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L'affaire Bastien Chalureau en 8 actes

PARIS, FRANCE - SEPTEMBER 02: Bastien Chalureau of France poses for a portrait during the France Rugby World Cup 2023 Squad photocall on September 02, 2023 in Paris, France. (Photo by Michael Regan - World Rugby/World Rugby via Getty Images)

D’une soirée de violence au procès en appel, retour en huit dates clés sur “l’affaire Bastien Chalureau”, du nom du deuxième-ligne accusé de violences racistes.

31 janvier 2020

Vers 4h du matin, après une soirée arrosée en boîte de nuit à Toulouse, une altercation éclate entre Bastien Chalureau, alors en fin de contrat avec le Stade Toulousain, et deux hommes, Yannick Larguet et Nassim Arif, joueurs professionnels au Castres Olympique. Alors que les deux amis étaient en train de discuter, Yannick Larguet raconte avoir entendu un « ça va les bougnoules ? » lancé par « un gars costaud qui traversait les allées Jean-Jaurès avec un copain » : Bastien Chalureau, 2 m 02, 118 kg.

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Le ton s’envenime avec des « insultes racistes » incessantes comme le racontera Larguet à La Dépêche du Midi. « J’ai voulu me retourner et il m’a décroché un coup de poing de toutes ses forces dans la mâchoire. Je n’ai rien vu venir. Il m’a agressé en traître. J’ai reculé, j’étais dans le brouillard. Pendant ce temps-là, il a frappé mon copain. » Des amis accompagnant le deuxième-ligne parviendront à le maîtriser. Touché au visage, Larguet fera valoir une ITT de quatre jours.

Interpellé profondément éméché, Bastien Chalureau reconnaîtra les violences, mais niera avoir proféré des propos racistes. Le joueur est mis à pied par son club.

20 octobre 2020

Prêté à Montpellier, Bastien Chalureau comparaît devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour « violence sans ITT en raison de la race » et « violence avec ITT de moins de huit jours en raison de la race ». le 3 novembre suivant, le tribunal le condamne à six mois de prison avec sursis (le parquet en avait requis deux de plus) et cinq ans d’interdiction de détenir une arme pour le caractère raciste de ces violences. Chalureau fait appel et reste donc présumé innocent. L’affaire se tasse.

12 novembre 2022

Auteur de belles performances avec son nouveau club avec lequel il prolonge (jusqu’en 2023, puis jusqu’en 2025), Bastien Chalureau gagne sa première sélection avec le XV de France en étant remplaçant lors de la victoire mythique contre l’Afrique du Sud à Marseille. Il sera remplaçant contre le Japon (20 novembre) avant d’être appelé le 17 janvier 2023 par Fabien Galthié pour préparer le Tournoi des Six Nations. Sur ses six sélections au total, il ne sera qu’une seule fois titulaire (défaite face à l’Ecosse 25-21 le 5 août 2023).

28 mars 2023

Une grève dans les transports doublée d’une pénurie de carburant conduisent au report du procès en appel. Bastien Chalureau est toujours « présumé innocent ».

1er septembre 2023

Afin de pallier au forfait de Paul Willemse blessé aux ischio-jambiers, le staff du XV de France convoque Bastien Chalureau pour l’intégrer dans le groupe des 33 mondialistes. Son passé judiciaire remonte d’un coup et la polémique enfle, déclenchant un shit storm sur les réseaux sociaux.

Le 3 septembre, deux députés – Thomas Portes (La France Insoumise – LFI) et François Piquemal (Nupes) – saisissent la Ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra. Le président de la Fédération française de rugby, Florian Grill, déclare : « Le racisme n’a pas sa place dans le rugby. Chalureau a reconnu les faits de violences mais a toujours nié les propos racistes. Il est en appel, il faut laisser faire la justice et aller au bout de cette décision judiciaire. Voilà notre position. » Même le président Emmanuel Macron, dans une interview à L’Equipe, juge « préférable » que Chalureau ne porte pas le maillot.

4 septembre 2023

Bastien Chalureau choisit de venir s’exprimer seul devant la presse « pour clarifier la situation ». « Ce que je peux vous dire, c’est que depuis le premier jour, j’ai avoué mes erreurs, j’ai payé mes dettes avec la violence et j’ai nié les propos racistes, qui ne me correspondent pas, et je ne fais pas partie de ces valeurs », déclare-t-il, des sanglots dans la voix

« Je ne suis pas raciste. Je le dis depuis le premier jour. J’ai réfuté ces accusations. Je ne suis pas raciste.

« On a discuté avec le staff de l’équipe de France. Ils le savaient depuis le début. La procédure est ancienne et connue de beaucoup de personnes. Il y a eu une remise en question, c’est sûr. Il y a des erreurs de parcours, notamment suite à une altercation qui s’est passée sur Toulouse. Je suis passé devant le juge, j’ai été condamné pour des violences, j’ai payé. À cette juge d’instruction, j’ai avoué dès le premier jour et j’ai réfuté totalement les accusations de racisme. Et après, je me suis remis en question au niveau rugbystique parce que j’ai changé de club, il fallait que je rebascule. J’arrivais au club de Montpellier et il fallait que je gagne ma place et ça s’est passé plutôt bien. Et me voilà devant vous maintenant. »

14 septembre 2023

Le deuxième-ligne entre à la 50e minute avec quatre autres remplaçants pour finir ce match de poule contre l’Uruguay à Lille (victoire 27-12), ce qui évite d’attirer l’attention sur lui. Il n’aura joué que 31 minutes à la Coupe du Monde de Rugby 2023

14 novembre 2023

Procès en appel de Bastien Chalureau pour « faits de violence avec la circonstance que ces derniers ont été commis en raison de la race ou de l’ethnie de la victime ». Le Montpelliérain nie toujours avoir tenu des propos racistes.

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Tom 1 hour ago
Borthwick, it's time to own up – Andy Goode

The problem for me isn't the pragmatic playstyle, it's that there is no attacking gameplan whatsoever.


I've got no issue with a methodical, kick heavy, defense centric gameplan. That playstyle won England our only world cup and it's won SA 4 of them. However! You can play in a pragmatic manner but you have to still play heads-up rugby and have the ability to turn it on when you manufacture prime attacking situations. England work very hard to get in the right areas of the pitch and have no idea how to convert when they get there, hence we tried and missed 3 drop goals as we were completely impotent in the 22. I've not seen any improvement in our attack in the last 4-5 years. The only time we got close to the tryline was from an interception, it's embarrassing. I don't know what Richard Wigglesworth is getting paid for.


I agree that England should have found a way to close out that game. Being able to grind out tough games is critical but I'd argue that being unable to string more than a couple of passes together without dropping it and finding a way to get over the gainline is even more important... But frustratingly, they don't seem interested. All you hear is about how close we are to bring a great team, we just need to execute a bit better. I don't see it. I see a team who are very physical, very pragmatic who do some stuff really well and are useless with the ball in hand which adds up to a very average side. They need to stop focusing on getting 5% better at the stuff we're already at an 8/10 level and focus on getting a lot better at the stuff we're doing at a 2/10 level. We have the worst attack of pretty much any side in the world... Argentina, Scotland, Fiji are way more threatening.

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