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La réflexion qui a conduit à la non-sélection de Damian Penaud
Par Willy Billiard
Il y a avait deux grosses surprises – certes attendues – concernant cette composition d’équipe de France qui doit affronter l’Italie dimanche 23 février. Déjà, le banc en 7-1, une sorte de ‘bomb squad’ à la française pour mieux répondre aux défis des hommes de Gonzalo Quesada.
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Et puis la non-sélection de l’ailier star Damian Penaud, remplacé par Théo Attissogbe. Privilégier la fraicheur (4 sélections) plutôt que l’expérience (54 sélections et 36 essais au niveau international). A entendre le sélectionneur Fabien Galthié, Penaud a été sacrifié sur l’autel de l’émulation si cher au staff depuis six ans. En clair, celui qui performe peut aller « chercher le maillot ». Celui qui est un peu en-deçà de ses performances comprend alors qu’il faut qu’il travaille plus pour être sélectionné. C’est pour ça que Damian Penaud ne figure pas dans la liste des 23 en déplacement à Rome.
De là découle une autre autre explication : avoir l’opportunité de donner du temps de jeu à un joueur en devenir et sur lequel on pourrait compter dans le cycle de Coupe du Monde de Rugby.
« Le choix que nous avons fait concernant Damian repose avant tout sur la confiance totale que nous avons en lui », explique en bon diplomate Fabien Galthié. « Il y a un échange permanent avec lui sur la performance, les attentes, et une relation forte qui s’est construite au fil du temps.
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« Il faut aussi avoir une pensée pour lui, car ce n’est pas une situation évidente. Depuis le début de notre mandat en 2020, il a toujours été titulaire lorsqu’il était disponible, n’étant absent que pour cause de blessure ou lors de choix spécifiques dans certaines périodes. C’est un joueur sur lequel nous avons beaucoup investi, qui compte énormément pour nous et qui a prouvé, à maintes reprises, qu’il répondait aux attentes. Il n’y a donc aucun doute sur son niveau de performance ou son engagement.
« Ensuite, il y a des moments où il faut faire des choix, arbitrer entre différentes options. Là, nous parlons d’un instant T, en tenant compte du match à venir, mais aussi d’une vision à long terme, jusqu’en 2027. L’objectif est de favoriser l’émulation, la concurrence et la compétition à tous les postes.
« Depuis la tournée en Argentine, Théo Attissogbe a montré de réelles qualités. Que ce soit en club ou avec nous, il a apporté des réponses très positives, que ce soit dans son jeu offensif, défensif ou sans ballon. Il répond aux attentes de l’équipe de France et aux exigences que nous nous fixons.
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« L’idée, aussi, c’est que lorsque j’annonce la composition d’équipe devant les 42 joueurs, ceux qui ne sont pas titulaires puissent se dire : ‘Si je continue à travailler, à m’engager, je vais avoir ma chance’. C’est un message fort pour ceux qui participent à notre travail collectif dès le début de la semaine. Tout compte dans notre sélection, et tout reste possible. »
Le chaos absolu 🤯
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Pour faire passer la pilule à son ailier, Galthié confie s’être longuement entretenu avec lui à Marcoussis, en fin de journée mardi 18 février. Trois jours avant que la liste des 23 du jour du match ne soit diffusée. « On a échangé, je l’ai écouté, on a partagé. Il est essentiel que nous soyons en phase, même si je comprends que pour un compétiteur, pour un champion, accepter et digérer ce type de décision n’est jamais évident », dit Galthié.
« Nous assumons nos choix, nous les partageons, et nous avons notre vision. Ce qui est primordial pour nous, c’est l’empathie, l’accompagnement, l’écoute, et ensuite, la clarté. C’est ce qui s’est passé. Après six ans de travail ensemble, il existe un lien de confiance réciproque, et c’est quelque chose d’important.
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« En équipe de France, nous avons conscience de l’importance des relations que nous entretenons avec les joueurs. Nous avons contribué à leur développement, et nous les accompagnons dans un chemin de performance.
« Mais l’équipe de France, c’est aussi l’émulation, la concurrence et la volonté de développer un vivier de joueurs capables de répondre aux exigences du très haut niveau. Les joueurs qui performent et qui, à nos yeux, ont le niveau pour porter ce maillot doivent pouvoir s’exprimer. »
Une manière de répondre aux critiques formulées notamment par Pierre Villepreux quelques jours avant qui déclarait à Sud Ouest à propos de Damian Penaud : « Pourquoi le mettre sur la sellette ? C’est un garçon sensible et fragile. Il faut plutôt le rassurer. Twickenham, c’est un accident de parcours. Les fautes de défense, c’est plutôt un problème collectif. S’il est lui-même, Penaud fera un bon match contre l’Italie. »
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