L’autre replay du week-end – lundi 13 mai
Par Idriss Chaplain
Peur, espoir et retour aux sources : RugbyPass dresse son bilan du week-end du 9 au 12 mai 2024 de Top 14 et de Pro D2.
Ce qu’il restera du week-end : Rouen peut rêver, Dax dans l’histoire
La mission semble impossible, mais les Rouennais se sont offert le droit de rêver au maintien en s’imposant largement (41-18) pour leur dernière de la saison régulière à domicile contre Soyaux-Angoulême.
Certes, il faudra s’imposer sur la pelouse d’un Mont-de-Marsan en quête d’une place en barrages et espérer un faux pas de Montauban à Aurillac. Mais les Normands ont prouvé qu’avec du cœur, ils étaient parfois capables de beaux exploits.
L’exploit, il est également à trouver du côté de Dax, qui est devenu le premier promu de l’histoire de la Pro D2 à se qualifier pour la phase finale d’accession grâce à sa victoire (30-16) contre Agen.
« Cette qualification est méritée », déclarait Maxime Delonca à Midi Olympique après le match. « J’ai l’impression que nous sommes insubmersibles. » Déjà auteurs d’une prestation historique qui leur avait permis de s’imposer pour la première fois depuis 18 ans sur la pelouse de Mont-de-Marsan (13-18) fin avril, les Dacquois n’ont pas envie de s’arrêter en si bon chemin.
L’action du week-end : Spring sonne la révolte bayonnaise
On a beaucoup vu l’essai de 100 mètres de Martocq, qui a conclu un superbe mouvement collectif des Bayonnais, ou encore l’essai de Machenaud qui a su profiter d’une faute de main de Siya Kolisi pour aplatir sous les perches.
Mais l’essai inscrit par Tom Spring est certainement celui qui a eu le plus d’importance au score pour l’Aviron. Alors auteurs d’un début de match compliqué, les Bayonnais étaient déjà menés 12-0 après 6 minutes et semblaient partis pour sombrer.
C’est une superbe percée de Tom Spring, qui a transpercé la défense puis traversé la moitié du terrain sur un coup de pied par-dessus d’Antoine Gibert, qui a empêché les visiteurs de sombrer et de rester au contact du Racing.
Et le deuxième essai de l' @avironrugbypro !
Qu'il est beau cet essai avec la fixation de Tom Spring et puis le crochet intérieur de Rémy Baget qui file aplatir ! ?#ABST pic.twitter.com/DLjQ0BTd9E
— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) August 18, 2023
La décla du week-end : « L’égo doit parler »
Malgré son jeune âge, Léo Coly a tenu un discours de taulier après la défaite de Montpellier d’un point contre Castres.
« Les matchs qui se jouent à un point, c’est tout le temps nous qui les perdons. » Conscient des difficultés mentales du MHR, en partie responsables de la 13e place qu’occupent actuellement les Cistes, le jeune demi de mêlée veut voir son équipe se rebeller alors qu’il reste trois matchs à jouer.
« C’est l’égo qui doit parler, la fierté. Quand tu arrives tous les lundis avec la tête à l’envers parce que tu as perdu le week-end, il y en a plein le cul. »
Des mots qui ne sont certainement pas de trop pour Montpellier qui reçoit Toulouse, nouveau leader, samedi 18 mai, à 15h00.
L’homme du week-end : Camille Chat, retour au bercail
Pour son match à domicile contre l’Aviron Bayonnais, le Racing 92 n’a pas pu évoluer à Paris La Défense Arena car la chanteuse américaine Taylor Swift y donnait un concert.
Le club de Nanterre aurait, certes, pu décaler le match afin d’évoluer chez lui face aux hommes de Grégory Patat, ou encore s’arranger avec le Stade Français (qui jouait contre Toulouse à Ernest-Wallon) pour évoluer à Jean-Bouin. Mais c’est finalement dans un stade de foot que le Racing s’est délocalisé.
Et pas n’importe quel stade de foot, puisque c’est au Stade de l’Abbé-Deschamps d’Auxerre que les Racingmen ont pu jouer. Ce choix n’a pas été choisi par hasard, puisque le talonneur Camille Chat est né à Auxerre, où il a évolué sous les couleurs du Rugby Club Auxerrois de 10 à 15 ans.
« Ça va aider à développer le rugby dans l’Yonne et en Bourgogne », déclarait le talonneur avant la rencontre à France Bleu. « J’allais voir des matchs à l’Abbé Deschamps quand j’étais petit. C’est une énorme fierté pour moi. »
Si la fête a été belle en tribunes, la seule zone d’ombre reste le score final : 37-28 pour Bayonne.
Dans les faits : Ernest-Wallon a fait le travail
Le 7 mai 2024, dans les colonnes d’Actu Rugby, Paul Gustard, coach de la défense du Stade Français, déclarait : « Ce sera un beau chaudron » en faisant référence au « public qui nous sera hostile » d’Ernest-Wallon.
Si, en maintenant les Toulousains sous pression et à portée de tir sur la première mi-temps, les Soldats Roses ont réussi à d’abord réduire le public rouge et noir à un silence relatif, le 16e homme est progressivement monté en puissance au fil de la rencontre.
Quand son équipe a eu besoin d’un second souffle, le public de Wallon a donné de la voix pour retrouver le niveau de décibels affiché à l’entrée des joueurs.
À mesure que le Stade Toulousain s’envolait vers le bonus offensif, les chants s’intensifiaient au point de finir sur des : « Et ils sont où les Parisiens ? », gentil chambrage que le public de Toulouse retenait depuis le 10 janvier 2021, date de son dernier succès – 48-24, déjà à domicile – contre le Stade Français.
Le chiffre du week-end : 3
Trois équipes se battent pour une place, la 6e du classement, en Pro D2. Brive (71 points), Mont-de-Marsan (70 points) et Nevers (70 points) visent le dernier ticket pour les barrages.
En bas de classement de Pro D2, 3 points séparent l’US Montauban (15e avec 50 points) et le Biarritz Olympique (14e et premier non-relégable avec 53 points) dans la course pour le maintien.
En Top 14, grâce à sa victoire, Toulouse a pris la tête et 3 points d’avance à trois journées de la fin contre un Stade Français qu’il n’avait plus battu depuis… 3 ans (48-24 à domicile en 2020/21).
À suivre…
Le choc entre l’UBB et le Stade Français vaudra cher entre deux équipes qui affichent une dynamique opposée. Bordeaux sort d’un superbe succès contre le Stade Rochelais, Paris reste sur deux lourdes défaites contre Clermont et Toulouse. Les Bordelais peuvent doubler le club de la capitale, pourtant solidement installé au poste de leader pendant plusieurs mois, en cas de victoire à 5 points (et en empêchant Paris de prendre le bonus défensif).
À l’échelon inférieur, le match Brive – Biarritz sera celui où l’enjeu sera le plus élevé pour les deux équipes. En cas de victoire à 5 points, Brive aura l’assurance d’aller en barrages. Si les Brivistes prennent 4 points, ils devront espérer que Mont de Marsan n’en prenne pas 5 contre Rouen.
Quant aux Biarrots, s’ils s’inclinent et que Montauban bat Aurillac, ils devront jouer leur place en Pro D2 lors d’un barrage contre le perdant de la finale de Nationale, à savoir Nice ou Narbonne.