Lagisquet : j’ai failli partir en Roumanie avec David Gérard
Lorsque l’ancien deuxième-ligne français David Gérard a annoncé lui-même sur son compte Instagram vendredi 15 décembre qu’il venait d’être nommé sélectionneur de la Roumanie, il n’a pas dévoilé la composition de son staff.
Pourtant, selon nos informations, il devrait emmener avec lui une partie du staff du Portugal avec qui il a travaillé jusqu’à il y a encore peu sur la Coupe du Monde de Rugby 2023.
Parmi eux, l’ancien sélectionneur du Portugal, Patrice Lagisquet, qui a récemment décliné l’invitation.
« On en a parlé », confirme l’ancien international français dans un entretien à RugbyPass. « C’est une expérience qu’il a beaucoup aimée. Il m’a même proposé de continuer avec lui. Il m’a dit ‘moi je m’en moque, je n’ai pas besoin d’être numéro un, j’ai beaucoup aimé ce qu’on a fait ensemble’.
« Il a beaucoup aimé, beaucoup adoré l’expérience avec le Portugal, avec la sélection. C’est pour cela qu’il a eu envie de continuer. »
167 matchs et une sélection internationale
A 46 ans aujourd’hui, David Gérard a déjà passé au moins deux tiers de sa vie dans le rugby. Formé à l’US Mourillon, il intègre le RC Toulon en 1997 avant de poursuivre à l’Union Bordeaux-Bègles, puis au Stade Toulousain de Guy Novès pendant cinq saisons (2000-2005) avec qui il sera champion de France (2001), vice-champion de France (2003) et double champion d’Europe (2003 et 2005).
Après avoir basculé de l’autre côté de la Manche pour jouer avec Northampton, il revient pour faire du Racing 92 le champion de France de ProD2 (2009) et de finir sa carrière de joueur deux ans plus tard au Stade Phocéen (fédérale 1).
Au total, il aura cumulé 167 matchs, ainsi qu’une sélection avec le XV de France, une défaite face aux Tonga 16-20 le 16 juin 1999 à Nuku’alof. Il avait été remplacé par son futur coéquipier du Stade Toulousain Fabien Pelous à la 50e qui vivait là sa dernière sélection en tant que remplaçant avant trois ans.
Entraîneur en charge des avants
C’est en tant qu’entraîneur que David Gérard poursuit sa carrière. Il fait ses premières armes avec les féminines à l’Avenir Fonsorbais avant de rejoindre son club de cœur de Toulouse. Il enchaîne ensuite à Béziers où il commence à se consacrer exclusivement aux avants, puis à Lyon. A Montauban, il est manager avant d’être débarqué manu militari fin 2022 après un début de saison compliqué à la dernière place de la Pro D2.
Un mal pour un bien. Libéré, il accepte de prendre en charge les avants du Portugal avec Lagisquet en vue de la Coupe du Monde de Rugby 2023. C’est d’ailleurs son ancien coach qui le mettra en contact avec la fédération roumaine de rugby.
« C’est un très bon entraîneur et qui a toute la capacité de mener à bien un projet comme ça. Il est très travailleur », affirme Lagisquet qui n’a pas souhaité repartir pour une nouvelle aventure.
« J’ai d’autres priorités. Dans mon travail, je suis associé, j’ai plusieurs sociétés… », dit-il pudiquement alors qu’il se donne 15 mois pour préparer son départ en retraite. Mais le rugby, trop peu pour lui, même si Gérard l’appelle pour une pige de temps à autre.
« Je me méfie un peu de ce genre de choses et surtout de moi-même parce que je sais que si je commence à me piquer, je vais y reprendre goût… », sourit-il.
« La dernière fois que j’ai fait quelque chose comme ça, c’était dans un petit club. Je devais y aller une fois par semaine et au bout d’un an je suis allé à tous les entraînements et à tous les matchs. Je me connais. Je sais que je suis passionné et je me laisse vite embarquer par ma passion. Il vaut mieux que je reste en retrait ; ce ne serait pas raisonnable. »