devenu père à 16 ans, et de la prise de conscience qu’il ne jouait plus seulement pour lui, mais aussi pour sa jeune famille.

À un moment donné, Farrell a dû dire à son moi ado que c’était une question de choix, une carrière dans le sport ou dans la menuiserie. Il a alors appris à se faire confiance. Aujourd’hui, il apprend aux autres à faire de même. « Ne te mets pas des bâtons dans les roues », a-t-il dit à Calvin Nash. L’ailier les a dégagés, jouant bien lors de la victoire record de l’Irlande sur les Français.

Il fait fi des réputations et bouscule la hiérarchie

La meilleure qualité d’un entraîneur, ce sont ses yeux, son regard, sa vision. C’est bien beau de diriger un vestiaire, mais si vous n’avez pas de bons joueurs à l’intérieur, vous ne gagnerez rien. C’est le cas de Farrell, en partie grâce à ce dont il a hérité en Irlande – une courroie de transmission qui fonctionne, un système dans lequel tous les joueurs évoluent au pays. Mais un entraîneur doit toujours être capable d’identifier un joueur.

Prenons un exemple. Mack Hansen n’était là que depuis six mois quand Farrell l’a fait débuter le Tournoi des Six Nations 2022. Il n’a pas regretté.

Pas plus que Porter depuis qu’on lui a demandé de changer de côté en première ligne, passant du statut de doublure de Tadhg Furlong à celui de numéro un, dans tous les sens du terme.

Les réputations ont un impact limité dans l’esprit du sélectionneur. James Ryan était vice-capitaine, mais Iain Henderson s’est montré plus en forme lors de la Coupe du monde, ce qui lui a valu d’être promu pour les matchs majeurs de France 2023.

Mais la plus grande réussite du sélectionneur a été Gibson-Park, qui était numéro deux au poste de demi de mêlée au Leinster lorsque Farrell en a fait son numéro un avec l’Irlande. D’autres joueurs – Kieran Treadwell, Tom O’Toole, Jeremy Loughman – ont également été promus dans l’équipe-type d’Irlande alors qu’ils étaient des seconds, ou dans certains cas, des troisièmes choix dans leur club.

La raison, à chaque fois, était la même : le sélectionneur voulait des joueurs plus en forme, plus habiles et capables de pratiquer le jeu rapide dont il avait été le témoin direct en 2019, lors de la défaite de l’Irlande face au Japon.

S’inspirer du jeu… du Japon

En ce sens, le Japon a été une expérience formatrice. Les Brave Blossoms ont joué avec autant de passion que de panache lors de ce tournoi, l’Irlande étant incapable de suivre le rythme d’une équipe qui lançait ses attaques par vagues successives, en s’appuyant sur une forme physique incroyable et un plan de jeu adapté à son physique.

La philosophie de Farrell est essentiellement une copie de celle du Japon, mais avec des gabarits plus grands.

Il a également jeté un coup d’œil par-dessus l’épaule de Stuart Lancaster lorsqu’il était au Leinster et, plus récemment, il a zyeuté le système défensif du successeur de Lancaster, Jacques Nienaber.

Les supporters irlandais craignaient que les joueurs du Leinster, qui avaient dû apprendre un nouveau langage défensif sous la houlette de leur nouvel entraîneur sud-africain, ne doivent ensuite le désapprendre et revenir aux méthodes de Simon Easterby avec l’Irlande.

Mais les entraîneurs sont ouverts d’esprit, ils n’ont jamais peur d’une bonne idée. Contre la France, le surcroît de travail a été notable dans la défense irlandaise, renforçant la conviction tranquille que les joueurs du Leinster sont doués pour échanger des informations avec les joueurs des provinces adverses.

Tout se passe bien. L’Irlande est l’équipe la plus en forme d’Europe, à tel point qu’un Grand Chelem consécutif, réalisé pour la dernière fois par la France en 1997 et 1998, est plus probable que possible.

« Il est temps pour Farrell de Brexit », titraient les journaux en 2021.

Au lieu de cela, il a repris le contrôle.

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SK 41 minutes ago
How can Scott Robertson revive the All Blacks’ playmaking ‘triple threat’?

Who are the best Full backs in the world right now? Ramos and Keenan appear a step above and the leaders in class, Le Roux is old but still a class act. All of these players are outstanding in their own right and all of them can do multiple things very well. They peel off territory with outstanding kicking in both attacking and defensive zones. They are all excellent under the high ball. They are all playmakers who step into the line at times at first receiver or in midfield and distribute perfectly to the edge. They can all function as strike runners or link players bringing others into the game. They are also all good as last line defenders. Now look at Jordan. A class act in his own way, an epic strike and broken-field runner. He is able to burst into space with intent, pace and power. He is an elite finisher and a really good one on one defender who is a solid last line of defence. He chips into space really well and regathers very nicely. He is however not a creative link and creates primarily for himself. He sees opportunities which he can exploit individually and rarely brings others into the game. He is not a big picture player. He is decent under the high ball but by no means outstanding. He is unable to control the pace of the game all that well, he doesn't always make the best decisions especially in his third as he is so zoned in on attack and does not control territory well. His boot is not as prodigious or educated as the aforementioned 15's. Jordan is a complete winger but he is nowhere near as complete a full back. He limits Robertsons options in terms of playmaking ability and that means more responsibility for the 10. There is a general acceptance of this and as long as Jordan is at 15 the 10 will have to shoulder the playmaking responsibility with Jordan sniffing out opportunities from the back. Jordie needs to give support in this regard and Robertson needs to give him more freedom to create. With Jordan at 15 does he really need Ioane at 13? Perhaps the AB's are focusing too much on strike runners and not enough attention on playmaking.

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