La WRU s’excuse pour l'environnement de travail « toxique »
Une enquête indépendante a été commandée en janvier 2023 après qu’une enquête de la BBC Wales a révélé des allégations de racisme, de sexisme, de misogynie et d’homophobie au sein de la fédération galloise de rugby, la WRU.
L’ancien directeur général, Steve Phillips, avait démissionné quelques jours après la diffusion de l’émission.
Dans le rapport d’enquête qui a été remis aux nouveaux dirigeants de la fédération, l’environnement de travail est décrit comme présentant des phénomènes d’intimidation et de discrimination et comme étant « toxique » pour certains des plus de 50 témoins ou groupes de témoins qui ont contribué à l’enquête.
Un environnement stressant
« Ils ont trouvé le travail à la WRU stressant, avec un sentiment d’impuissance et même de peur. Un petit nombre de personnes étaient largement perçues comme problématiques, ce qui a fait basculer certains départements dans l’intimidation à certains moments », est-il indiqué.
Un témoin cité dans cette enquête témoigne : « Je ne sais pas à qui faire confiance. J’ai l’impression de ne pas être à 100 % moi-même parce qu’il y a des choses que je voudrais dénoncer, aborder ou soulever, mais je me suis sentie vulnérable parce que je ne fais pas confiance aux gens. »
Le rapport ajoute : « Il y a eu deux aspects frappants et inhabituels dans cette enquête. Le premier est le nombre de personnes qui ont ressenti un stress important en raison de leur lien avec la WRU.
« Nous avons été surpris par le nombre de personnes stressées, mais aussi par l’intensité et la durée de leur expérience. Les gens nous ont parlé de burn-out, d’anxiété, de problèmes de santé mentale et d’un comportement à la WRU pire que ce qu’ils avaient connu eux-mêmes.
« Deuxièmement, un nombre inhabituel de personnes se sont inquiétées des conséquences de la révélation de leur identité. Certaines étaient des joueuses préoccupées par la sélection de l’équipe, mais la majorité d’entre elles craignaient que la WRU soit impitoyable, voire vindicative. »
Insultes et attitudes sexistes
Le rapport indique que les lacunes en matière de gouvernance « ont été une cause importante de la mauvaise culture » constatée par les auteurs de l’enquête.
« Avec une meilleure gouvernance, les problèmes auraient été identifiés plus tôt, résolus plus rapidement et plus efficacement, et réduits dans l’ensemble », indique le rapport.
Parmi les exemples de discrimination signalés figurent notamment la diffusion de ragots selon lesquels une employée aurait « couché » pour obtenir son poste, l’utilisation de l’expression « hello sugar t*** » et l’emploi d’insultes à l’égard des femmes ayant des relations homosexuelles.
Le temps des excuses
« Nous sommes sincèrement désolés pour celles et ceux qui ont été affectés par les méthodes, les structures et les comportements décrits dans le rapport, qui sont tout simplement inacceptables », a déclaré Richard Collier-Keywood, président de la WRU.
« Pour quiconque est attaché au rugby au Pays de Galles, c’est une publication très difficile à lire et particulièrement difficile si l’on travaille à la WRU. »
Parmi les personnes interrogées, on trouve des joueuses encore en activité ou non, du milieu amateur comme professionnel, des membres du staff et des directeurs des équipes seniors et juniors, ainsi que des personnes travaillant dans des clubs professionnels et amateurs.
Le comité d’enquête a également rencontré plusieurs parties prenantes externes, dont des sponsors et des organismes publics.
36 recommandations à suivre
Le rapport formule 36 recommandations au total, portant sur la gouvernance, la gestion des plaintes, l’approche de la fédération en matière d’inclusion et de diversité, ainsi que sur l’investissement dans le rugby féminin.
La nouvelle directrice générale, Abi Tierney, qui prendra ses fonctions en janvier, a promis de mettre en œuvre toutes les recommandations.
« La synthèse de cette enquête est incroyablement humiliant et décrit des problèmes, des actions et des attitudes qui sont extrêmement regrettables. Ils ne devraient pas exister sur notre lieu de travail, ni sur aucun autre », a-t-elle déclaré.
« Nous mettrons en œuvre toutes les recommandations formulées par le comité consultatif indépendant. Mes collègues se sont engagés à le faire et je m’engage à le faire également.
« Mais nous irons encore plus loin. Nous allons tenir compte des conclusions de cette évaluation et non seulement résoudre les problèmes identifiés, mais aussi construire une culture et des valeurs dont nous pourrons tous être fiers. »