La passion « sauvage » du rugby français : comment Will Collier a été conquis
Arrivé cette saison à Castres en provenance des Harlequins, son club de toujours (2013-2024, 211 matchs), Will Collier avait-il fait le bon choix de changer complètement de vie et de culture à 33 ans ?
La réponse est à lire dans les différentes interviews que le colosse (184 cm, 120 kg), donne depuis quelques semaines.
Sa découverte de la ville de Castres aurait pu le déstabiliser, lui qui a passé les 11 dernières années à jouer dans l’ouest londonien au Twickenham Stoop, là où jouent traditionnellement les Bleues lorsqu’elles montent à Londres pour le Tournoi des Six Nations.
La présentation du ??????? ????? 👀
Ce vendredi 13 décembre à 21h, le Castres Olympique reçoit le Munster Rugby au stade Pierre Fabre dans le cadre de la 2ème journée de l’Investec Champions Cup.
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— Castres Olympique (@CastresRugby) December 10, 2024
A Castres, avec ses 43 000 habitants et son stade Pierre-Fabre de 2 000 places de moins que le Stoop, la ferveur rugby est incroyable, d’autant plus les jours de match lorsque le bus arrive à son point de destination.
« Vous pouvez entendre les supporters alors que vous êtes encore à une minute de route », raconte Will Collier dans une interview au Guardian. « Vous pouvez voir la fumée et les fusées éclairantes s’éteindre. Il y a des tambours, des trompettes… Il y avait même un saxophoniste la semaine dernière. C’est complètement fou. La passion est sauvage. »
Avec son épouse et ses deux enfants, il aime se retrouver avec ses compatriotes, notamment le troisième-ligne du Stade Toulousain Jack Willis ; Toulouse n’étant distant que d’une petite centaine de kilomètres.
C’est d’ailleurs chez lui qu’il n’hésite pas à accueillir les journalistes pour échanger, à 15 minutes de la ville, une maison avec grand jardin, piscine, poulailler, quatre barbecues et un four à pizza.
Fin gourmet, il est ici dans son élément. « Ici, tout tourne autour du rugby et de la bonne bouffe, mes deux grandes passions », sourie-t-il.
« En France, impossible de faire trois pas sans tomber sur une boulangerie. Et au supermarché, on déniche des bouteilles de vin incroyables pour 9 ou 10 euros. Au début, on se dit : “C’est pas possible, ça doit pas être bon.” Puis, on réalise qu’au Royaume-Uni, ce même vin coûterait 30 ou 40 livres. C’est dingue d’avoir accès à ça – en quantités raisonnables, bien sûr. »
Une expérience à recommander
Lui qui ne comptait que deux sélections avec le XV de la Rose après tout ce temps, n’a pas réfléchi bien longtemps entre tenter une nouvelle aventure plutôt que d’attendre une hypothétique sélection par Steve Borthwick.
« Je ne veux pas dire : “Quittez la Premiership”, car la Premiership est un championnat fantastique. Pour un joueur plus âgé qui est encore dans le groupe anglais, il sera très difficile de prendre cette décision. Mais si vous êtes un jeune joueur en marge de la sélection, je le recommanderais certainement », assure Collier.
« Steve Borthwick doit avoir la possibilité de sélectionner les meilleurs joueurs disponibles. Mais on peut avancer l’argument inverse : “Nous ne pouvons pas affaiblir la Premiership”, même si je pense que la Premiership restera toujours une grande compétition.
« Ce n’est pas comme si un exode massif de joueurs vers la France allait se produire, surtout avec les règles JIFF. Je me sens vraiment honoré d’avoir trouvé ma place dans le Top 14, car elles sont très difficiles à obtenir. »
Will Collier a vite intégré la culture de la gagne des clubs français et postule pour la réception du Munster vendredi 13 décembre. « En Top 14, il est inacceptable de perdre un match à domicile et on va sans doute être dans le même état d’esprit pour ce match-là », dit-il.
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