L’autre replay du week-end (25-28 avril)
Par Idriss Chaplain
Ce qu’il restera du week-end : Biarritz se donne de l’air… pour le moment
Sauf accroc, le Biarritz Olympique devrait se maintenir en Pro D2. Du moins, sur le terrain.
En s’imposant (26-30) sur la pelouse d’Agen jeudi 25 avril, les Biarrots ont pris un bon bol d’air dans le bas de tableau de deuxième division, puisqu’ils comptent désormais 7 points d’avance sur Montauban, actuellement 13e et barragiste, à deux matchs de la fin.
Si le calendrier de l’USM semble moins compliqué que celui des Basques, ces derniers devront toutefois rester vigilants et tenter de s’imposer contre Provence Rugby vendredi 10 mai, une équipe qui a presque validé sa place en demi-finale.
Malgré cette belle performance sportive, Biarritz reste secoué en coulisses. Comme annoncé sur Rugbyrama le 26 avril, les nouveaux repreneurs du club ont été convoqués par l’Autorité de Régulation du Rugby afin de présenter des éléments financiers prouvant la viabilité de leur plan de reprise.
Le maintien pourrait donc se jouer loin des terrains…
L’action du week-end : Jauneau (presque) en solo
Comme le dit l’adage, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Le Clermontois Baptiste Jauneau l’a prouvé.
Contre le Stade Français Paris samedi 27 avril, l’ASM a, comme Biarritz à l’échelon inférieur, pris un peu de distance avec ses poursuivants dans la lutte pour le maintien.
Lors de la victoire 41-18 contre des Parisiens réduits à 10 à la 26e minute, le demi de mêlée a permis aux siens de reprendre l’avantage alors que les deux équipes étaient à 15 contre 15 en début de rencontre.
Parti du centre du terrain légèrement sur la gauche, Jauneau a récupéré le ballon des mains d’Alex Newsome qui a résisté à deux plaquages, percé tout seul et foncé jusqu’à l’entrée des 22, où il a trouvé le relais de Thibault Lanen. Le deuxième-ligne lui a instantanément remis le ballon debout, et Baptiste Jauneau est allé aplatir au pied des poteaux. Au total, Jauneau a battu 8 défenseurs et parcouru 68 mètres sur une action qui a certainement, en plus du carton rouge, était le tournant du match.
L'EXPLOIT DE JAUNEAU ?@ASMOfficiel ?#ASMSFP pic.twitter.com/iAhfUK9WtT
— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) April 27, 2024
Mathématiquement, Clermont n’a toujours pas dit adieu au Top 6, même si la marche semble trop haute. Mais avec un Jauneau aussi brillant, pourquoi pas ?
La décla du week-end : « Jamais vu ça de ma vie »
Leur venue en masse avait été annoncée et ils ont répondu présent. Les fans de l’USAP se sont déplacés par milliers jusqu’à Montpellier pour encourager leur équipe, qui s’est imposée 25-20 et qui peut, plus que jamais, croire au Top 6.
Après le match, joueurs et staff étaient plus qu’élogieux à l’égard de supporters qu’ils adorent. Parmi eux, l’arrière Louis Dupichot déclarait, dans Midi Libre : « L’ambiance était incroyable, je n’ai jamais vu ça de ma vie. En termes de supporters, tu ne peux pas avoir mieux, ça te rajoute les 10 % supplémentaires. »
Et si le 16e homme perpignanais était le coup de pouce nécessaire aux hommes d’Azéma pour se qualifier ?
L’homme du week-end : Levani Botia, dans la légende
Si le duel Tevita Tatafu (Union Bordeaux-Bègles) contre Tevita Tatafu (Aviron Bayonnais) a forcément attiré notre attention, comment ne pas saluer Levani Botia ? Le troisième ligne fidjien, qui a tout connu avec le Stade Rochelais, disputait ce week-end son 200e match sous le maillot frappé de la caravelle.
La Rochelle est le seul club de rugby à XV professionnel pour lequel a joué le Fidjien. Botia y est arrivé en 2014, alors que le club évoluait en Pro D2. En dix ans, il a connu la montée en Top 14, les phases finales, deux titres de champion d’Europe et deux finales de Top 14.
Véritable symbole de l’ascension du club rochelais, il a même inscrit un essai lors de la victoire 27-17 contre Toulon, pour faire en sorte que la fête soit parfaite.
Dans les faits : Oyo pique toujours
Dans les colonnes du Midi Olympique paru le vendredi 26 avril, Jérémy Davidson, entraîneur du Castres Olympique, confiait être méfiant à l’égard d’Oyonnax.
« Oyonnax a souvent perdu à domicile, mais les scores sont souvent très serrés. C’est une équipe qui ne lâche jamais, très combative. Ils vont cibler cette rencontre contre nous, alors attention. »
Malheureusement pour les joueurs du CO, leur entraîneur avait vu juste. Le score a bel et bien été serré mais, cette fois, le destin a souri à Oyonnax, vainqueur 22-19 contre Castres samedi 27 avril. Les Castrais ont souffert de leurs deux cartons rouges.
Une chose est sure, Oyonnax ne se rendra jamais sans combattre.
Le chiffre du week-end : 18
Cela faisait 18 ans que Dax n’avait pas gagné sur la pelouse de Mont-de-Marsan.
En s’imposant sur le score de 18-13 – cela ne s’invente pas – chez les Montois au terme d’un derby à couteaux tirés vendredi 26 avril, les Dacquois ont réalisé une superbe opération puisqu’ils ont réintégré le Top 6 de Pro D2 et même doublé leurs adversaires du soir.
Lors de la prochaine journée, Dax reçoit un SU Agen qui n’a plus rien à jouer, une occasion qui semble idéale pour faire le break avant un dernier déplacement périlleux à Nevers, qui vise également une place en phase finale.
À suivre…
Le football a son Classique Paris – Marseille, le rugby a Paris – Toulouse et c’est peu dire que la rencontre retrouve de sa superbe. Le 12 mai et après sa parenthèse européenne, le Stade Toulousain, deuxième, reçoit le Stade Français, leader et bien décidé à conserver sa place. Une opposition de styles au sommet qui promet, d’autant qu’elle peut permettre aux deux équipes de se détacher en tête du classement et d’aborder plus sereinement la fin de saison régulière.
En Pro D2, du côté de Sapiac, Montauban et Mont de Marsan joueront gros, dans leur quête respective de maintien et de phases finales. En haut de tableau, Béziers pourra mathématiquement valider sa place en demi-finale contre Nevers, qui, après sa défaite, viendra avec l’envie de s’incruster dans le Top 6.